chapitre 18

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Retranscription de la dernière conversation entre Orlea et son mari, Ormund, E.D.D. 5789

« — Je te connais. Ils te nomment tous Pourfendeur ailé, mais moi, je te connais. J'ai séché tes larmes quand tu as manqué la naissance d'Ileana. Tu as tellement d'amour à donner... Tu vas forcément tomber amoureux de lui. C'est ta dyade. C'est lui que les dieux et l'Enfer ont choisi pour toi. Pas moi.

— C'est toi que j'aime. C'est toi que j'ai épousé. Ileana et toi, vous êtes ma famille. Lui... je ne le connais que dans les baraques et dans le sang.

— Je sais, mais l'un n'empêche pas l'autre. Les dieux savent qu'il y a assez de place pour lui et moi dans ton cœur. Sauf que moi, ça ne me suffira jamais assez. Je sais déjà que lorsque le moment se présentera, je devrai choisir pour toi. »

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Je me réveille dans la même position que celle dans laquelle je me suis endormie

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Je me réveille dans la même position que celle dans laquelle je me suis endormie. Les rayons du soleil percent les rideaux de ma chambre, baignant la pièce d'une lueur chaleureuse. Je me tourne sur Eleazar, déjà éveillé, adossé contre la tête de lit, en train de lire.

— Qu'est-ce que tu lis ?

Il sursaute, et baisse la liasse de papiers.

— Bonjour.

— Qu'est-ce que tu lis ?

— Rien d'intéressant, malheureusement.

Il repose la liasse sur la table de nuit et ouvre la bouche pour parler mais plusieurs coups résonnent contre la porte de ma chambre. Je grogne.

— Tianna ?

Je reconnais la voix de Lonán et soupire.

— Entre !

Le ministre obéit. Il constate nos vêtements encore dispersés partout, l'attitude nonchalante d'Eleazar, notre nudité évidente sous les draps. Je désigne Eleazar d'un geste paresseux.

— Lonán, as-tu déjà rencontré la version vivante d'une migraine ? Non ? Voici Eleazar.

Eleazar rit, mais Lonán répond avec sa dureté habituelle.

— Oui, nous nous sommes déjà rencontrés.

Je me souviens soudain que Lonán a aidé Eleazar à pénétrer dans le palais.

— Tu me crieras dessus plus tard, promet-il, comme s'il savait à quoi je pense.

Je lui lance un regard noir.

— Je te crierai dessus quand je le voudrai.

— Pourquoi tu lui crierais dessus ? s'étonne Eleazar.

— Parce qu'il t'a fait entrer dans le palais sans m'en parler ! m'exclamé-je.

— Tu n'avais pas l'air de t'en plaindre hier soir, dit-il avec un sourire en coin.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæOù les histoires vivent. Découvrez maintenant