chapitre 46

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Lonán, Lettre à la cour démonæ, E.D.D. 10421

« Nous rentrons à la maison. »

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Quand Lonán me voit devant la porte de sa chambre, je ne prends même pas la peine de masquer la douleur dans mes traits

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Quand Lonán me voit devant la porte de sa chambre, je ne prends même pas la peine de masquer la douleur dans mes traits. Il la voit à vif, et s'écarte pour me laisser entrer, la mine grave.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

J'imagine qu'Ormund n'a pas encore eu l'opportunité de tout lui révéler. J'ouvre la bouche pour lui répondre et je suis prête à tout déverser. Ma haine, ma rage et ma souffrance.

Aucun son ne sort.

Je m'assieds sur le bout du lit. Au moins, Charlotte ne savait pas. Ormund ne savait pas. Pour autant, ce n'est pas assez pour me consoler.

— Tatianna ! Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je me racle la gorge.

— La malédiction est brisée.

Et quand je sais que je peux affronter son regard sans perdre mon masque de neutralité, je lève les yeux vers lui.

— Elea... Ahem. Lui et moi allons signer un traité de paix et divorcer. Et ensuite... Ensuite, on rentre à la maison, Lonán. À Dénæ.

Car Avilisa ne sera, ne pourra jamais, être ma maison. Même si une part de moi en a secrètement rêvé. Lonán plisse les yeux et se gratte la barbe.

— Je croyais que tu étais sa dyade ?

Un rire faux m'échappe.

— Crois-moi, ce n'est pas ma dyade.

Le regard acéré de Lonán passe sur moi. Mes épaules tombantes, mon expression défaite. Et son visage se durcit.

— Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

Je tressaille.

— Tatianna, réponds-moi.

— Quelle différence ça fait, ce qu'il m'a fait ? Nous rentrons, c'est tout.

— Quelle différence ? Tu n'as pas vu ta tête ! T'es même pas capable de prononcer son prénom en entier !

Je bondis sur mes pieds, la colère dépassant de moi à travers une soupape mal réglée.

— Tu avais raison depuis le départ, c'est tout !

Ses lèvres s'aplatissent dans une ligne mince. Lonán serre les poings à ses côtés et frissonne, comme s'il luttait pour garder le nahual en lui. Je ne l'ai jamais vu perdre son sang-froid.

— Tu as découvert son secret, c'est ça ? Ça doit être affreux si tu refuses même de me regarder dans les yeux.

Je prends une profonde inspiration.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæOù les histoires vivent. Découvrez maintenant