chapitre 34

396 44 55
                                    

Retranscription d'une conversation entre Moira et Tatianna, E.D.D. 10414

« — Il va te demander de me tuer, Tianna.

— Quoi ? Moira, je ne pourrais jamais, je t'ai-

— Et quand le moment viendra, je veux que tu obéisses. Tue-moi.

— Pourquoi tu me demandes une horreur pareille ? Je ne suis pas comme lui !

— Exactement. Titus ne peut jamais soupçonner que tu es capable d'amour. Ou bien nous sommes tous perdus. »

▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

— Les sorciers me flanquent les jetons, confesse Eleazar d'un coup

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

— Les sorciers me flanquent les jetons, confesse Eleazar d'un coup.

Je me tourne vers lui, stupéfaite par son aveu. Nous sommes de retour au palais, où Eleazar m'a promis une dernière surprise. Après les procès de la journée, j'avoue être curieuse.

— Je suis bien plus effrayante qu'un sorcier, protesté-je.

Il ne me contredit pas, mais le sourire en coin qu'il esquisse veut tout dire. Je lève les yeux au ciel, alors que nous arrivons devant la porte menant au salon adjacent à nos quartiers. Je tiens ma veste sous le bras, la fourrure doublée me tenant beaucoup trop chaud. La chemise en soie à col haut que je porte en dessous est beaucoup plus confortable. Eleazar pose sa main sur la poignée.

— Tu m'as dit il y a quelques jours qu'une journée parfaite s'achevait avec ta cour.

Je fronce les sourcils.

— Évidemment, je ne pouvais pas faire venir la tienne, mais pour une journée, je me suis dit que je pouvais te prêter la mienne, ajoute-t-il énigmatiquement.

Il ouvre la porte et fait une courbette ridicule pour m'inviter à entrer. Je le surveille du regard, troublée, et pénètre dans la pièce. Une musique d'ambiance et rythmée résonne dans le salon depuis un phonographe. Je me surprends à bouger la tête au rythme du tempo, quand je réalise ce qu'Eleazar voulait dire par là.

Sur le canapé et les fauteuils, Lonán, Charlotte, Caleb et Ormund sont assis, en train de discuter, un verre à la main. Ils lèvent les yeux vers moi, interrompant leur conversation, et je me mords violemment l'intérieur des joues pour retenir le fou rire qui menace de jaillir de mes lèvres. Une note est collée sur chacun de leurs fronts.

Celle de Lonán indique « Lonán », mais Caleb a des sourcils dessinés au-dessus des siens dans une expression de mécontentement permanente, et il porte une perruque de cheveux noirs coupés au carré, la note barrant son front est labellisée sous le nom de Néra. Un cache-œil couvre l'œil droit de Charlotte, et elle tient une poupée dans les mains. Je n'ai pas besoin de lire le papier qu'elle porte. Je sais déjà qu'il y est écrit Duncan dessus.

Ormund est le seul sans note ou déguisement, et je croise les bras en le voyant.

— Pas de déguisement pour toi ? nargué-je.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæOù les histoires vivent. Découvrez maintenant