chapitre 40

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Inconnu, Composition musicale, E.D.D. 10098

« Autrefois, elle avait un pouvoir obscur,

Mais lorsque le monstre la pervertit sans murmure,

Son don fut ravi, son Amplification souillée,

Et dans son cœur brisé, une vengeance est éveillée.

[...] sait que c'est une princesse voleuse,

Qui lui a dérobé ses pouvoirs, petite vicieuse. »

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Je ne comprends pas tout de suite la scène que j'ai sous les yeux quand je reviens

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Je ne comprends pas tout de suite la scène que j'ai sous les yeux quand je reviens. Charlotte est à moitié couchée sur moi, comme si elle protégeait mon corps à l'aide du sien. Je la bouge et elle se relève d'un coup.

— Tianna !

Les sorciers sont de retour par dizaines et Enébor est la seule personne qui se tient entre eux et nous. Ils sont en surnombre. Le sang quitte mon visage. Je dégaine Netherbane et la lame tranche la main d'un sorcier qui s'apprêtait à lancer un sort sur le roi. Le sorcier glapit de douleur en reculant. Les yeux d'Enébor s'arrêtent sur moi.

— C'était quoi ça !? s'énerve-t-il.

— Vous serez ravis d'apprendre que votre fils se porte comme un charme ! réponds-je sur le même ton.

— Derrière vous ! beugle Charlotte.

Nous nous retournons. J'esquive avec aisance le maléfice qui file vers moi. Je virevolte dans les airs. Tout se passe à toute vitesse.

Le rayon d'un bleu sombre maléfique fonce vers Enébor. Je lance une dague, espérant le détourner.

Le rayon frappe Enébor en plein cœur.

La lame qu'il tenait tombe contre le marbre, suivie de ma dague. Le vacarme provoqué me sort de ma transe. D'un coup, un silence extraordinaire tombe.

Enébor s'écroule.

Charlotte inspire une goulée d'air.

Un son inhumain jaillit de sa gorge.

Je couvre mes oreilles en plissant les paupières. Elle va m'éclater les tympans ! Ses yeux se révulsent. Elle tend les mains vers son père, vers les sorciers au-delà, qui hurlent de joie. L'un d'entre eux se met à rire.

C'est obscène.

— Le roi est mort ! chante-t-il. Le roi est mort !

Dans le regard de Charlotte, quelque chose éclate. Elle relève des yeux pleins de larmes et déterminés vers eux, et se plante devant le cadavre de son père, prête à le venger.

Des frissons se lèvent contre mes avant-bras.

Charlotte n'a plus l'air de Charlotte. La brume qui habille habituellement ses prunelles se dissipe. Elle me rappelle Eleazar au cœur des batailles les plus horribles. Ses yeux verts brillent du même pouvoir.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæOù les histoires vivent. Découvrez maintenant