chapitre 29

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Atticus, Extrait d'une lettre à Tatianna, E.D.D. 10421

« Les sorciers sont extraordinairement calmes ces derniers temps, en dehors d'un incident isolé. La mortelle de Duncan (c'est la rousse qu'on a vue au Purgatoire la dernière fois, je crois qu'il est vraiment attaché à elle, et c'est zarbi) a commencé à parler à plusieurs mortels anti-immortels pour voir s'ils soutenaient la cause des sorciers. Je pense qu'ils ont dû entendre parler d'elle et de sa proximité avec Duncan car ils ont enlevé et torturé l'un des frères d'Elona afin de tester son allégeance. Elle refuse net d'être impliquée dans ces histoires depuis, et c'est le cas de la plupart des mortels. Entre nous, je ne comprends pas pourquoi, car Duncan est tombé sur le sorcier qui s'est attaqué au frère d'Elona et... bon, je ne te fais pas un dessin. Tu sais comment il est.

As-tu appris quoi que ce soit concernant la malédiction ? Tu dois me dire s'il te traite mal ou te retient contre ton gré. Je me doute que le lien t'embrouille, mais n'oublie pas qui est l'ennemi, Tatianna.

P.-S. Griffulus ? Et puis quoi encore ? Chaussette a déjà un nom ! Dis à la princesse de l'appeler Chaussette ou bien tue-la. Ou mieux, encore : récupère Chaussette. Titus est mort, on peut reprendre le chaton maintenant. T'en penses quoi ? »

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— Tu n'as pas besoin de demander à ton chien de garde de faire des courses pour toi, tu sais, dit Eleazar

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— Tu n'as pas besoin de demander à ton chien de garde de faire des courses pour toi, tu sais, dit Eleazar.

Appuyé avec désinvolture contre la table couverte d'objets divers dans la chambre que nous partageons, Eleazar inspecte les herbes contraceptives que Lonán récupère en ville pour moi depuis plusieurs novaimes maintenant. Un laps de temps court pour les immortels que nous sommes, mais rien n'avance, et j'ai le sentiment que les jours s'éternisent et se ressemblent tous. Dans deux novaimes, ce sera mon anniversaire. Atticus me manque.

Chaque matin, j'entraîne Charlotte. Elle travaille avec une détermination d'anéantir ses peurs qui me fait penser à moi à son âge. Au départ, quelques membres de la cour nous observaient de loin, interrompant leurs propres exercices. Mais au fur et à mesure, notre public s'est élargi. Même Kendra est venue admirer sa fille. J'en ai profité pour lui offrir de croiser le fer. Elle a refusé. Celui qui nous évite toujours durant ce moment, c'est Eleazar.

Il fait l'enfer sait quoi, profitant certainement que je sois occupée pour gérer ses affaires secrètes. J'ai déjà envoyé Lonán l'espionner, mais d'une façon ou d'une autre, Eleazar le sème toujours. Je soupçonne le passage secret de la bibliothèque de ne pas être le seul du palais.

L'après-midi, nous nous retrouvons dans les quartiers d'Eleazar et ceux-ci se transforment en tour de contrôle. Nous lisons des livres qu'il déniche sur les malédictions, Lonán me donne mon courrier et les nouvelles de Dénæ et je dirige mon pays à distance ainsi. Mais ce n'est jamais assez. Les livres ne nous apprennent rien et j'ai même le sentiment qu'ils s'éloignent du sujet. Mes sujets continuent de tomber malades, et même si le traitement retarde l'inévitable, il y a eu un premier mort avant-hier. Ma cour me supplie de rentrer afin de gérer cette crise. Je leur dis non. Après tout, me rassuré-je, Atticus a rencontré les membres du ixe cercle afin de prendre en compte leurs doléances, d'organiser des élections pour une représentation au Conseil, et, à la surprise de personne, il a été élu. Ils s'en sortent très bien sans moi et je doute que je sois plus utile en étant sur place.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæOù les histoires vivent. Découvrez maintenant