Je me sent faible, vulnérable comme toutes personnes alitées dans une chambre d'hôpital. Cette chambre n'a pas de fenêtre alors je fixe l'œil dans le plafond que je commence à connaître par cœur. Il s'illumine à heures fixe et des curieux qui l'observent. Pour moi s'en suit alors le bal des médecins et infirmiers, très professionnel, un peu trop même à mon goût.
La journée s'achève. Pour l'heure je porte un masque respiratoire nocturne en plus de toutes les intraveineuses et autres appareils de monitoring bien qu'ils aient diminué en nombre. J'en avais touché deux mots au chef médecin après avoir vécu une nouvelle fois cette sensation de malaise que je ressentais par intermittence. Les médecins m'ont assuré qu'ils pourront d'ici peu me les retirer. Je sent des douleurs dans mes côtes, qui ont été bandées. Par contre pour le plâtre il faudra attendre, je suis immobilisé de l'épaule gauche jusqu'à mon poignet.
Pour accompagner mon ennui de "patient" en plus de l'exploration du plafond qui ne m'est plus si inconnu, il y a la musique ou cacophonie régulière du matériel médical qui bipe ou grince et la chaleur acides dans mes veines des fluides qui me sont injectés.
C'est l'heure de dormir, la lumière c'est éteinte. Je m'endors comme une masse sous l'effet des somnifères.Je me réveille dans un sursaut. La chambre est toujours plongée dans le noir, des voyants et des veilleuses éclairent faiblement la pièce, le bruit des machine est lancinant, emplissant mon espace auditif. Mon esprit s'emballe, je me sens dans une sorte de brouillard. Que m'arrive-t-il ? Mon bras gauche est immobile, plâtré, mes côtes me lancent. Je sens aussi la désagréable sensation des sparadraps collés à la peau et à mes poils qui maintiennent des tubes relier aux machines. Je sens l'odeur caractéristique de l'hôpital. Je suis dans un hôpital ! Mes nerfs craquent et je sens des larmes couler le long du masque respiratoire, je l'arrache violemment et le jette à travers la pièce. Je crie. Les infirmières ne semblent pas m'entendre. J'essaie de trouver un bouton d'alarme, je n'en trouve pas !
Il y a un flash de lumière, aveuglant. Pas celle de l'éclairage, quelque chose de plus puissant, comme du métal en fusion qui déchire cette cage sombre. Une lumière riche et chaude.
C'est un éclair d'or déchirant la nuit.
L'espace se déchire, un puissant jet de lumière passe à travers. La déchirure fait presque deux mètres de haut. La lumière envahie la pièce, je suis à moitié aveuglé. Ma vision met du temp à s'adapte. Une être en or à forme humaine passe au travers de la déchirure comme s'il écartait les deux pans d'un rideau. L'être crépité d'énergies électrostatique, dès qu'il a relâché les bords de la brèche qu'il vient de passer elle se referme dans des gerbes d'étincelles comme si elle n'avait jamais existé. Le seule lumière qui illumine maintenant la pièce provient du corps de la créature humanoïde aux reflets d'or. A chaque mouvements éclatent des décharges électrostatiques.
Je ferme les yeux peut-être suis-je dans un rêve ?
Il s'avance vers moi toujours crépitant et il me tends sa main. J'ai peur, je crie encore une fois mais aucun son ne sort de ma bouche. Je tente de fuir et j'arrache furieusement les intraveineuses, à cet instant je ne sens pas la douleur...
- Redevenons Un, dit-il dans ma tête.
Ces quelques mots n'apaisent pas ma peur ! Et pourtant j'ai confiance.
Je tente de capter son regard, mais il n'a pas d'yeux, son visage est lisse et sans expression.
- Je suis Toi, tu es Moi. Nous avons été séparé. Il sépare ces mains en même temps qu'il prononce les mots.
Il s'arrête prêt de moi et doucement il me tend sa main, paume vers le haut. L'autre posée à plat au niveau de son cœur. Il me fait un signe de la tête.
J'hésite, est-ce une bonne chose ? Qu'attend-y-il de moi ? Il patiente sa ma toujours tendue vers moi. Peu à peu mes craintes s'envolent, pourquoi ? Comment ? Il émane de cet être une paix et une sérénités qui m'envahissent. J'avance la main vers lui, l'énergie crépite de plus bel, je la sens qui parcours déjà mes doigts, ce n'est pas désagréable.
Nos doigts se touchent, l'énergie s'écoule le long de mon bras. Le corps d'or semble fondre dans des gerbes d'étincelles de différentes variations d'oranges, d'ors et de rouges.
Nos mains se touchent, l'énergie arrive dans mon cœur, mon cerveau, mon plexus. Je vois défiler des images, des sensations, des bruits et des odeurs, tout cela se télescope durant les quelques instants que dure notre contact.
Nos corps s'entremêlent, fusionnent. L'être a presque complètement disparu, il ne reste plus qu'une masse d'énergie qui file le long de mes doigts.
Mon esprit explose dans une cacophonie d'émotions.Je m'évanouis.
La lumière est revenue dans la pièce. Un infirmier avec un bandage au nez, impression de déjà vu, pose un plateau petit-déjeuner. Il me parle je ne l'entends pas, il prend aussitôt le combiné prêt de moi. J'entends ces premiers mots. Son regard se porte sur mes draps. Je suis son regard, les drap sont couverts de sang, je suis estomaqué, je lève le bras comme un zombi, des goutes de sang coulent des perfusions. Ces mots continuent d'affluer mais sa bouche est close. Il fait des gestes, dit des mots, il est agacé, je ne le comprends pas sur l'instant, en fait je le vois parler et les sons arrivent avec retard. D'autres infirmiers avec un chariot arrivent et se placent autour de moi pour soigner mes plaies. Pendant ce temps ils me parlent mais à nouveau les sons arrive avec décalage. Je leur explique la situation, moi aussi quand je parle le son arrive en décalage, ils sont pantois. Le premier infirmier reprends le combiné et appel le médecin.
Tout au plus une minute plus tard, le médecin arrive. Il prends le temps de m'examiner puis nous faisons le point sur cet incident, les intraveineuses arrachées et le masque de l'autre côté de la pièce mais quand même cette conversation est vraiment bizarre. Il injecte une seringue de produit via le cathéters et presque instantanément les sons se resynchronisent avec le mouvement des lèvres. Il pense que j'ai fait une crise de panique nocturne, ce qui l'ennuyait c'était la prescription de somnifères qu'il m'avait administré, selon lui assez pour endormir plusieurs hommes en pleine forme. Il quitte la pièce dubitatif ne pouvant s'expliquer la désynchronisation, pendant que je recrache le café infecte qu'ils m'ont servit.A travers le hublot, quelqu'un me surveille un certain Delaunay je crois, il me fait un signe de la main, son visage s'illumine, j'ai le sentiment de le connaître. En fait, ce sentiment je l'avait aussi avec les infirmiers et le médecin. Des infirmiers s'activent toujours autour de moi pour changer les draps souillés de sang. Ils finissent par quitter la pièce lorsqu'un nouveau café bien chaud arrive. Décidément, ils ont vraiment du jus de chaussette, je finis par faire une croix sur ce breuvage imbuvable.
Je reprends la position horizontale et je prends, après de longues minutes, peu à peu conscience que quelque chose change en moi, je me sens Un, unique, comme si je venais de trouver quelque chose que j'avais perdu depuis trop longtemps.
Quel jouissance !
Tout ce qui m'est donné à cet instant jamais je n'aurais pu l'imaginer, jamais je n'en avais eu connaissance, jamais personne ne l'a vécu.
Mon corps à présent crépite d'énergie. Je me sens plus léger, mon esprit plus alerte. Mon corps se libère de toutes les drogues que l'on m'a donné. Il se rappel de ce qu'il a vécu en tous temps en tous lieux : les Scarabées, la grotte, les morts, l'espace, l'emprisonnement, les coups de la brute, les drogues, les fleurs, l'eau...Je l'étrangle presque lorsque d'autres souvenirs me viennent à l'esprit.
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Brèches
Science FictionFait prisonnier pour des raisons mystérieuses, notre héros commence à avoir des hallucinations mais... I - Prisonnier II - courriers III - Ailleurs IV - Mort V - quatre minutes VI - Renaissance VII - Créatures VIII - Émotions IX - Allier ? X - Im-p...