Leur discussion reprit le lendemain. Elle se déroulait dans le bureau du Général, son secrétaire été aussi présent ainsi que Delaunay toujours égal à lui-même, en retrait. Durant une bonne heure Hubert Erstin repris les informations du jour précédent afin que ça déposition soit enregistrée. Seul le secrétaire posait des questions afin d'obtenir le plus de détails possible. Le général, lui, buvait cafés sur cafés et restait silencieux.
- Le 3 juin vers neuf heure...
- Il y a douze jours de cela... Fit le secrétaire.
- C'est bizarre j'ai le sentiment qu'il s'est écoulé plus de temps que cela... Je quitte mon domicile pour me rendre à mon boulot comme tous les jours. A peine suis-je sorti de chez moi que quelqu'un m'assomme, m'enfile un sac sur la tête et me fait monter de force dans un véhicule, je le sais parce que je me suis réveillé en cours de route. A partir de ce moment j'ai perdu le décompte du temps.
- Aucun souvenir d'un détail ou deux par hasard ?
- Le véhicule n'était pas confortable... Je me souviens d'une cellule et d'un tas de sensations étranges une partie de tout cela est dû à des drogues hallucinogène, j'ai rêvé de ma femme et de mon fils, de la mer quand nous étions ensemble, comme je le disait, j'ai perdu le fil du temps et j'avais l'impression d'être dans cette cellule depuis des semaines. A un moment, je me suis retrouvé dans une salle immense et j'ai été interrogé par un homme hideux, un monstre, Miles, un chauve avec deux balafres défigurant son visage, vraiment un sale type. Je pense qu'il sera facile à retrouver dans les bases de données de reconnaissance faciale si ça marche comme à la télé ! Il y avait quelqu'un d'autre que je n'ai jamais pu voir avec un fort accent anglais qui devait être le chef puisque l'autre n'a jamais parlé et ne faisait qu'obéir. Il semblait s'y connaître en physique quantique et il était déçu de ne pas avoir les réponses qu'il attendait, cela ne l'a pas empêché d'ordonner de me torturer par "Miles scarface" afin de confirmer que je n'en savais pas plus. Je sens encore les douleurs qu'il m'a infligé, le salaud ! Puis ils m'ont drogué à nouveau et jeté comme une merde.
- T'as quand même des souvenirs vachement précis ! T'es sûr que c'est pas toi qui a orchestré toute cette affaire ? On a aussi retrouvé des traces de GHB dans ton sang, la drogue du violeur. Alors comment te souviens-tu de ces événements ? Le général était incisif et le fixait droit dans les yeux comme il le faisait plus jeune pour savoir si son frère lui jouait un mauvais tour.
- Oui, bien sûr ! J'ai que ça à faire ! Quoique, je pourrais avoir une double personnalité !
Le général passa une main sur son visage. Le secrétaire se sentais mal au milieu de cette confrontation et c'était la première fois qu'il voyait le Général si agité, Delaunay quant à lui il ne bougeait pas observant la scène.
- Tu le sauras plus tard, ou pas... J'étais vraiment dans un sale état. J'ai dû faire une allergie causée par l'interaction des deux ou trois produits qu'ils m'avaient injecté plus ce que je m'étais enfilé comme meta-LSD.
- Putain de tox ! Et un bon trip au bord de la mort !
Hubert remua sur son siège, il ne savait pas trop comment ce placer, il repris :
- Par la suite j'ai rêvé d'un autre monde, de ma mort, de créatures qui ressemblait à des scarabées humain, une grotte et de lumière, de fleurs, de voyages astrales, d'astrophysique, et je me suis vu de l'extérieur, ici ma chambre de soin qui se trouve si profondément sous terre. C'était tellement vrai mais en même comme dans un... Rêve. Je sens que j'aurai pu y resté indéfiniment mais je me suis battu et je suis revenu parce que c'est tout ce que je voulais. Je voulais revenir, redevenir un, corps et âme. J'ai vécu cela comme une renaissance...
- C'est bien ce que je disais, si notre père t'entendait, il se retournerait dans sa tombe.
- Te rends-tu compte de ce que j'ai vécu ? Éclata Hubert. J'ai senti l'odeur de ma chair brûlée et je ne pouvais rien faire d'autre que hurler et attendre de me consumer comme une allumette ? Peux-tu imaginer la sensation de chacune de tes cellules en train de cuire ? La sensation de tes nerfs surchauffer ? De cette douleur qui m'a entraînée dans une agonie sans nom puis mon évanouissement de trop de souffrances ? Es-tu même capable d'imaginer te voir en train de brûler, carbonisé et transformer en cendre et en être détaché, un détachement qui frise à la sainteté. C'est effrayant, effrayant de perdre toute humanité, de perdre toutes sensations face à cette carcasse brûlée vive, d'en être détaché, et de se sentir renaître, libre !
Le secrétaire s'était arrêté de prendre des notes depuis un moment, un peu horrifié et décontenancé par ce qu'il entendait. Le général fit une grimace d'horreur et pourtant il en avait vu dans sa carrière des situations critiques et gerbante, cela faisait longtemps qu'il ne s'était senti si mal à l'aise.
- Oui, libre !
- Ouais, mais en attendant tu n'as aucune brûlure et ta digression c'est quand même un peu léger comme explication et cela ne réponds pas à ma question.
- En fait, les morceaux ont été rassemblé ici dans la chambre avant ma disparition... Mon corps était ici et mon esprit, enfin comment expliquer, n'était pas entièrement ici... Il y avait un morceau qui n'avait pas... Heu... Fusionné avec mon corps.
- Hou la ! Tu repars dans de l'ésotérisme, ça va pas aider pour un sou ces explications... Et je rappels que t'es un scientifique et un scientifique analyse et conclue sur des faits et théories mais pas ce ramassis de fout...
- Va falloir t'y faire parce aussi bizarre que cela puisse paraître tu as en face de toi, sûrement, le seul humain a être passé dans des dimensions parallèles sous contrôle de l'armée.
Le Général resta bouche béé à cette annonce à laquelle il n'avait pas totalement pris conscience.
- Heureusement que tu as pris les choses en mains.
Le Général sortit de son état.
- Nous avons fait ce que nous pouvions comme nous pouvions. Il fallait bien te sauver quand même ! T'as bien faillis mourir deux fois et les médecins ont eut de bons réflexes pour te garder en vie, c'était quand même pas évident avec le peu de notes que t'as laissé.
- A un moment ou un autre il va bien falloir justifier de ma disparition et de ma réapparition "magique". Hubert fit les guillemets avec ses doigts.
- Tu pouvais être si bien caché que nos équipes sont passés sans te trouver.
- Et t'y crois, toi, à cette explication ?Historique de modifications
06-07-2015 : correction d'orthographe
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Brèches
Science FictionFait prisonnier pour des raisons mystérieuses, notre héros commence à avoir des hallucinations mais... I - Prisonnier II - courriers III - Ailleurs IV - Mort V - quatre minutes VI - Renaissance VII - Créatures VIII - Émotions IX - Allier ? X - Im-p...