XVI - déjà vu !

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Je sens le sol froid. J'entends un léger vrombissement irrégulier. Ce sol est désagréable, des graviers. J'ouvre les yeux, je suis dans une sorte de pénombre. A partir d'une certaine hauteur tout est lumineux sans pour autant être agressif. La pièce me semble être gigantesque.

Je m'assois. J'entends des crissements de pas qui se rapprochent. Je me met debout.

- Soyez plus dynamique, voyons ! Me dit une voix, aux accents anglais, dont je ne vois pas encore le propriétaire. Et si vraiment nous étions là pour vous faire du mal, nous vous aurions commencé par vous ligoté !
Les crissements continuaient à avancer vers moi.
- Qui êtes-vous ? Où suis-je ? Que me voulez-vous ?
Pour toute réponse, je reçu un coup dans les côtes droites. Je m'affale au sol me tordant de douleurs.
- Vous savez très bien pourquoi vous êtes là, mais vous aurez des réponses à d'autres questions en temps voulu !
Je suis saisi par le col de la chemise et l'homme colle son visage hideux tout près du mien. Je sens son haleine fétide, mélange de tabac, de charogne et de café. Son visage est couvert de stigmates de maladies de peau, mais le plus impressionnant sont ses balafres. L'une part de son crâne chauve au-dessus de l'œil gauche et descend jusqu'à son menton, l'autre commence sur la joue gauche et ce fini par une zone en creux sur la pommette droite en ayant coupé le nez.

- Bienvenu, Hubert ! Ce n'est pas le monstre qui me parle, la voix vient d'ailleurs.
- Il y a de cela quelques heures nous avons pris connaissance du piratage du Haut Commissariat au Recherches Quantique. En fait, peut importe ce qui a été pris ou laissé, maintenant que vos travaux ont probablement été compromis, donnez-les nous !
- Non mais vous vous prenez pour ...
Je reçus un coup dans le ventre. Je me pliais en deux.
- C'est très héroïque de votre part mais plutôt pathétique pour ce que j'en vois.
Je reprenais lentement mon souffle. Je pensais à toute vitesse, je n'avais rien de concret à leurs donner.
- Mes travaux sont très théoriques, ils ne sont même pas finalisés...
- Tsu, tsu, tsu... Vous n'allez quand même pas nous faire prendre des vessies pour des lanternes, cher Hubert ! Miles, aidez-le à se souvenir.
Avec sa main libre il m'assène plusieurs coup dans l'estomac. J'éructe, crache de la bile, je perds pied estomaqué. Il me laisse tomber par terre comme un vieux sac. Mon corps vient s'incruster dans les graviers, mais c'est le cadet de mes soucis pour l'heure. De très longues minutes passent le temps que je reprenne mes esprits.
- Hubert, vous êtes dure en affaires, mais je pense que Miles saura trouver les arguments qui vous mèneront à coopérer avec nous, pour notre bien. Miles aidez notre ami à se remettre debout, s'il vous plait.
Comme précédemment, il me releva sans effort par le col de la chemise.
La douleur est atroce, j'ai du mal à parler. Miles sera durant cette discussion très persuasif et assez peu patient.
- Je n'ai rien...
Miles tourne la tête pour savoir s'il doit me frapper, je sens qu'il en a très envie, mais non.
- de plus à vous dire...
Je reçu un coup au ventre. Je crachais à nouveau. Il était de plus en plus difficile pour moi de récupérer. J'avais un mal de crâne, je m'affaiblissais de minutes en minutes, et pourtant ils m'obligeaient à rester lucide. Le silence régnait et Miles me tenais toujours par le col de la chemise.
- Continuez Hubert. Miles à horreur du silence !
Il allait une nouvelle fois me frapper c'est alors que je mis a tout déballer des poncifs sur la physique quantiques pas mal de baratins théoriques à propos de mes recherches.
Pendant tout ce temps, "l'ombre" resta silencieuse et Miles tranquille.
- Miles, vérifions ces dires !
Je subis ensuite nombre de tortures issus du cerveau malade de Miles afin de vérifier si je disais bien la vérité. Lorsque qu'il eut fini, je n'étais pas beau à voir et ce n'était pas un euphémisme.
- Il est regrettable que vous soyez aller si loin dans vos théories et que vous n'ayez pas fini votre travail, cela nous aurait été d'un grand intérêt. Je ne dis pas que ce que vous avez accompli est sans intérêt mais cela laisse un goût amer d'inachevé. Je vais devoir me débrouiller pour trouver la solution...
Pendant qu'il débitait sa tirade, je sentais mon corps flancher, mes pieds ne me portaient plus, mon mal de crâne avait empiré, j'avais le vertige et la nausée au bord des lèvres.
- ... C'est bien dommage ! Dit la voix d'un air désappointé.
- Miles, préparez donc une injection, nous allons aider monsieur Hubert à nous oublier !

Note : 14/04/2015 - 1000 vues

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