Brèches

XIII - Compression

Je me réveillais en sueur. Avec cette sensation âpre et désagréable dans la bouche qui la rends rugueuse pendant un certain temps. La pièce est plongée dans la pénombre sauf la surface de ma couche. Un noir profond. Noir sur lequel je suis couché, sur lequel je navigue. Je tends la main à l'endroit où se trouvait le mur. Je ne rencontre que le vide. Vide insondable et froid.
Je me tourne et retourne dans cet espace réduit. Je me lance dans quelques ahrangues bien senties, plus par désespoir que dans l'attente d'une quelconque réponse. J'en avais fait mon deuil depuis un certain temps déjà.
Pendant ce temps, l'ombre gagnait du terrain, il ne restait plus que la moitié du lit. Et elle avançait inexorablement. Voilà qu'il ne reste plus qu'un carré de cinquante centimètres de côté environ. Quitte à périr autant le faire en pleine conscience plutôt que par peur. Je saute dans l'ombre. Ce qu'il restait du lit a disparu dès que je le quittais. Je flotte dans le vide. Je n'ai ni sensation, ni possibilité de bouger, ni peur. Je n'avais plus aucun repère. Mon corps se positionne seul, bras légèrement écartés le long du corps, jambes elle aussi légèrement écartées et tête droite. J'ai cette sensation d'être attaché. Je suis envahi par un faisceau de certitude. Certitude que tout aller finir. J'avais pensé à cette fameuse sensation de froid, mais non.
Rien.
Vide.
Désespoir.
Étouffer. Compresser. Comprimer. Écraser. Broyer. Plus les secondes défilaient plus cela était présent. Douloureux.
Je rapetissais.
Je me réduisait.
Mes toutes dernières pensées me quittaient.

Images inconnus : un petit garçon qui a les même traits que ceux du "criquet" et une femme. Je vais les retrouver.

Sources :
http://cf.imados.fr/1/actualite/design/photo/3264552326/72012674b/design-vortex-fluide-3-img.jpg

Celle-là aussi me plait beaucoup...
http://www.creativeapplications.net/wp-content/uploads/2013/05/United_Visual_Artists_Vanishin_Point_07.jpg