XXIV - Retrouvailles

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Hubert avait quitté son lit pour s'installer sur une chaise, il avait pour toute lecture quelques magasines et les notices d'utilisation des extincteurs et autres consignes de sécurités. Ce n'étais pas très passionnant mais quand on a que ça à se mettre sous la dent. D'ailleurs il avait appris qu'il y avait différents types d'extincteurs, personnellement il n'en voyais pas trop l'utilité, mais bon, il avait quand même appris quelque chose... Ce qui lui manquait le plus c'était quand même du papier et un crayon et il ne savait pour quels raisons on les lui refusait ou tout du moins on lui refusait le crayon ou stylo ou autre feutre. Il en avait besoin pas parce qu'il ne savait pas mémoriser ces pensées mais par habitude.

Il en était à cette réflexion quand le Général entra dans la chambre et trouva Erstin assis sur une chaise en train de feuilleter un magasine sans vraiment s'y intéresser. Celui-ci ne leva pas la tête de son article, tout concentré qu'il était. Le général était planté comme un piquet devant Hubert, il se demandait se qu'il faisait là, il toussota. Hubert finit par jeter un œil et dit :
- Cela faisait un moment que je me posait la question suivante, quand allais-tu enfin te décider à venir voir ton frère ? Mais en fait je me suis rendu compte qu'il était plus pertinent de t'inviter. Il ferma son journal et le jeta dans un porte revue à ses pieds.
- Demi-frère et oui cela semble pertinent puisque je suis là ! Répondit froidement le Général.
- Tu y tiens à ta scission familiale ! Toujours pas digéré que ta mère couche avec un autre homme ! Il fit un geste pour l'inviter à s'assoir.
- Connard !
- Tu devrais regarder autour de toi, le monde a un peu changer ! Au fait, cela fait combien de temps que ne nous sommes pas vu ? Ça doit être depuis l'hôpital, non ? Combien... Huit non neuf ans. Neuf ans déjà que le temps passe vite ! Ironisa-t-il.
- Oui, c'est ça ! Fit-il dans un sifflement, le visage crispé de rage. Il prit place sur la chaise à côté d'Hubert, il croisa les jambes et les bras.
- Et ton gamin comment il va ? C'est quoi son prénom déjà ?
- François.
- François comme ton arrière grand père, tu lui fais quand même porter un sacré poids d'héritage.
- De quoi tu parles ? Éclata-t-il, son corps réagit à l'unisson ses deux pieds touchaient le sol, le buste penché en avant et les bras écartés.
- hum... De la relation transgenerationnelle qu'il y a entre ton ancêtre et ton fils.
- C'est quoi ce charabias ? Tu n'as jamais tenu ce genre de discours ésotérique, t'es un scientifiques de formation, bon sang ! Les bras lui en tombait.
- Je n'en suis plus si sûr à présent.
- Ça veut dire quoi ?
- Ça veut dire que j'ai changé, tout ce que j'ai vécu ces derniers temps m'ont fait réfléchir...
- Tu t'en souviens ? Le général c'était décrispé, son corps avait fini par se tourner vers Hubert.
- De tout et même un peu plus, on dirait bien. Il finit par tourner la tête vers son frère. Hubert savait que la vrai discussion pouvait démarrer.
- Cette prise de conscience a été un uppercut qui m'a mis ko, pas de chichis pas de blabla ça m'a fait sacrément mal, tu sais. Je me suis senti mal à l'aise tout d'un coup. Quel conduite à tenir dans ce merdier qui m'arrive ? Je me suis aussi pas mal interrogé pour savoir si j'étais encore saint d'esprit ou totalement fou. J'en étais arrivé à la conclusion que j'étais totalement fou ! Il n'y avait pas d'autre explication ! Un fou qui a conscience de son immense et désespérante folie.
- Eh bien, alors nous partageons tous cette folie dans cette base parce que tu as quand même bel et bien disparu puis réapparu. Au fait, t'étais où c'est dernières soixante dix heures, tu disparais et tu réapparais comme ça, comme si on était à la foire. Tu te rends compte de ce qui est en jeu pour moi, cette base, ce projet...
- Oui, j'ai réussi à passer ailleurs par contre si j'avais eu la moindre idée de ce que cela impliquerai alors je me serai abstenu. Et tes petits problèmes d'ego, de base ou de projets ne seront rien comparer à ce qui nous attends. En fait c'est toi qui as repris ce dossier ?
- Ouais, j'ai fait des pieds et des mains au ministère pour l'avoir. Il était plutôt fier en disant cela. Et puis de quoi tu parles ? Tu te moques de moi ? C'était quand même ton idée de reprendre les travaux de Schrödinger et Leary pour tester tes théories farfelues. Et ça a marché ! Son visage rayonnait d'un grand sourire, faisant abstraction des dernières phrases de son frère.
- Tu te rappelles, on regardait des Looney Toons quand on était gamin, il y avait le gag du panneau d'affichage qui clignote au dessus de la tête...
- Oui je m'en souviens, c'était un joke qui me plaisait beaucoup...
- Pour le coup celui là, il te plaira moins...Le visage du Général se décomposait de secondes en secondes, passant du sourire à l'évocation du passé à une mine grave et sévère à l'écoute de son frère. En gros c'est ce qui vient d'être fait, et donc ça va attirer pas mal de monde dans les parages aussi sûr qu'une abeille butinera une fleur gorgée de pollen.
- T'es sûr de ce que tu affirmes ?
- Non, ça reste à prouver, mais si ça se confirme je ne sais pas du tout ce qui pourrait nous tomber dessus.
- Nom de nom ! Mais dans quel pétrin tu nous as foutu ?
- Je pense à quelque chose mais cela pourrait ne pas être suffisamment explicit !
- Il faut faire remonter l'information, mettre en place des mesures de sécurités, de la surveillance, de ...
- Je crois pas trop, parce que ce n'est pas comme dans Stargate...
- Starquoi ?
- Un film de science fiction avec une porte des étoiles...
- C'est quoi le rapport ?
- Nous n'avons pas de porte à protéger ! Une brèche c'est une faille, une fissure, cela apparaît n'importe où n'importe quand, elle reste ouverte ou se referme comme elle veut ou comme son créateur le veut...
- Bon sang de mer... credi ! C'est la poisse de chez poisse ! Alors on fait quoi maintenant ?
- Pendant mon absence, j'ai pris contacte, si on peut dire ça comme ça, avec une des terre alternative. En fait je me suis retrouvé dans mon corps alternatif.
- T'as pris possession de ton corps dans une réalité alternative, c'est bien ça ?
- Cohabité mais c'est pas mal, t'arrive à suivre. Donc pour simplifier on était dans le même schéma, enlèvement, drogué, aux portes de la mort et puis sauvé par toi alternatif. Pour ce qui est des ressemblances avec nous c'est à peu prêt tout au niveau du schéma, s'entend, pour le reste c'était presque tout pareil, même tête même nom, etc. Parce qu'en ce qui est de l'histoire et des technologies ça n'a rien à voir avec nous.
- Explique ! Il était attentif.
- Je vais la faire courte pour le moment. J'ai dû faire un très gros tri dans les possibles qui nous sont offert puisque qu'il y a une infinité de possible. En même temps ce n'est pas en soixante heures que je peux le faire donc j'ai fais un choix ce n'est peut-être pas le bon au final ou il doit être encore affiner mais entre un monde de bactéries à l'intelligence d'un chien et des hippopotames parlant ou des humains qui ont eut une histoire et une évolution différente de la notre j'ai choisi ces derniers. Mais potentiellement il y aura des technologies que l'on pourra exploiter pour nous "protéger" si on arrive à les transposer et maîtriser. Il fit les guillemets avec ces doigts.
Le Général pris un temps pour poser la question suivante.
- Au fait comment tu feras pour retrouver le bon monde alternatif, c'est un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin quand même ?
- Pas tout à fait, c'est plutôt une aiguille dans une botte d'aiguilles ! Il y a un certain nombre d'éléments qui permettent de trouver, la couleur, le motif, la fréquence, etc. Après je suis en train de réfléchir pour trouver un marqueur unique qui me ferai gagner du temps mais pour le moment c'est pas gagné !
- Comme ça cela semble prometteur. Mais tu es le seul qui fait le lien entre les deux mondes ?
- On dirait bien que oui. Par contre, retrouver ceux qui m'ont enlevé pour récupérer la formulation de leurs drogues plus celle du meta-LSD pourrait permettre à plus de monde de circuler d'un monde à l'autre. Dît-il innocemment en faisant un signe de vas et viens avec son index.
- C'est bien ce je que pensait t'es... Commença le Général.
- Un génie, merci je sais...
- Non ! Complètement taré !

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