XXIX − Noir et Blanc

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Des bruits de pas qui bougent des graviers résonnent dans une immense salle qui vrombit légèrement. Cette salle dont les formes sont incertaines est illuminée à partir de trois mètres de haut de telle sorte qu'en dessus c'est le noir total. Les pas continuent à se faire entendre. Soudain une colonne de lumière apparaît. En son centre une colonne en verre qui contient deux liquides en continuels mouvements. Un blanc et un noir qui ne se mélangent jamais tout comme l'eau et l'huile.
- Ce fut long.... Est-il prêt ? Dit une voix à l'accent anglais.
- C'est peu de chose par rapport à ce que nous vivons mais il semblerai que ce soit une réussite.
- Nous n'avons pas eut de si bonne nouvelles depuis très longtemps. Nous devons nous concentrer sur lui!
- Notre surveillance ne doit pas se relâcher, il est le seul à détenir la clé. Pour le moment.
- S'il a bien la clé nous devons continuer pour notre survie.
- Nous sommes ici depuis bien trop longtemps. Si c'est notre chance pour rétablir notre intégrité alors il nous faut la saisir. Nous devons le guider coûte que coûte pour qu'il ouvre de nouvelles brèches.
- Nous devrons être plus subtiles, nos derniers cobayes n'ont pas réussis car ils n'étaient pas prêt à entendre la réalité mais les nouvelles générations sont plus intelligentes. Ce travail d'évolution fut long mais aujourd'hui il porte enfin ses fruits.
- Nous devons encore rester dans l'ombre car braquer les projecteurs sur nous serait la pire des choses qui pourrait nous arriver, malgré tout nous sommes trop affaibli. C'est Delaunay qui parlait ainsi, avec une voix monocorde, toujours dans l'ombre.
- Nous devons revoir nos actions pour reprendre le contrôle de la situation. C'est la voix au fort accent anglais qui parle. Bien sûr nous sommes là depuis bien plus longtemps qu'eux, mais que reste-t-il de nous aujourd'hui ?
- Nous devons mettre un terme à nos confrontations fratricides.

Les deux voix parlent en même temps presque à l'unisson sur un ton monocorde.
- Nous devons nous allier pour retrouver un semblant de pouvoir, d'autant plus que d'autres sont susceptibles d'apparaître pour nous traquer sur notre planète. La voix renforça son intonation sur le mot "notre".
A deux mètres devant le cylindre de verre, une colonne de lumière venant du plafond éclaire une plaque de métal, posé à terre, qui est relié au cylindre par deux fines goulottes. Un homme y pénètre. La morphologie de celui-ci change rapidement passant de Delaunay à Miles et inversement jusqu'à ce que le costume tombe au sol. Deux flaques de couleurs différentes, blanche et noire, sortent par les manches de la veste, malgré la proximité des manches, les flaques auraient pu se mélanger mais au contraire elles se fuient et se dirigent aussitôt vers les goulottes. Arrivés au pied du cylindre les liquide traversent la paroi pour rejoindre les masses noires et blanches.

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