VII - Créatures

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Tranquille !
Trahison !
Mauvais !
Voilà quelques mots qui me parvenaient directement dans mon esprit. Je ne parle pas des images associées, c'était vraiment... Incompréhensible. Malgré tout j'essayais d'en placer une mais cela n'avait pas le but escompter. Durant cette journée, j'ai dû gardé la plus part du temps les yeux fermés parce que la luminosité était bien trop forte. Je restais donc comme cela jusqu'au couché du soleil. Même si à plusieurs moment j'ai failli m'endormir, les voix dans ma tête m'en empêchaient.
D'autres créatures vinrent se poser derrière le demi cercle de scarabées. De forme humanoïde, plus grande que moi, du même noir luisant que les scarabées. Quatre bras fins terminés par de longs doigts griffus, deux jambes inversées comme les autruches ou n'importe quels volatiles. Leur tête était raccrochée directement à leur tronc. Le trou béant de leur bouche était entouré de puissantes mandibules différentes d'un individu à l'autre, me semble-t-il. La dizaine de créatures qui avaient monté la garde se déplièrent pour prendre leur forme humanoïde. J'en restais bouche bée. L'affluence des créatures augmenta le nombre de voix que j'entendais, s'en était devenu un immense brouhaha qui me fit perdre connaissance.
Une vive douleur au visage me réveilla. J'avais changer de position. Je me retrouvais comme la première fois où je fus attaché, à terme cela me paru mieux. Je me trouvais dans un endroit totalement plonger dans le noir. Je reçus un autre coup au visage. Et il me semblait voir le mouvement, c'était étrange, mais la douleur était plus importante que l'étude de ce phénomène.

Pour simplifier notre conversation qui en fait se limitait à des images que je traduisait en mots, je mettrai ici un résumé synthétique des quelques heures que nous avons passé ensemble à tenter de "communiquer".
La communication ne fut pas simple puisque émaillée de multiples coups portés soit à mon visage soit à mon torse. Ce qui au début plaisait beaucoup à mon tortionnaire. Un peu moins quand il compris que je pouvais l'aider et que somme toute ses coups n'avaient aucun effet sur moi. Avoir peur de la douleur a toujours été plus pertinent que la douleur elle-même lors d'un interrogatoire poussé. Les services secrets et autres ne me démentirons peut-être ou pas.
Cette mise au point étant faite, ce qu'il en ressortais c'est que le cénote est un lieu sacré. Une sorte de grande maternité où les fleurs sont importantes dans le processus de développement de leurs nourrissons. Le problème est que les mères n'ont plus accès au cénote car l'atmosphère y est empoisonné. Et donc lorsqu'ils m'ont capturé au moment de ma sortie par le trou du cénote ils ont cru que j'étais le fameux empoisonneur. Grâce aux images que j'ai pu projeter dans l'esprit de la créature, elle a pu constaté que ce n'était pas moi. Ce n'est pas pour autant qu'elle me libéra de mes entraves, fallait pas trop rêver. A partir de là c'est mis en place une relation différentes et moins violente où étant donné que j'étais le seul à pouvoir pénétrer dans le cénote je serai peut-être capable de découvrir d'où provenait le problème. La confiance règne !
Par contre aucune réponse pour la première fois où je fus capturé.
Et je confirme que je pouvais voir les mouvements de la créature dans le noir.

La créature m'extirpa de sa sombre grotte en me tenant par les poignets attachés pour en rejoindre les autres créatures qui attendaient à l'extérieure. La lumière était violente, j'en étais aveuglé et la chaleur aussi était désagréable, c'est là que je me rendais compte à quel point la grotte était fraîche. Contrairement aux coups qu'il n'avait cessé de me porter durant tout l'interrogatoire, le fait que mon corps soit traîné au sol comme une serpillère et mes bras tendus m'occasionnaient d'atroces douleurs et écorchures. Des créatures me prirent en charge pour me transporter comme un sac et nous nous retrouvâmes rapidement au trou du cénote. Je fus détacher puis jeter dans le trou.

Je m'attendais à atterrir violemment dans le lac. Je me mis à flotter doucement jusqu'à la grève. Les fleurs étaient épanouies. Le spectacle était assez impressionnant vu des airs. Lorsque je posais mes pieds au sol, je sentis de terribles douleurs depuis la pointes de mes pieds jusqu'à mes fesses. Je me laissais tomber à genoux malgré tout. Et j'attendis souffrant le martyre. Pendant ce temps les créatures m'insultaient en me projetant des images violente dans mon esprit. Après un moment, elles commencèrent à me jeter des pierres. L'une d'elle me toucha dans le dos, je me tordais de douleur. Puis aucune autre ne me toucha, elles finirent toutes dans le lac à un mètre devant moi comme si elles venaient frapper une demie sphère qui me protégeait. Une fois les pierres l'ayant touchait soit elles rebondissaient soit glissaient sur ce champs de force.

Je finis par me lever et commençais à faire le tour de la berge du lac souterrain. Après environs deux heures de marche, je ne vis rien de suspect. Bien que me voyant en train d'explorer les berges les créatures continuaient à m'invectiver, au milieu de ce brouhaha mental je ressentais aussi des choses plus positives. Je réfléchissais durant cette exploration et la possibilité que le problème ne vienne de l'eau le lac ou sous l'eau ce faisait jour. Je plongeais dans l'eau et commençais à explorer le fond du lac. J'ai en partie de la chance l'eau était très claire, par contre il y avait beaucoup de zones à l'ombre ou avec des rochers en surplomb. Ce qui m'obligeait à faire énormément d'allers-retours entres la zone explorée et la surface afin que je puisse respirer. Je me rendis compte par la même que les projections mentales ne m'atteignaient pas lorsque j'étais sous l'eau, à chaque plongées j'avais l'impression qu'un étau se desserrait autour de ma tête, c'en était jubilatoire. Au bout de plusieurs heures, je découvrais un amas rocheux qui me semblais s'être formé plus récemment au vu du peu d'algues présents sur certains rochers. C'était bien là !

Photo © Guy Tal, www.earthshots.org, Badlands on bloom

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