XXV - Réminiscences (1)

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- Au fait tu m'as dit que tu te souvenais d'un tas d'informations, tu pourrais être plus précis ça pourrait aider à retrouver tes kidnappeurs. Et si ça ne pouvait pas être au delà du réel ou de la quatrième dimension ça serait plus facile pour nous...
- Ouais, ça prendra sûrement un moment pour me souvenir de tous les détails, mais je vais faire de mon mieux.
- Je t'en pris, j'ai que ça à faire ! Dit le Général railleur. De toute manière après neuf ans sans se voir, je peux quand même passer quelques instants à te causer...
- Connard !
Le Général passe sa main dans le dos de son frère. Le général lui fait un sourire. Hubert reste assez froid et détourne la tête.
- Avant ça j'aurai juste une remarque à faire.
- C'est quoi ?
- C'est moi ou t'es complètement fermé, distant et froid ? J'te rappelle que je suis quand même le dernier membre de notre famille encore vivant.
- Pas tout à fait t'as un gamin, même si le sang est dilué on partage aussi des gènes en commun...
- Tu perds rien pour attendre.
- S'attacher c'est trop dur. Je préfère prendre mes distances.
- T'as toujours pas réglé ton deuil ?
- Pas trop non !
- Ok, j'arrête de t'enquiquiner avec ça. Bon reprenons !
- Je vais peut-être commencer par un début, plutôt que le début, ça sera plus simple. Comme je l'ai indiqué dans mes notes que vous avez sûrement trouvé. Le Général opina du chef. Cela faisait plusieurs semaines que je me faisait des injections de meta-LSD à petite doses pour voir ce que cela pouvait faire. Bon ok, c'est débile de faire de l'auto expérimentation, en même temps les doses étaient tellement faibles que cela n'avait aucun incidence ou effet sur moi, ni problème physique, psychique ou émotionnel pas plus qu'une probable addiction. Rien ! Je pensait finir ma série d'expérience et augmenter le dosage. Je me disais au pire, s'il m'arrivait quelque chose cela serait mis sur le compte d'une rechute ou d'une déprime et personne n'irait chercher plus loin...
Le Général se leva d'un bon de sa chaise, il était rouge de colère.
- Foutre de Dieu ! Mais tu te rends compte des conneries que tu dis là ? Ça va vraiment pas bien dans ta téte...
Il soufflait comme un bœuf, le sang lui était monté au visage, son corps c'était contracté, poing serrés. Il sortit de la chambre en claquant la porte. Dans le couloir on pouvait entendre des bruits de coups contre les portes. Cela se calma au bout de longues minutes.

Hubert se refermait sur lui, le visage dans ses mains. Il s'était rendu compte que malgré tout il tenait à son frère et que cela était encore plus vrai dans l'autre sens. Il s'en voulait de ne pas avoir eu confiance dans le lien familial qui les unissait. De ne pas avoir recréer un contact avec son frère. Loin des yeux, loin du cœur dit-on.
- Espèce de crétin ! Dit le général en rentrant dans chambre. Hubert était en boule sur sa chaise, tête sur ses genoux, bras autours de ses jambes pliées et doigts de pieds tout recroquevillés.
Au bout d'un moment, Hubert releva son visage, il avait les yeux bouffi, des larmes coulaient sur ses joues, de la morve s'écoulait de ses narines. Il se déplia et s'essuya le nez avec sa manche et se servit de la paume de ses mains pour s'essuyer ses yeux. Il renifla un bon coup.
- Excuse moi. Dit simplement Hubert, la voix cassée.
- Si tu veux on continueras plus tard, ok ?
- Ouais, on verra ça plus tard.
Ils restèrent ainsi dans le silence pendant un long moment.

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