Brèches

XVIII - rapport

L'ambiance dans le bureau du Général était tendue depuis le début de la réunion, il y a près de deux heures. Il y avait une chape de plomb qui oppressait de plus en plus chaque participant. Trois personnes sont présentes dans la pièce, en plus du Général. Deux jeunes dans leur uniforme impeccable sont installés à la table de briefing. Et un dernier qui se tiens à l'écart de tout le monde. C'est le plus vieux des trois, la cinquantaine, traits marqués, cheveux brun grisonnant sur les tempes et légèrement dégarni du sommet du crâne. Ce qui interroge dans ce tableau c'est le fait qu'il porte le même uniforme que les trois autres mais qu'il n'a aucun grade ou insigne pouvant l'indiquer son rang, il ne porte à la boutonnière qu'une broche en forme de trident. Les affaires courantes avaient été expédié rapidement pour arriver au point critique. Une fois n'est pas coutume le Général avait passé la réunion l'esprit absorbé par quelque chose qui le préoccupait, à un moment il s'était même lever pour faire les cent pas ce qui avait surpris tout le monde.
- Hubert Erstin, veuf depuis 7 ans, domicilié à...
- Passez à la suite ! Ordonna le Général.
Le militaire regarde dans ses notes, tourne une page puis reprend.
- ...hum. Il a reçu une dose massive d'un dérivé de GHB, il a y de cela environ 55 heures d'après les analyses qui ont été faites. En outre, il a subit de multiples blessures et fractures suite à des coups violents portés à mains nues ou avec un objet contendant du type barre de fer. Depuis il se trouve dans le coma. Il a été découvert, il y a 51 heures à proximité de son logement par la police après un signalement fait par l'un de ses voisins. Le dit voisin a été interrogé ainsi que le voisinage mais cela ne donne rien pour le moment. Le militaire change page en sautant volontairement ce qu'il analyse comme inutile pour le Général.
- ... Il est dans nos services depuis 43 heures. 12 heures plus tard, il subit une choc hypovolémique, déclaré mort, il reprend vie quelques instants plus tard. 19 heures après cet événement suite à ce qui pourrait être décrit comme une crise d'épilepsie, il a fait une attaque cérébral. Sur votre ordre nous avons procédé à l'injection du meta-LSD. Niveau neurologique, l'activité cérébrale à redémarrer. Par contre nous sommes dans l'incapacité de savoir à l'heure actuelle quels ont été les dommages subis par le cerveau. Tout ce que l'on peut dire c'est que l'activité neurologique du patient est très active, hyper-active même, bien au-delà de ce qui a été étudié sur des cas similaires...
- Rien d'autre ? Demanda le Général.
L'autre jeune autre gradé prit la parole, devant lui il y a tout un tas de documents, durant ce qui va suivre il passera de l'un à l'autre dans une sorte de danse frénétique.
D'après les rapports de la direction générale de sûreté. Erstin est un scientifique qui travaille sur diverses théories quantiques. D'ailleurs les installations dans lesquels il travaille ont subit une attaque informatique quelques heures avant sa disparition.
- Des complices qui auraient voulus se débarrasser de lui ?
- A priori non, il est clean du moins d'après les données recueillies.
- Alors pourquoi s'attaquer à lui ?
- Cela doit être en lien avec ses travaux, je ne vois pas d'autres possibilités. Il a débuté sa carrière dans un groupe financier, puis il a perdu sa femme et de son fils il y a quelques années de ça. Il démissionne et retourne au pays où il a un passage à vide durant près d'un an avec un séjour en établissement psychiatrique et reprise du travail dans un domaine qui l'intéresse depuis ses études dans le laboratoire le plus en pointe du pays.
Le premier gradé reprend la parole.
- Bien que son historique soit chargé, c'est quelqu'un de simple, pas de drogues, même pas de vice caché, un court passage alcoolique mais sevré depuis sa sortie de l'établissement psy. Ce type est un saint !
- C'est tout ?
- ...
- Alors, merci messieurs.
Les deux hommes sortent de la pièce, suivit du troisième qui n'avait pas pris la parole durant tout le débriefing. Le Général retourne s'assoir à son bureau.
- Dites-moi Delaunay, j'ai quelques questions...
Un pesant silence s'installe dans la pièce jusqu'à ce que la porte soit fermée.
- Bon sang Delaunay, c'est qui ce type ? Pourquoi est-il si important à vos yeux ?
- C'est un touche à tout proche du génie pas loin d'un de Vinci moderne si vous permettez l'image. Cela fait environ cinq ans que je m'intéresse à lui. Nous avons discuter ensemble à plusieurs reprises et à chaque fois cela était pertinent. Le problème avec ce type de personnage c'est qu'il est tellement bon et juste qu'il ne fini pas ce qu'il a commencé, il a toujours besoin de passer à autre chose. Ce qui fait qu'il y a des équipes qui bûchent après lui pour que les projets soient menés à bien. La première fois que je l'ai rencontré il travaillait sur les coléoptères et la structures de leurs carapaces, mais très rapidement il est passé à autre chose. Par exemple le LSD ou les théories quantiques sur lesquels il travaille actuellement. En fait c'est assez étonnant parce qu'il continue, enfin il continuait encore ses recherches. D'ailleurs il m'a dit qu'il était proche de trouver quelque chose lors de notre dernière rencontre.
- Bref vous avez trouvé une espèce d'autiste et vous faites joujou avec ! C'est bien ça ? Dit le Général avec colère. Mais quels en seront les bénéfices pour nous d'avoir ce type sous la main ? Parce que pour le moment c'est un peu flou voyez-vous ? Nous utilisons des installation prioritaires et gardons au secret une personne qui devrait normalement se trouver à l'hôpital ou à la morgue à cet instant.
- C'est intéressant...
Le Général est furax, c'est yeux vert lancent des éclairs.
- Vous venez tout simplement de mettre le doigt sur l'énoncé du chat de Schrödinger. Est-il mort ou vivant ? Nous ne le savons pas réellement à cet instant...
- Oh arrêtez tout de suite ce petit jeu... Il est bien à côté avec tout un tas de moniteurs et de médecins pour surveiller son état...
- Oui, mais nous ne savons pas s'il y a encore quelqu'un dedans... J'aimerai autant qu'il soit encore opérationnel après son réveil.
- Moi aussi je l'espère pour vous parce que vous aller finir par tous nous faire virer un de ces jours.
- Dans l'état actuel des choses vous n'avez pas à en savoir plus !