XXII - Verrouillage

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3h41

L'alarme résonne dans toute la base. Régulièrement un message est propager par des haut parleurs.

- La base est placée en confinement "O" "R". Toutes les permissions sont annulées. Ceci n'est pas un exercice. Tout les personnels doivent être à leur poste.

Les chefs de service rendez vous en salle de briefing dans 15 minutes. Chefs de services "O", "R", "Sec", fermez toutes les circulations, nous sommes en alerte confinement.

Toutes sorties ou entrées de personnels est interdite.

Les premiers gardes sont à leur poste. Quelques instants plus tard les couloirs se remplissent de militaires, à moitié endormis mais équipés pour le combat.

Dans la salle de commandement, le plus haut gradé, un Lieutenant Colonel, la mine sévère, les yeux rougis par le manque de sommeil donne ces ordres. Cinq autres militaires sont présent pour gérer la technique. Le Général est visible en plein écran sur l'un des multiples écrans de la pièce. Les autres écrans montrent diverses vues des couloirs et des pièces de la base ainsi qu'un plan détaillé des installations sur lequel clignotent de nombreux points de couleur bleu.

- Mettez aux arrêts les personnels de garde à l'infirmerie et interrogez les, annonce l'homme à la mine sévère.

- Comment un homme dans son état peut-il librement sortir de cette base ? C'est quand même un comble ! Lance le Général. Je veux que vous fassiez fouiller chaque centimètres carrés de cette base !

- Propager l'information aux autres sections, qu'elles soient en alerte et puisse suivre le même protocole de verrouillage et vérifications. Il ne doit pas sortir, c'est compris ? Aboya le Lieutenant Colonel.

4h12

- Très bien soldat, vous savez ce que c'est ? Demanda un homme au visage émacié et yeux noirs en préparant une seringue.

L'homme au nez cassé était attaché à une chaise depuis environs vingt minutes. Il fit oui de la tête, des goutes de sueurs perlaient de son front. Sa bouche fit une grimace de dégoût involontaire.

- C'est du sérum de vérité. Vous n'apprendrez rien de plus que ce que je vous ai dit jusqu'à maintenant. Vous perdez votre temps.

L'homme à la seringue fit un mouvement de tête comme pour dire non.

- Perds ton temps si tu veux mais ne me fait pas perdre le mien. Répliquât-il. Je préfère être sûr voilà tout, je fais mon job !

Il plante la seringue dans le bras de l'infirmier. Il se tut quelques minutes le temps que le produit fasse effet. L'infirmier lui aussi c'était tut, il savait que cela ne servait à rien de se démener. Sa tête s'affaissa violemment, de la bave s'écoulait de sa bouche, venant tremper son tee-shirt.

- Très bien reprenons, que c'est-il passé vers 3h30 ce matin ?

L'infirmier au nez cassé releva lentement sa tête. Ces yeux étaient révulsés, la bave continuait à s'écouler de sa bouche.

- Lu... Lu... Lum.. Lumière. Flash de lumière, un... Un flash de lumière. Furent les premiers mots qu'il prononça. Il continua ainsi durant tout l'interrogatoire. On croyait que c'était une lampe qui avait grillé.

- Et ?

- On a rien fait, on aurait appelé la maintenance en début de journée. On l'a néanmoins signalé dans le carnet de garde.

- Et ensuite ?

- On a entendu des cris, cinq ou dix minutes plus tard...

- Soyez plus précis ! Remontez dans vos souvenirs et mesurez le temps.

Une goute de sang coula de la narine droite de l'homme interrogé. Les rides de son front étaient extrêmement marquées.

- Sept minutes après le flash on a entendu des cris. Alors nous sommes aller voir dans la chambre du malade. Il avait disparu.

- Très bien mais ce n'est peut-être pas tout ?

- Il y avait du sang sur les draps, et c'est tout !

- Faites travailler votre mémoire, il y a plus d'informations dans votre tête. Dit-il en frappant à la tête l'homme attaché.

Sa tête bascula, du sang coulait sur sa joue. Le corps se mît à frissonner comme s'il grelottait de froid.

- Il... Du sang... Il y avait du sang sur les draps et par terre près du lit, pas au-delà du lit. Pas de lumière, l'interrupteur ne marchait pas, mais les machines fonctionnaient et une odeur, une odeur d'ozone...

- C'est très bien nous n'avons pas perdu de temps comme vous le disiez, nous avons de nouvelles informations. Dit-il à voix haute même s'il savait que l'autre ne l'écoutait plus.

L'interrogateur continua son travail avec les deux autres infirmiers de garde et reçu les même réponses, non pas qu'ils aient pu préparer de fausses réponses mais parce qu'ils disaient bien la vérité. D'après sa longue expérience, il avait confiance dans l'efficacité du sérum même sur des personnes qui maîtrisaient toutes les arcanes des interrogatoires. Presque trois heures s'étaient écoulées entre le premier interrogatoire et l'annonce qu'ils n'y étaient pour rien.

Entre temps chaque recoin de la base a été fouillé et verrouillé. Pas même une souris n'aurait pu passé au travers du dispositif de recherche mis en place. Les sections étaient fermées une à une après chaque inspection. Les militaires durent convenir lors de la fermeture de la dernière section que Erstin n'était plus là. L'alerte dura cinq bonnes heures et ne fut pas levée pour autant. Tous les hommes ont été passé en revue par mesure de précaution au cas où il se serait caché parmi eux avec un quelconque déguisement. On était jamais assez prudent. Néanmoins, elle fut allégée mais toutes circulation et sortie de la base était strictement interdite en dehors des changements de gardes ou pour les besoins techniques, à chaque points stratégique il y avait un check-point où chacun devait présenter patte blanche. Cela dura quarante huit heures au total.

17h46

Depuis des heures, l'énervement, la colère et le désarroi étaient présents parmi les cadres militaires. Ils passaient leur temps à ressasser et analyser les événements. Ils n'avaient pas de réponse, rien, que dalle, nada.

Les personnels soignant avaient quitté leurs cellules, rien ne pouvait leur être reproché.



4 juin 2015 -> 100 étoiles !

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