Une gueule de bois incommensurable m'assaillait le samedi suivant et je passais ma journée a dormir et à me maudire de mon comportement de la veille. J'avais fait peur à Iria, je l'avais réveillée en sachant qu'elle bossait le lendemain, je l'avais effrayé. Malgré mon taux d'alcoolémie, je me souvenais encore très bien de son regard. De la panique dans ses yeux, des battements de son cœur qui tambourinaient contre mon torse et qui eurent du mal à se calmer.
Décidément ce weekend était catastrophique. Je me forçais à manger un peu et à bouger hors de ma maison, les dernières traces de l'alcool disparaissaient à mesure que je courais dans les rues de ma banlieue tranquille. Mes pensées couraient plus vite alors que je tentais de les brider et je me promettais de trouver une solution pour remercier Iria.
Le jours se couchait rapidement et je ne mettais pas beaucoup de temps à trouver le sommeil encore exténué de la veille.
Le réveil le lendemain était dur mais d'une manière différente de la veille. Malgré tout ma famille me manquait et je savais que si j'arrivais à me débarrasser de la pensée que ma vie n'était qu'avec comparée à celles de ma famille j'apprécierais ces visites. Mais pour le moment, l'idée de me confronter a la réalité de ma situation était dur a supporter.
Combien de temps? Combien de temps te faudra t-il? Cela fait déjà 3 ans.
Je n'avais rien vu venir. Je me rejouais souvent la scène mais ne comprenais jamais vraiment pourquoi elle était partie sans rien dire, Liam était né et nous allions nous marier. J'avais pendant des mois trainé ma carcasse jusqu'à me reprendre pour Liam et j'avais continué jusqu'ici pour lui. Je savais que je n'étais pas le meilleur des pères. Je travaillais beaucoup et même si je gardais un peu de temps pour mon fils, je savais que je pouvais faire mieux.
Liam était un gamin intelligent et adorable. Il méritait bien mieux. Je me promettais alors que le week-end prochain lui serait reservé.
Je me preparais, me rasant de prés pour ne pas trop avoir l'air negligé. Je voyais déjà le regard horrifié de ma mère si elle voyait ma barbe naissante. Vers 11h, je prenais le volant pour traverser Londres et me rendre chez mes parents. En ce dimanche, je mettais environ 30 minutes pour atteindre la maison familiale.
Je traversais la ville sans vraiment m'attarder sur ce paysage familier. Mais soudain en passant par Baker Street mon regard fût attiré par une silhouette qui ne m'était pas inconnue.
Iria fumait en dehors de la vieille librairie. Son regard était perdu dans le vide, fixé sur l'horizon barré par les vieux bâtiments. Je ralentissais avant de me reprendre. Qu'est ce que je lui dirait "salut"? Rien, rien je n'avais rien à lui dire mais je voulais me tenir à ses côtés. Soudain arrivé à sa hauteur, ma voiture attira son attention. Son visage s'éclairait d'un sourire chaleureux et elle me fit un signe de la main que je lui rendais timidement.
Je reprenais ma vitesse précédente alors qu'un client entrait dans la librairie. et 10 minutes plus tard, j'arrivais chez mes parents où mes frères étaient déjà présents.
Autour de la table, les discussions fusaient passant de la politique à l'education des enfants. Puis ma mère se tournait vers moi.
"Et toi mon chéri, comment tu t'en sors?"
Je raclais ma gorge en regardant Liam qui jouait avec ses cousins.
"Bien. Je m'en sors bien maman. "
Mais je connaissais la prochaine question et je l'appréhendais avec force.
"Et...Tu as rencontré quelqu'un?"
Soudain une pensée absurde traversait mon esprit. Iria. Je frissonnais. Je délirais en m'attachant a une femme qui ne portais me portait rien d'autre qu'un attention amicale.
"Maman!"
Callum s'indignait. Étant le plus sensible d'entre tous, c'était lui qui s'inquiétait le plus de ma solitude sans me la rappeler toutes les minutes. Je remerciais mon frère du regard.
"Non."
Je coupais court à la discussion alors que ma mère me rappelait que je ne venais plus aussi souvent qu'avant. Comme à son habitude, elle utilisait Liam en insistant sur le fait qu'elle aimerait le voir plus souvent et qu'il aimait jouer avec ses cousins.
C'était sûrement égoïste de ma part. En fait, ces trois dernières années j'avais souvent été égoïste. Comme d'habitude je promettais à ma mère de faire un effort que je ne ferais probablement pas, mais elle ne relevait pas et je fuyais cette atmosphère en me dirigeant vers la véranda pour fumer .
Mon dimanche passait trop lentement mais j'appréciais tout de même la présence de ma famille et le sourire de Liam faisait écho à la reflexion de ma mère, je devais vraiment venir plus souvent.
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British Boss: How we fell.
RomanceDans la ville de Londres Iria, jeune français de 21 ans, débute un nouveau travail dans l'entreprise de monsieur Brighton. Séduisant, charismatique et patron attentionné, il est difficile pour la jeune femme de nier son attirance pour son nouveau pa...