Chapitre 16: Iria. (TW: TCA)

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Mon esprit galopait. Je me dirigeais vers les toilettes de l'étage pour m'y enfermer. Je passais de l'eau sur mon visage.

J'avais réussi. J'avais réussi à ne pas penser au repas que je venais de prendre avec Tom, jusqu'à ce qu'il mentionne ma sale habitude de sauter des repas.

J'évitais mon regard dans le miroir et tentais de me calmer. Je me l'étais promis et j'y arriverai. Je ne céderais pas à l'urgence de perdre ces calories et ne me vengerais pas sur la nourriture qui me restait à la maison.

J'avais tellement fait depuis des mois que je ne pouvais pas abandonner. Pas encore une fois. Il ne me restait plus que quelques failles. Et Tom venait de soulever une montagne. Je ne pouvais pas lui en vouloir.

Je me rappelais qui j'étais et qui je n'étais pas. Je me forçais à me rappeler que j'y arriverais et alors que je repoussais les flashs trop douloureux. Je me l'étais promis, je devais me reprendre; reprendre ce qu'il m'avait volé. Je n'étais pas la victime, je ne le serais plus jamais, je n'avais pas à me punir. Je regardais enfin mon reflet alors que quelqu'un tapait à la porte des toilettes.

"Iria? Tout va bien?"

La douce voix d'Hélène m'appelait avec inquiétude.

"Oui. Pardon, j'arrive."

Je repassais un dernier coup d'eau sur mon visage. Et ouvrait la porte alors qu'Hélène me tendait une tasse fumante.

"Du thé."

Je la remerciait et m'enfermait à nouveau dans mon bureau. Je me sentais observée et en regardant l'une des petites fenêtres, j'apercevais Sam et Tom dans le bureau de celui-ci qui me fixaient.

Je les ignorait ne voulant pas me justifier. Et finissais ma journée seule sans autres interactions que le salut de fin de journée. En partant, je passais par la libraire, j'avais besoin de m'enfermer dans cet univers. Fernando me faisait lui aussi un thé alors que j'inspectais les rayons de la mezzanine pour trouver un ouvrage qui me permettrait de m'échapper.

Fernando et moi ne parlions pas, c'était d'ailleurs pour ça que je m'étais réfugiée là bas. Je lui demandais s'il avait besoin d'aide pour la fermeture et partais en le remerciant.

Ma soirée ne fut pas des plus facile mais je tenais bon. Je la passais à lire, me forçant à manger. Je me couchais épuisée mentalement.

*

La musique pulsait dans mes oreilles. J'avais trop bu, la preuve étant que je me trémoussais sur la piste de danse.

Des hommes s'étaient déjà collés à moi plusieurs fois dans la soirée mais je les avais repoussés. Je n'étais pas en train de danser pour attirer qui que ce soit.

Soudain, ma vessie me rappelait à l'ordre. Je me dirigeais alors vers les toilettes de la boîte  sans vraiment prendre de précaution préalable.

J'en payais les conséquences directement. Je sentais une présence dans mon dos.

"Hey."

L'odeur fétide de son haleine m'assaillit, le mélange de drogue, d'alcool et de clope était horrible mais encore plus horrible était la proximité de son corps avec le mien.

Sa main se posait au creux de mes reins et une envie de vomir me prenait instantanément.

"Lâchez moi de suite."

Il riait comme si je venais de faire la meilleure blague.

"Tu résistes à ce que je vois."

Il se baissait pour approcher de mon oreille.

"J'adore."

Sa poigne se fit plus dure et je paniquais sérieusement. Le petit couloir qui séparait la boîte des toilettes était vide. Quelle poisse j'avais.

"J'ai dit lâchez moi!"

Mon ton se faisait plus dure alors que je contrôlais ma voix pour ne pas faire apparaître ma peur. Soudain sa main se posait sur mon ventre.

Les pensées et images tournaient et je ravalais mes larmes. Je devais agir maintenant. Tout de suite. Mais mon corps en était incapable. Mon esprit me hurlait de fuir de frapper de toutes mes forces mais mon corps ne répondait plus. Je hurlais intérieurement, je me maudissais moi et cette réaction impuissante.

Je sentais mes doigts enfin bouger alors que sa main remontait lentement comme une torture en direction de mes seins. J'allais y arriver, j'allais le frapper de toutes mes forces et partir d'ici. J'allais rentrer chez moi et j'allais m'en sortir.

Mais avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, quelqu'un criait dans notre direction. Tom hurlait et une larme s'échappait en entendant sa voix.

"Hé! Lâche là."

"Ton prince charmant est arrivé ma belle."

L'homme riait de la situation mais ne me lâchait pas. Tom se matérialisait devant moi et son regard ne présageait rien de bon. Les poings serrés, il frappait de toutes ses forces l'homme derrière moi alors que je tentais de me baisser. Un bruit de craquement se fit entendre et l'homme hurlait alors que Tom se déchaînait sur l'individu à terre.

Sam arrivait en courant sûrement attiré par les cris et tentait de calmer Tom. Je restais au sol au plus proche du mur. Le monde était devenu trop bruyant et je me bouchais les oreilles pour atténuer le bruit des cris et de la musique mais mon esprit ne semblait pas vouloir me donner de répit. Alicia, qui avait suivi Sam, se précipitait sur moi me serrant dans ses bras. Je ne bougeais pas alors que les larmes coulaient sur mes joues. Je fermais les yeux dans une énième tentative de me couper de ce monde puis sentait qu'on me portait. Je ne réagissais pas, j'étais épuisée par ma mésaventure mais aussi par l'alcool. Mon cœur s'était emballé un peu plus quand des bras m'avaient enserré avant que je ne reconnaisse le parfum de Tom. Il me serrait fermement et son cœur battait à toute vitesse. 

British Boss: How we fell.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant