Chapitre 2: Iria

4.5K 184 4
                                    


Le réveil sonnait trop tôt ce mardi matin. Je me hâtai de m'habiller et de me préparer, buvant mon café à la hâte et je sortais de l'appartement pour rejoindre mon nouveau lieu de travail. Les talons rendaient ma progression lente et mes pieds me faisaient déjà souffrir. Les bouchons matinaux me rendaient un peu plus nerveuse, mais j'arrivais à temps sur le parking de l'entreprise.

En sortant de mon véhicule je remarquais monsieur Brighton qui fumait à l'extérieur du bâtiment. Sa cigarette a la main, il semblait m'attendre, je lui jetais un regard un peu étonné et il tendait des clés et un badge au niveau de son visage.

Je me dirigeais vers lui.

"Monsieur Brighton, bonjour."

" Bonjour, je vous amène à votre bureau. Sam n'est pas revenu donc..."

Il laissait sa phrase en suspens en ouvrant la lourde porte vitrée du bâtiment, je la terminait.

"Donc c'est encore à vous de faire son travail."

Il riait légèrement en secouant la tête, ses yeux se plissaient accentuant ses pattes d'oies.

"Tout à fait. Après vous."

J'entrais dans l'ascenseur à sa suite. Arrivés en haut, je saluais Hélène qui s'installait à peine derrière son bureau. Monsieur Brighton ouvrait le bureau attenant au sien et me fit signe d'entrer. Un bureau donnant sur le quartier des affaires. Ce n'était pas la plus belle des vues mais le fait de surplomber la ville me donnait autant le vertige qu'un sentiment d'émerveillement. Big Ben se tenait au loin, je devinais sa silhouette dans le brouillard londonien. Mon bureau était équipé du nécessaire et deux petites fenêtres et deux portes donnaient sur les bureaux de monsieur Brighton et Sam.

"Bien. Tout est bon pour vous ? "

Je hochais la tête en sortant brusquement de mon observation.

"Je vous laisse vous installer, je viendrais vous chercher pour la réunion, vous accueillerez les allemands avec moi, je vous ai mis sur votre bureau le dossier qui résume nos relations avec les propriétaires des hôtels d'Heidelberg. "

"Merci."

Il hochait la tête et se dirigeait vers son bureau alors que je m'installais dans le mien. J'installais mes affaires et m'attaquais à la lecture du document.

Après une heure de révision de langue allemande et d'étude du dossier pour connaître les partenaires, quelqu'un frappait à ma porte. Le visage d'Hélène apparaissait alors à travers la petite vitre de ma porte. Je lui fis signe d'entrer, ce qu'elle fit, elle tenait dans ses mains une tasse fumante.

"Je vais prendre une petite pause-café, vous vous joignez à moi?"

Je vérifiais l'heure de ma montre.

"Oh ne vous inquiétez pas, vous avez le temps, j'ai vérifié."

Je souriais doucement face à sa prévenance et la suivait jusqu'à la salle de repos située au rez-de-chaussée. Là, une machine à café ainsi que plusieurs tables étaient disposés de manière assez sobre. Je prenais mon café et me joignais à Hélène. Pendant 10 minutes elle me posait des questions entrecoupées d'anecdotes sur son fils qui vivait désormais à Paris et sa fille restée à Londres. Le temps de pause s'interrompait et je remontais dans mon bureau. Après un bref récapitulatif de ce que je devais savoir pour la réunion, un autre coup fut frappé à la porte. Cette fois, c'était monsieur Brighton. Je le suivais une nouvelle fois dans l'ascenseur alors que la boule dans mon ventre grandissait.

Soudain, l'ascenseur se bloquait. J'eu une seconde de panique avant de voir que monsieur Brighton avait le doigt posé sur le bouton d'arrêt.

" Pardonnez-moi mais nos collaborateurs sont en bas, je voulais m'assurer que tout allait bien pour vous avant que tous ne commence."

Je hochais la tête ravalant la bille au fond de ma gorge. La réunion me stressait mais être coincé dans un ascenseur avec un homme que je connaissait pas m'angoissait encore plus.

" Détendez-vous, tout ce que vous aurez à faire sera de prendre des notes et de me traduire ce qu'ils disent, ils auront une interprète aussi de leur côté. Cette réunion n'est pas un piège mademoiselle Claire."

Je hochais la tête.

"Merci pour ces paroles encourageantes, ça me touche, vraiment, mais sauf votre respect, vous m'avez bloqué dans cet ascenseur avec vous et ça m'inquiète aussi pas mal. "

Il semblait enfin se rendre compte de la situation, et se mit à rougir en appuyant sur le bouton d'arrêt avec précipitation, faisant redémarrer celui-ci

"Je suis vraiment désolé. "

Je hochais la tête et les portes s'ouvraient sur l'accueil, les baies  vitrées réfléchissaient le timide soleil londonien. Lola nous accueillait avec un sourire radieux. Je remarquais une différence dans son comportement, elle s'adressait à monsieur Brighton d'un ton plus doux et mielleux que lorsqu'elle m'avait accueilli la veille et elle semblait mettre son corps plus en avant en accentuant sa cambrure. 

Monsieur Brighton ne semblait pas relever et se dirigeait vers la porte devant laquelle, une berline noire venait de se garer. Je le suivais docilement, ne sachant pas vraiment où me mettre et quelle était ma place, je restais derrière lui.

Un homme corpulent sortait de la voiture, il réajustait son costume alors qu'une femme élégante le suivait.

Ils se présentèrent  comme Herr Vonbruck et Frau Leibzig , son interprète. Nous nous présentions à notre tour et je remarquais Lola qui était restée derrière nous lorsqu'elle se présentait à eux à son tour. Je regardais monsieur Brighton quelque peu surprise et je fus un peu soulagée de découvrir qu'il cachait avec peine son agacement. Je me dépêchais donc de parler en allemand pour éviter le malaise.

" Et si nous montions ? "

Je répétais la phrase en anglais et monsieur Brighton me remerciait du regard. Il ouvrait la marche avec Herr Vonbruck et alors que je la refermait avec ma collègue. Lola se positionnait quant à elle à son bureau, non sans avoir demandé si nous avions besoin de quelque chose. Monsieur Brighton l'avait ignoré, visiblement agacé alors que je déclinait poliment.

La réunion se passait mieux que je ne l'avais espéré, j'eus quelques cafouillages que ma collègue avait eu la gentillesse de rattraper avec bienveillance, mais pour un début c'était plutôt pas mal, j'étais fière de moi.

Après avoir raccompagnés nos collaborateurs à leur véhicule, monsieur Brighton s'arrêtait devant le bureau de Lola, je comprenais alors qu'il n'avait plus besoin de ma compagnie et remontait dans mon bureau. Hélène m'avait envoyé l'emploi du temps du directeur et les réunions à venir ainsi qu'un résumé de ce que je devais savoir, la lecture et la préparation de tout ça me prenait la journée, je ne voyais pas le temps passer et entendît à peine la porte de mon bureau s'ouvrir sur les coups de 18h.

Monsieur Brighton passait sa tête entre le cadre et la porte.

"Oh pardon, je ne vous avais pas entendue."

Il souriait avant de rétorquer.

"Vous finissez à 17h30, vous le savez ?"

" Je sais, je m'étais perdue dans les informations sur les réunions à venir, désolée."

"Je tenais à vous dire que vous avez très bien réussie cette réunion, désolé de ne pas être venu vous en parler plus tôt j'étais moi aussi quelque peu occupé. "

Je souriais, heureuse de ma réussite.

"Ne vous excusez pas, je suis contente d'avoir répondu à vos attentes. "

Il hochait la tête poliment.

" Bien. Ne tardez pas à rentrer, vous avez assez travaillé pour aujourd'hui. Bonne soirée mademoiselle Claire."

" Promis, bonne soirée monsieur Brighton . "

Il fermait la porte et partait alors que je rangeais mes affaires. Je pensais à la bonne douche que je prendrais en rentrant et au sommeil bien mérité. J'avais apprécié cette journée mais j'étais contente qu'elle se termine enfin.

British Boss: How we fell.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant