British Boss: How we fell.

Chapitre 21: Iria

Je me préparais avec appréhension pour la soirée. Je ne voulais pas paraître trop sexy mais en même temps j'avais envie que ma tenue sorte de l'ordinaire. 

Je passais donc une robe noir au decolté en v, elle decouvrait mes jambes que je couvrais avec des cuissardes. Je me sentais ridicule et j'avais besoin de validation, alors j'envoyais un message à Sam qui m'appelait en vision directe.

Lorsque ma vidéo s'activait, les yeux de Sam s'ouvraient en soucoupes. 

"Quoi?"

"T'es une bombe. Il ne va pas tenir le repas"

Je riais.

"Arrête tes conneries, j'ai l'impression d'être un clown."

Je tournais la caméra vers mon miroir plein pied pour lui montrer ma tenue intégrale.

"Meuf, t'es le plus sexy des clowns que j'ai jamais vu, je t'interdis de te changer. Il vient à quelle heure?"

Je regardais ma montre. 

"Dans 30 minutes. Je stresse."

Il levait les yeux au ciel. 

"Tu te prends trop la tête, tout va bien se passer, c'est juste un dîner."

Juste un dîner oui mais avec mon patron. Et puis c'était mon premier dîner sérieux. J'étais ridicule, une gamine qui n'avait rien vécu et je me détestais, j'appréhendais mon premier vrai rendez vous galant. Oh bien sûr j'avais eu des relations amoureuses qui n'avaient pas duré plus de 8 mois mais c'était des relations d'enfants, d'ado, il n'y avait pas de premier restaurant autre que McDo, là c'était beaucoup trop de pression. 

J'avais envie de décommander à la dernière minute quand je recevais un message de Tom. 

Thomas: Je pars de chez moi. Je serais là dans 10 minutes.

"Il arrive dans 10 minutes."

"Plus tôt, il a hâte donc."

Je soupirais pour évacuer le stress et raccrochais avec Sam. Il avait raison, je me prenais beaucoup trop la tête pour un simple dîner. 

Je sursautais en entendant la sonnette de mon appartement retentir. Tom était devant ma porte et je prenais mes affaires pour le rejoindre en bas. 

Arrivée en face de lui, il ouvrit légèrement la bouche en jurant dans un murmure.

"Salut."

Ma voix était mal assurée. 

"Tu es magnifique."

Je souriais en baissant la tête alors qu'il m'ouvrait la porte de son véhicule et nous prenions la route, je ne pouvais qu'espérer qu'il avait de nouveau choisi un restaurant pas prise de tête. 

Tom et moi étions clairement différents socialement. Il était issu de la classe sociale supérieure tandis que moi je venais de la classe moyenne et avait grandi dans la campagne française. J'avais l'impression que cette différence creusait un fossé entre nous deux et je haïssais le fait de me sentir inférieur. Bien sûr ce n'était pas Tom qui me faisait ressentir cette différence seulement moi, mais je ne pouvais réprimer ce malaise alors que j'étais installé dans dans le siège en cuir de sa berline neuve. 

Le contact de sa main sur ma cuisse venait interrompre le cours de mes pensées. Nous étions arrêtés à un feu rouge et Tom me regardait.

"Tout va bien?"

Je hochais la tête incapable de parler. Mon esprit était focalisé sur sa main sur ma cuisse. Cela me faisait plus d'effet que je ne l'aurais voulu. Il enclenchait une vitesse interrompant rapidement le contact de sa main sur ma peau mais replaçait celle-ci aussi rapidement qu'il l'avait enlevée. 

"Tu es bien rentré hier soir?"

La question était stupide et sans intérêt mais c'était toujours mieux que ce silence pesant. 

"Oui, j'ai enfin pu profiter d'une grasse matinée, ce qui est rare quand Liam est autour."

Je souriais. 

"Encore désolé de ne pas t'en avoir parlé plus tôt."

Je haussais les épaules. 

"J'étais surprise c'est tout. Tu l'as fait garder pour le weekend?"

Il semblait tout à coup gêné et les mots de Sam me revenaient, bien sûr que ce resto n'était pas qu'un simple dîner. La pression augmentait et inconsciemment je faisais un check up de mon corps. 

"Il est chez mon frère Callum. Tu l'as déjà croisé avec Jamison au bureau. "

Je me souvenais de ses cheveux roux et de son ton amical qui tranchait avec la froideur apparente de Jamison. 

"Je me souviens effectivement."

Le silence se réinstallait jusqu'au restaurant qui n'était pas prise de tête mais pas non plus le plus simple des restaurants. Tom m'ouvrait la portière et plaçait sa main derrière mon dos pour me guider jusqu'à notre table. 

Nous commandions et discutions de nos vies respectives. J'écoutais Tom me parler de son fils avec les étoiles dans les yeux, il me parlait de sa famille, de son enfance avec ses frères et ses parents. Nous n'avions clairement pas eu la même. Puis vint mon tour. 

"Il y a pas grand chose a dire sur moi, je crois que j'ai vécu une enfance assez banale et un début de vie adulte très ennuyant."

Il positionnait ses coudes sur la table et me regardait droit dans les yeux. 

"Je t'écoute. Je veux tout savoir de cette vie banale alors."

Je souriais. 

"Bien, je suis née dans le sud de la France, j'ai un petit frère de 4 ans mon cadet et deux demi-frères, mes parents sont séparés. J'ai vécu dans un village toute mon enfance jusqu'à mes 18 ans puis je suis partie à Nice avant de venir en Angleterre pour mes études. Voilà."

Court évasif mais il avait toutes les infos essentielles non?

"Tes parents se sont remariés du coup?"

"Ma mère oui, elle a eu deux enfants avec mon beau-père le plus jeune à 6 ans."

"L'écart d'âge est énorme entre vous, ça doit faire bizarre."

"Je n'ai pas vraiment grandi avec eux mais on a quand même une relation assez forte. Etienne, le plus jeune, avait seulement quelques mois quand je suis partie mais étant donné que je rentrais régulièrement j'ai quand même pu construire une relation avec lui. Arthur et moi sommes plus proches."

Il me demandait ce que mes parents faisaient dans la vie. Je lui parlais de ma mère principalement et de Fred mon beau-père en évitant au maximum de parler de mon père, ce qui apparemment ne passait pas inaperçu. 

"Pourquoi j'ai l'impression que tu évites le sujet de ton père?"

"Parce que c'est le cas. Je ne lui parle plus beaucoup, disons que c'est plutôt tendu entre nous."

Il hochait la tête et je voyais qu'il voulait en savoir plus mais se retenait de me questionner davantage. Je le remerciait intérieurement pour ça.