Chapitre 46: Thomas

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15 heures. 15 heures qu'Iria était au bloc et j'avais été poussé vers la sortie. J'étais rentré dans la maison trop grande et trop vide sans elle et Liam et depuis une heure je fixais le plafond de la chambre à coucher en serrant un des t-shirt d'Iria dans mes mains. Mon téléphone était en mode son au cas où l'hôpital m'appellerait.
Je savais que je ne fermerais  pas l'œil de la nuit. Pas avant de savoir qu'elle était sortie d'affaire. Et même à ce moment-là, la tumeur pourrait revenir à tout moment, et nous devrions vivre avec cette peur. Au moins, je reconnaîtrais les signes et la forcerai à consulter immédiatement.
Je tournais et retournais dans le lit jusqu'à 9h du matin. Je me levais enfin et filais vers l'hôpital. En arrivant à l'accueil, l'infirmière m'informait qu'Iria était sortie du bloc et me demandait d'attendre le médecin dans le couloir.
Je patientais, ma jambe tressautait, trahissant mon angoisse. Le docteur Stevenson m'accueillait dans son bureau quelques minutes plus tard.

"L'operation s'est plutôt bien deroulée. Votre amie s'est battue et malgré un arrêt, elle ne craint plus rien désormais."

Je me cramponait au siege.

"Comment ça un arret?"

Le docteur soutenait mon regard.

"Oui, son coeur s'est arrêté quelques secondes. Nous l'avons fait repartir. Elle est sortie d'affaire pour le moment monsieur Brighton. Nous avons besoin de la garder une semaine en  observation, elle aura des check-up mensuels les 6 prochains mois, puis si tout va bien tous les 6 mois avant de passer à une fois par an. Nous devons être vigilant à toute récidive de la tumeur. "

Je soupirais soulagé mais conscient que le combat était loin d'être fini. Une semaine et Iria serait à la maison. Je pourrais prendre soin d'elle comme il se doit. J'avais pris un mois pour ça. Je demandais à la voir et le docteur m'emmenait jusqu'à la chambre.
Je luttais alors pour ne pas reculer face au choc de cette vision. Iria était là allongée sur ce lit impersonnel, son crâne était recouvert d'un bandage blanc qui faisait écho à son teint très pâle. Elle tournait la tête difficilement et je me précipitais à son chevet pour éviter qu'elle finisse son mouvement.

"Hey."
"Hey."

Sa voix était pâteuse alors qu'elle tentait de me faire un petit sourire, je lui caressait la joue en détaillant son visage comme pour en mémoriser chaque traits.

"Bien, je vais vous laisser. Bonne journée."

Nous saluons rapidement le médecin qui fermait la porte derrière lui.
Mes yeux se focalisaient à nouveau sur ceux d'Iria.

"Je suis content de te revoir mon amour."

Ses yeux s'embuaient quelques instant alors qu'elle luttait contre les larmes.

"Qu'est ce qui se passe ? Tu as mal quelque part bébé ?"

Elle secouait imperceptiblement la tête.

"Parle moi Iria."

Un sanglot s'échappait de ses lèvres et me brisait le cœur par la même occasion.

"Tu... Tu es toujours là."

Je me reculais légèrement un peu surpris. Que pensait- elle ? Que j'allais partir ?

"Je serais toujours là bébé"

Elle fermait les yeux  et d'autre larmes roulaient sur ses joues. Je les effacaient d'un coup de pouce.

"Je dois être affreuse à regarder."
"Même comme ça tu es la plus belle femme du monde"

Elle gloussait et je lui souriait en retour.

"Je vais être inutile pendant des mois."
"Je prendrais soin de toi tout ce temps. Puis ça m'arrange je pourrais te garder près de moi."

Son sourire s'evanouissait quelque secondes plus tard.

"Je... Je pourrais sûrement plus avoir d'enfant."

Je fermais les yeux quelques secondes. On en avait jamais parlé. Après la naissance de Liam et l'abandon de sa mère, j'étais quasiment sûr de ne plus vouloir d'enfants. Mais maintenant j'avais l'impression que cette certitude était entrain de s'effriter. Oui, je crois que j'étais prêt à envisager d'avoir des enfants avec Iria. Pas maintenant bien sûr, mais dans un futur où elle serait ma femme, ce même futur où elle emménagerait définitivement et officiellement à la maison.

"Tu en as parlé avec tes médecins ?"

Elle hochait la tête.

"Ils m'ont dit que les traitements allaient sûrement avoir des conséquences sur ma fertilité." 


"Bien. Il reste encore une chance que ça puisse arriver. Puis il y a plein d'autre méthodes pour avoir des enfants mon amour. Et si c'est ce que tu veux, je serais plus qu'heureux de les envisager avec toi."

Les larmes qui coulaient ne reflétaient plus sa tristesse mais sa joie, son soulagement face à mes déclarations. Je voulais la prendre dans mes bras je voulais qu'elle sente que tout irait bien tant qu'elle serait avec moi mais ce lit d'hôpital et ces fils m'en empêchaient.

British Boss: How we fell.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant