Je m'installais sur la balancelle dans le jardin et observais la pleine lune quelques instants. Le calme de ce moment fut brisé par le bruit de la véranda qui s'ouvrait et se fermait puis le bruit de pas se dirigeant vers moi. Je ne détournais pas le regard de l'astre lunaire, que je fixais comme si je tentais d'y trouver des réponses qui ne viendraient pas. Une couverture se posait sur mes épaules et je fus surprise de découvrir Jamison avec deux tasses fumantes de thé qu'il posait sur la table.
"Je pensais être le seul à ne pas réussir à dormir."
"Je pense que personne ne dort actuellement.'
Il hochait la tête et gardions le silence quelques minutes.
"Merci."
Je comprenais qu'il me remerciait pour Tom.
"Comment tu te sens?"
Il soupirait.
"Je préfère ne pas y penser."
"Il faudra bien un jour."
Ses yeux clairs se posaient alors sur mon visage et je le regardais à mon tour. Sa douleur était dissimulée derrière des murs épais de fierté mais il aurait fallu être stupide pour ne pas voir sa détresse. Il détournait son regard le premier.
"Je suis content que Tom t'ai trouvé."
Il détournait habillement la conversation et je ne persistais pas. Le reste de ce moment se passait dans le silence jusqu'à ce que nous ayons fini nos thés, bien refroidis par le vent glacial.
"Allez, on devrait rentrer. Tu vas attraper froid."
Je me levais avec difficulté, les jambes engourdies par le froid et suivais Jamison vers le manoir, je remarquais que la chambre que je partageais avec Tom était légèrement éclairée, il ne dormait pas. Je saluais Jamison et rejoignais Thomas qui se réfugiait dans mes bras à la seconde où mon corps se posait sur le matelas.
"Ne me laisse pas Iria, je survivrais pas."
Cet aveux me brisait le cœur et le serrait en même, en trois mois il ne me faisait toujours pas assez confiance pour croire que je resterais à ses côtés.
Le séjour se finissait et l'ambiance avait retrouvé un semblant de calme même si la douleur était toujours là. Nous reprenions la route et je soufflais de soulagement, j'étais trop sensible à la douleur des autres et cela en était devenu oppressant.
Nous rentrions brièvement chez Tom et je partais dans la foulée pour me préparer à la journée qui m'attendait à la librairie. Comme à son habitude, Tom tentait de me faire rester mais je refusais, j'avais aussi besoin de moment seule et cette semaine plus que jamais. Je lui affirmais que je resterai joignable au téléphone s'il avait besoin de moi et démarrais ma voiture après avoir salué les garçons.
Le weekend passait rapidement et le refuge de la librairie me faisait un bien fou. Je revenais au bureau le lundi les bras chargés de notre traditionnel petit-déjeuner en meilleur forme que le vendredi précédent.
Je retrouvais Tom dans son bureau les cernes trahissant son manque de sommeil. Il avait beaucoup de mal à dormir depuis l'annonce de son père et mon absence n'avait rien dû arranger. Je le prenais dans mes bras et profitais de l'absence de nos collègues pour l'embrasser. Nos fronts étaient collés lorsque Sam déboulait dans le bureau avec sa bonne humeur. Avant de se détacher, Tom déposait un doux baiser sur mon front.
"Anw"
Je jetais un faux regard noir a Sam et m'installais en face du bureau de Tom comme a mon habitude.
La semaine commençait ainsi et se terminait comme n'importe quelle autre, même si une menace certaine planait sur l'équilibre de la situation.
VOUS LISEZ
British Boss: How we fell.
RomanceDans la ville de Londres Iria, jeune français de 21 ans, débute un nouveau travail dans l'entreprise de monsieur Brighton. Séduisant, charismatique et patron attentionné, il est difficile pour la jeune femme de nier son attirance pour son nouveau pa...