Chapitre 17: Thomas.

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Lorsque j'avais remarqué l'absence d'Iria sur la piste de danse, j'avais décidé de faire le tour de la boîte, au moins pour m'assurer qu'elle allait bien.

J'avais déraillé et tapé sûrement plus que de raison cette ordure mais il le méritait. Seulement en voyant Iria a terre dans les bras d'Alicia, les mains appuyé sur les oreilles j'avais compris mon erreur. Elle était terrorisée et j'avais beau savoir que je n'étais sûrement pas la cause principale de cette peur, je m'en voulais.

Lorsqu'un vigile vint à notre rencontre et nous demandait de partir, je ramassais Iria qui était toujours au sol, avec la plus grande délicatesse. Oui ramasser c'était le mot. Elle semblait brisée en mille morceaux et je fermais mon esprit aux spéculations sur les événements qui avait pu la faire réagir aussi violemment.

Un instant elle se tendait fortement dans mes bras avant de se détendre en quelque plus tard. Tout en gardant les yeux fermés, elle passait ses bras autour de mon cou et je la serrais un peu plus fort.

"Tout va bien, je suis là."

J'espérais naïvement que mes mots suffiraient à la calmer. Nous nous asseyions tous sur un banc, loin de la musique et de l'agitation de la boîte. Sam s'agenouillait vers Iria qui était toujours dans mes bras.

"Iria, ma chérie, j'ai besoin que tu me dises s'il t'as fait du mal."

Elle gémissait douloureusement en secouant la tête, la frottant à mon torse. Nous poussions tous les 3 un soupir de soulagement et je basculais la tête en arrière. Pendant un moment les lumières de la ville s'atténuaient et j'observais la lune en serrant Iria dans mes bras. Dans un autre contexte, ce moment aurait été parfait.

"Tu peux marcher?"

Alicia avait parlé d'une voix douce.

Iria secouait de nouveau la tête . Tant mieux, je n'étais pas prêt à la lâcher.

"On va te ramener à la maison. Je vais appeler un taxis pour rentrer d'accord?"

Je tentais de paraître calme mais la colère et l'inquiétude bouillaient dans mes veines.

"Tu vas pouvoir rester seule?"

Iria emergea enfin de son mutisme mais j'aurais aimé ne jamais avoir à entendre le son de sa voix brisée.

"Oui. Ça...Ça va aller"

Instinctivement, je déposais un baiser au sommet de son crâne. Le froid londonien commençait sérieusement à se faire sentir et Iria dans sa robe frissonnait violemment. En attendant le taxi, je déposais mon manteau à la manière d'une couverture sur son corps.

Sam me lancait un petit sourire auquel je repondais par un regard noir. Je n'avais rien en tête, pas ce soir, pas après ce qu'elle venait de vivre. Je voulais juste la protéger, lui offrir un abri quelques instants. C'était tout ce que je pouvais faire.

Le taxi arrivait et déposait Alicia et Sam dans le même quartier, ils étaient voisins. Iria avait quitté mes bras dans le taxi mais avait posé sa tête sur mon épaule.

"Tu as besoin que je t'accompagne jusqu'à ta porte? "

Elle semblait hésiter puis accepta. Je demandais au taxis d'attendre et montait jusqu'au 3 ème étage, jusqu'à la porte 305, Iria tentait de mettre la clé dans la serrure mais ses mains tremblaient. Elle était encore sous le choc.

"Attends, laisse moi faire."

Mais elle s'accrochait à ses clés et je sentais que ce minuscule échec menaçait de la faire pleurer à nouveau.

Je baissais le ton de ma voix et prenais son visage dans mes mains pour qu'elle m'écoute. Mon dieu, j'avais très envie de l'embrasser. Pas maintenant.

"Iria, laisse moi faire."

Ses grands yeux noirs reflétaient toute sa tristesse et son angoisse et je détournais les miens, incapable de supporter plus cette vision déchirante.

Je déverrouillai la porte.

"Merci."

Je secouais la tête.

"A mon tour d'aider"

Ses lèvres s'étiraient en un sourire léger et mon cœur explosait. J'avais réussi à la faire sourire à un tel moment et j'étais plus que satisfait.

Pour la deuxième fois de la soirée je déposais un baisé sur son front m'attardant un peu plus que la fois précédente.

"Bonne nuit Iria, repose toi et je suis là si tu as besoin."

En une semaine, nous avons inversé les rôles.

"Bonne nuit Tom."

Elle refermait la porte et je rentrais chez moi rejouant la scène en espérant que tout irait bien pour elle cette nuit. 

British Boss: How we fell.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant