Chapitre 35: Thomas.

2.5K 115 8
                                    

Après 6 mois de relations, le départ d'Iria chaque vendredi me serrait toujours autant le cœur. Je savais qu'elle reviendrait mais ne pouvait m'empêcher d'appréhender le contraire. Ce vendredi était particulièrement difficile. Iria sortais sans moi, en effet il me restait énormément de boulot et Jamison et moi devions gérer un dossier ensemble, nous passerions donc la soirée ensemble a travailler dessus.

Ça m'angoissait et la pensée qu'elle trouve quelqu'un de mieux ce soir me hantait. Iria me tuerait si elle savait que je pensais ça.

Nous ne nous disputons pas très souvent mais mon manque de confiance en elle l'agaçait et était la cause de nos rares disputes. J'étais conscient de mon problème et tentais de travailler dessus. Iria avait émis l'hypothèse d'une thérapie et je l'avais rejeté en bloc. C'était la semaine dernière et notre dernière dispute.

Iria se préparait chez moi et je la regardais alors que Jamison avait commencé à bosser en bas.

"Tu es belle."

Elle me souriait à travers la glace et enfilais une robe laissant apparaître le début de son tatouage sur sa poitrine et ses longues jambes fines. Ma jalousie et ma peur de l'abandon s'affolaient. Je tentais de les cacher mais Iria me connaissait trop bien.

"On se revoit lundi Tom."

Je hochais la tête, me sentant coupable et impuissant face à mes émotions. Iria était resté ces derniers mois après m'avoir vu exploser une pièce de tristesse, après avoir subi mes peurs de l'abandon et alors même que j'avais un fils. Mais ce n'était pas suffisant pour calmer mon esprit. J'avais surement besoin d'une thérapie. Et puis non, c'était normal qu'il reste des traces de mon abandon précédent.

J'entendais Iria soupirer.

"Thomas. Je suis pas ta putain d'ex. Arrête."

Lorsque mon prénom complet sortait de sa bouche hors de nos  moments intimes, c'était rarement bon signe.

"Je sais mais tu sais comment c'est non? "

Je tentais de rester calme mais la frustration grandissait.

"C'est fatiguant."

"Qu'est ce que tu vas faire? Partir?"

Elle se retournait avec colère contre moi, c'était reparti mais cette fois-ci ses yeux étaient bien différents.

"Tu aimerais bien hein? Tu aimerais que je me casse pour pouvoir dire au monde entier que tu avais raison et que je finirais par te laisser. Putain! Tu te rends compte des efforts que je fais, je marche sur des œufs dès que je dois sortir seule parce que tu ne peux pas supporter et admettre que je puisse avoir ma vie de mon côté en même temps que de faire partie de la tienne! Je suis fatiguée de toutes ces conneries et tu te caches derrière cette blessure mais tu ne veux rien faire pour la guérir, parce que c'est comme ça c'est plus confortable de te préparer a mon départ plutôt que de te dire que je t'aime et que j'ai envie de rester à tes cotés longtemps."

Le silence se faisait lourd et comme d'habitude je ne répondais rien. Elle enfilait ses baskets et prenait ses affaires en main. Je paniquais réellement en entendant un sac s'ouvrir dans la chambre. Mais elle rangeait juste ses produits cosmétiques en me voyant apeuré dans l'embrasure de la porte, son regard ne virait pas à la tendresse comme à son habitude mais sa colère grandissait. Et cette fois-ci, les cintres se dépouillaient de leur vêtements.

"Qu'est ce que tu fais?"

Elle ne répondait pas et je répétais ma question plus fort.

"Tout va bien là-haut?"

Je ne répondais pas et redemandait à Iria ce qu'elle faisait. J'entendais des pas dans les escaliers alors que j'avançais dans la chambre pour prendre le poignet d'Iria.

"Ne me touche pas."

Je reculais blessé. Je ne l'avais jamais vu aussi en colère contre moi. J'avais atteint la limite.

"Ne fais pas cette tête. Tu as gagné, tu avais visé juste, tu devrais être content non? C'était ce que tu voulais depuis le début."

"Iria, arrête ça, pose ce sac. On peut en parler comme deux adultes, arrête."

Mais elle enfilait son sac sur ses épaules, pendant que Jamison observait la scène.

"T'es pas un adulte Thomas, t'es qu'un putain de gamin apeuré, un adulte se ferait soigner, mais toi tu préfère ignorer et croire que tout va bien dans ta putain de tête. Mais j'ai compris j'aurais beau faire tous les efforts du monde, tu ne voudras pas croire que je veux sincèrement rester."

"Alors reste!"

Elle secouait la tête, son ton se fit plus triste qu'en colère.

"Je suis fatiguée Tom. Je suis épuisée d'avoir à subir tes doutes constants."

Non, non non pas ça. Elle me tournait le dos et se dirigeait dans le couloir. Réagit bordel, réagis!

"Iria! Attends."

Elle ne m'écoutait pas et prenait son manteau.

"J'ai besoin de temps Thomas, je ne reviendrais pas, pas si tu ne te fais pas soigner."

"J'ai pas besoin de soin, j'ai besoin de toi s'il te plait. Iria, je t'en supplie."

J'allais la retenir à nouveau quand une main me prit le bras. Mon frère la laissait partir. Il se positionna devant moi alors que la porte se refermait et que je tentais de le repousser.

"Putain de merde, laisse moi passer. Iria! Jamison je vais te buter, laisse moi passer, maintenant."

Mon frère restait immobile alors que ma voix se brisait en entendant le vieux moteur de la Corsa s'allumer.

"Laisse là."

"Non."

La voiture franchissait le portail et je me vengeais sur Jamison qui me maîtrisait facilement me plaquant au sol. J'avais toujours été trop prévisible.

"Laisse là partir, et si tu veux la revoir tu connais les conditions."

British Boss: How we fell.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant