Chapitre 52 (avant dernier): Iria

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La voiture de ma mère se garait avec hésitation sur les graviers faisant face à la villa. D'autres voitures bien plus luxueuses que la sienne entouraient sa vieille Dacia et sa maison pouvait aisément entrer trois fois dans la bâtisse. Je sentais son malaise alors que je descendais les marches du perron pour l'accueillir. Mon beau-père et mon frère sortaient à leur tour. Elias n'étais pas impressionné le moins du monde, il avait eu le temps de s'adapter à cet univers à Londres et mon beau père gardait cette face neutre mais souriante face à cette présentation ostentatoire.

Je les embrassais et ma mère me serrait un peu plus fort en me soufflant à l'oreille à quel point elle était désolée. Mon cœur se pinçait.

"Maman, tu n'as pas à t'excuser. Il ne voulait pas venir il a juste pas le cran de me le dire en face alors autant être entouré de gens qui m'aiment et qui veulent me voir."

Mais mon cœur me faisait toujours mal, j'avais besoin de mon père pour cette annonce. Mais il n'était pas là. Il avait prétexté une surcharge de travail mais nous savions tous que ce n'était pas le cas.

Je souriais trop fort alors que ma mère se détachait de moi et je savais qu'elle ne serait pas bernée par ma tentative de faux sourire à mais au moins ça me donnait du courage pour affronter la réalité.

Je les amenais à l'intérieur où nos familles faisaient connaissance malgré la barrière de la langue. Les Brighton parlaient un français très correct et la compréhension était relativement fluide. Thomas se tenait près de moi et pourtant je le sentais ailleurs. Il était très stressé et je savais que la rencontre de nos familles n'avait rien avoir là dedans. Ce soir, nous aurons une discussion. Son comportement n'avait pas changé depuis notre départ de Londres. Moi qui avait pensé que nos vacances le détiendrait, j'ai presque l'impression que cela avait eu l'effet inverse.

Je posais ma main sur son bras pour le ramener à nous et qu'il se concentre sur le moment. Un sourire furtif et terriblement faux passait sur son visage. Mon cœur se serrait et pour cacher ma douleur, je frappais des mains et invitait tout le monde à rejoindre la table qui était dressé  sur la terrasse. Ma mère s'enthousiasmait de la vue de la mer en contrebas et du panorama incroyable que nous avions sur les côtes, avant de rejoindre sa chaise.

Le repas se passait dans la bonne humeur. Callum, le plus à l'aise avec la langue française, riait et faisait des blagues avec mon Fred pendant que nos mères parlaient et que Jamison, Tom et Elias discutaient du travail et d'économie. Les enfants s'échappaient de la table et jouaient ensemble malgré la barrière de la langue qui pour eux était bien un obstacle . Au milieu du repas, je dû m'absenter. Une fois hors de vue de toutes personnes, je me ruais vers les toilettes, assaillie par une autre nausée. Je rendais la plupart du repas et posais mon front sur le mur au carrelage froid. Ma main se posait par instinct sur mon ventre. Et si au final Tom était comme ça parce qu'il ne voulait plus de moi. Cette pensée n'était pas nouvelle, en fait elle m'avait suivi toute nos vacances et elle me faisait paniquer.

Je tentais de calmer la vague de panique qui montait, au moins pour le petit être qui grandissait en moi, même si je n'étais pas sûr qu'il ressente quoi que ce soit.

Soudain, on frappait à la porte. La douce voix de Marie me parvenait à travers la fine séparation.

"Iria? Tout va bien?"

Je soufflais un coup et pris une voix assurée pour ne pas l'inquiéter.

"Oui, oui tout va bien pardon. J'avais juste besoin d'un moment."

J'espérais que ce mensonge la ferait partir alors que je me rinçais la bouche avec le bain de bouche.

"Je peux rentrer?"

British Boss: How we fell.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant