Chapitre 9

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Je suis dans la salle de bain de Stan. J'observe la brosse à dent de Stan. Je me regarde dans le miroir de Stan. J'ai les pieds sur le sol de Stan. Malgré mon reflet dans le miroir, j'ai l'impression de ne pas être là. Ça sonne juste complètement irréel dans ma tête. Pourtant je suis bien là, dans sa salle de bain, dans son appartement, les mains contre l'évier à m'observer dans le grand miroir.

Dès qu'il m'a fait entrer chez lui, j'ai demandé la direction pour les toilettes et je m'y suis précipité sans même regarder autour de moi. Mais maintenant que je retrouve mes esprits, j'analyse ce que je vois. Je suis dans une grande salle de bain. Les murs sont gris, le sol blanc et le rideau de douche est de même couleur que les murs.

Je prends une grande respiration en me lavant le visage une énième fois. Il est déjà plus de vingt-trois heures et je suis dans la maison de Stan. Qu'est-ce que j'ai fait pour en arriver là ?

Il frappe à la porte, me sortant de mes pensées.

–J'ai accroché des vêtements sur la porte. Les serviettes sont dans l'armoire.

Je ne réponds pas mais m'avance vers la porte. Je l'entrouvre légèrement et sors mon téléphone de ma poche avant de le lui tendre.

–Tu pourrais...

Il le prend sans répondre. Sa peau effleure la mienne et à peine a-t-il saisi mon téléphone que je la rentre de nouveau dans la pièce. J'entends ses pas s'éloigner alors que je prends les vêtements qu'il m'a proposés puis ferme la porte. Instinctivement, je les apporte à mon nez et inspire profondément. Ils sentent bon. Ils sentent Stan. Et Stan sent bon.

Après quelques minutes, je suis de nouveau devant le miroir. Mes cheveux sont encore mouillés étant donné que j'ai terminé ma douche il y a moins d'une minute. En temps normal, j'aurai brossé mes dents et je serais aller me coucher. Mais évidemment, je ne le fais pas maintenant.

J'observe les vêtements que je porte. Le haut –blanc– est assez large sur moi. Il faut dire que ses bras ont bien plus de volume que les miens ; je flotte littéralement dans ses vêtements. Et le bas est un pantalon gris et confortable qui me tombe sur les pieds. Ils ne sont pas si grands que ça après tout. Juste très large.

Je suis incapable de me regarder dans la glace lorsque je pense à ce qui se trouve en dessous des vêtements. Le sous-vêtement qu'il m'a donné avait encore l'étiquette qui pendait au bout ce qui prouve qu'il est neuf. À part s'il porte ses boxers avec l'étiquette dessus, on ne sait jamais. Mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que je porte l'un des sous-vêtements de Stan. Son sous-vêtements. Est-ce qu'il y a autres vêtements plus intimes, plus personnels que des sous-vêtements ? J'en doute.

Gêné de me montrer à Stan dans ces vêtements, je suis quand même contraint de sortir de la salle de bain. La chaleur qui émanait de ma douche en devenait suffocante et de toute façon, il fallait bien que je sorte à un moment ou à un autre.

Stan est dans la cuisine, assis sur une chaise haute qui fait face à table en carrelage beige directement reliée au mur. Le téléphone contre l'oreille, je ne distingue pas ce qu'il dit jusqu'à ce que je m'avance et entre dans son champ de vision. Il me scrupte de haut en bas sans couper court à son appel et je détourne nerveusement le regard.

La cuisine est ouverte sur le salon mais il y a quand même une porte qui sépare les deux pièces qui ont plus l'air d'être une seule et même pièce. L'appartement n'est pas énorme, mais pour une seule personne, il semble définitivement trop grand. Peut-être que je m'emballe et qu'il vit ici avec sa copine après tout. Ce qui ne serait pas très logique étant donné qu'il n'y avait qu'une seule brosse à dent dans les toilettes.

Entre nous deux [bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant