Ça fait deux jours que Stan m'ignore complètement. Il passe devant moi sans un seul regard, un seul mot, une seule considération. Après tout, je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il se mette à me parler tous les jours ou à rejoindre ma table à la cantine ou même à me regarder ne serait-ce qu'une seule fois. J'ai l'habitude d'être ignoré, presque comme si je suis invisible. Mais étrangement, venant Stan, c'est.. perturbant.
Je suppose que c'est parce qu'il est le seul à m'avoir parlé depuis le début de l'année. Ou depuis toujours. Et maintenant qu'il fait ce que tout le monde fait, –m'ignorer– c'est assez blessant. J'ai cherché dans ma tête quoi que ce soit que j'aurais pu faire qui a dû le déranger au point de me railler totalement de son esprit. Et j'en suis venu à en déduire que ma tante a dû le mettre mal à l'aise au point de lui ôter toute envie de m'approcher. Mais dans ce cas, ça ne serait pas logique vu qu'il m'a recontacté après ça par messages et qu'il avait l'air normal, même si Ian a considérablement écourté l'échange.
Alors, en conclusion, j'ai décidé de me dire qu'il était juste comme tous les autres : idiot, égocentrique et se pensant supérieur à tout le monde. C'est la conclusion la plus probable et sûrement la plus rassurante. Surtout qu'il passe son temps avec ces autres. Je ne serai donc pas surpris d'apprendre qu'ils ont dû lui enlever toute envie de m'approcher ou même de m'avoir comme ami.
Il doit être aux environs de treize heures lorsque je suis assis à une table de la cantine. Deux autres mecs le sont aussi, mais à l'autre bout de la table et assez loin de moi. Ils sont occupés à regarder quelque chose sur leur ordinateur sans prêter attention à ma présence, et tant mieux. De mon côté, je lis un livre sans trop le lire ; je tourne les pages en oubliant ce que je viens de lire et je me dois donc retourner à la page précédente en tentant vainement de me concentrer mais c'est inutile, mes voisins de tables sont beaucoup trop bruyants.
Je soupire, agacé et ferme mon livre. J'allume mon téléphone et me décide simplement à consulter ma messagerie voyant que j'ai des nouveaux messages.
J'aperçois deux nouveaux textos de ma mère et deux de mon père, certains dattant d'hier et d'autres de ce matin.Maman : Coucou mon chéri. Paul et moi on espère vraiment que tu reconsidéreras ta décision pour Décembre... J'aimerais que Sarah et Nil passent leur Noël avec leur grand frère cette année... Tiens nous au courant, bisou.
Maman : Je sais que tu as horreur des appels mais appelle-moi dès que tu as ce message, tu me manques...
Je soupire en sélectionnant les SMS de mon père.
Papa : Bonjour, Ayden. Ta mère continue de m'harceler pour que je te convainc de les rejoindre pour Noël, mais je te laisse prendre cette décision. Dépêche-toi quand même, elle devient collante.
Papa : Ah et, Jeanne m'a dit que tu comptais enfin te couper les cheveux ? C'est une bonne idée, mon fils.
Je soupire une nouvelle fois en me touchant instinctivement les cheveux du bout des doigts. Ils ne sont même pas aussi long que ça. C'est juste une touffe de boucles noires au dessus de ma tête, c'est pas comme si j'avais une tête de viking.
Moi : Bonjour, papa. Je lui dis non depuis le mois dernier mais elle n'arrête pas d'insister en pensant que je changerai d'avis. Mais t'inquiète pas, je lui dirai de laisser tomber définitivement et te tenir à l'écart de ça.
Je décide de passer outre le commentaire sur mes cheveux et pose mon téléphone sur la table. Au moment où je range mon livre dans la petite poche de mon sac, il vibre et j'aperçois une notification de mon père s'afficher au dessus de l'écran.
Papa : Comment elle va ?
J'ai de la peine pour lui. Sa gentillesse et son amour pour ma mère sont toujours bien présents même après quatre ans, et malgré tout ce qui s'est passé, elle compte toujours pour lui.
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Entre nous deux [bxb]
RomanceAyden n'a jamais vraiment eu beaucoup d'amis, mais ça ne l'a jamais dérangé. Surtout qu'il n'est pas du genre à se gêner quand il s'agit de fixer les gens de ses grands yeux bleus lorsqu'ils s'adressent à lui. Pourtant, lorsque Stan Keller pose sur...