Qu'est-ce que c'est ennuyant, les maths.
Le professeur prend une gorgée de son eau avant de reprendre l'explication. Je n'ai aucune idée de ce dont il parle, mais j'écris quand il faut écrire. J'essaie de me concentrer parce que ces leçons sont importantes pour mes examens finaux, mais je suis trop distrait dernièrement. Stan occupe toutes mes journées et toutes mes nuits. Et je dois l'admettre, je n'ai jamais été aussi heureux.
Dernièrement, avant la reprise des cours, je passais toutes mes journées dans le café où il travaillait la journée. Et lorsqu'il terminait, on mangeait une glace ou allait au cinéma, avant de rentrer chez moi. Parfois, le soir, il allait à la salle de musculation pendant près d'une heure avant de rentrer. Jeanne nous a souvent laissé la maison à tous les deux pour des nuits entières. Et puis les quelques soirs où il travaillait dans un bar, je l'attendais chez lui jusqu'à ce qu'il rentre.
Je pensais que je ne serais pas à l'aise dans cette relation, et que ma gêne gâchera tout. Mais Stan est doué avec les mots, avec les gestes, et c'est surprenant à quel point je change quand je suis avec lui. Il y a juste une chose qui reste quand même un sujet délicat. Celle de s'exposer au grand public. Stan n'a aucun problème à me tenir la main en public, ou à m'embrasser, ou à me traiter comme son copain mais c'est différent de mon côté. J'ai peur du regard des autres mais en particulier celui des gens du lycée. Surtout après cette horrible soirée chez l'ami de Stan où j'ai eu l'honneur de recevoir un avant-goût des réactions concernant ce que je suis.
Les amis de Sonya me toisent du regard chaque fois qu'ils me voient dans les couloirs, mais ils ne m'approchent pas. Et concernant les autres personnes qui ont été témoins de la scène qui a eue lieue chez Mike, ils ne me considèrent pas plus qu'ils ne le faisaient avant. Ils sont juste.. indifférents. Étrangement.
Stan : Toujours pas autorisé à te prendre en moto ?
J'observe le message de Stan en dessous de ma table, réprimant mon sourire. Puis je lève les yeux pour m'assurer que le professeur ne me remarque pas avant de frapper un message sur le clavier.
Moi : Tu n'es pas autorisé à monter dessus, je te rappelle.
J'éteins mon téléphone et plaque l'écran contre ma cuisse quand je sens quelqu'un passer près de moi. Heureusement, ce n'est pas le professeur. C'est plutôt Émilie, l'une des amis de Sonya qui me lance un regard en coin en avançant dans la pièce.
Mon téléphone vibre une deuxième fois et je me décide, par précautions, à me rendre aux toilettes plutôt que prendre le risque de me faire attraper.Lorsque le professeur m'autorise à y aller, je fonce rapidement entre les couloirs et m'engouffre dans la première cabine vide qui se présente à moi. Je m'adosse contre le mur et reprends mon téléphone en main.
Stan : Je vais mieux. Et tu sais quoi, aujourd'hui c'est en voiture que j'te prends.
Surpris, j'arque les sourcils comme si Stan pouvait le voir. Il ne conduit jamais de voiture habituellement, et dernièrement, on se déplace tous les deux à vélo pour lui éviter de reprendre sa moto. Il a acheté une nouvelle, et je dois l'admettre, je sais qu'il n'est jamais ravi de faire des balades à vélo en ayant un véhicule beaucoup plus rapide à sa disposition. Mais il le fait pour me faire plaisir. Et chaque fois que j'y pense, j'ai l'impression de sentir mes organes fondre dans mon corps.
Moi : Pourquoi ?
Stan : On va au drive-in ce soir.
Un petit rire m'échappe alors que je relis son message des dizaines de fois. C'est un rendez-vous. Je frappe l'écran de mon téléphone contre mon front en fermant les yeux. Ça, c'est l'effet qu'a Stan sur moi.
Je relis une dernière fois ce message en pensant à ce que je devrais répondre. Puis je me souviens que le drive-in est très populaire par ici, et que par conséquent, des gens qu'on connaît y seront.
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Entre nous deux [bxb]
RomanceAyden n'a jamais vraiment eu beaucoup d'amis, mais ça ne l'a jamais dérangé. Surtout qu'il n'est pas du genre à se gêner quand il s'agit de fixer les gens de ses grands yeux bleus lorsqu'ils s'adressent à lui. Pourtant, lorsque Stan Keller pose sur...