Chapitre 21

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Je mouille une nouvelle fois le petit morceau de tissu tâché de sang et le ramène sur la lèvre entaillée de Stan.

–La blessure s'est rouverte, je dis en essuyant la plaie dont du sang dégouline toujours.

Stan me regarde simplement alors que je plisse des yeux pour avoir une meilleure vue sur la blessure, l'écran illuminé de mon téléphone dirigé vers ses lèvres pour me permettre de voir. Il doit être vingt-et-une heures quand on est assis dans ce parc, sur un banc en bois. Il est grand, alors bien que bondé en ce jour de l'an, nous sommes isolés du reste des gens qui attendent les feux d'artifice et profitent de leur soirée.

–Tu as déjà le droit de sortir ?

Les lèvres entrouvertes pour me permettre de lui nettoyer sa plaie plus facilement, Stan me fixe silencieusement. Lorsque je me redresse pour entendre sa réponse, il tamponne la manche de son manteau contre ses lèvres avant de les refermer.

–Non, mais ce n'est rien.

–Ce n'est pas rien. Il t'a ouvert une plaie.

Il hausse les épaules.

–Ayden, j'ai laissé tomber la moto pour aujourd'hui juste pour toi. Tu ne vas pas aussi me demander de rester à la maison, non ?

Je roule des yeux en mouillant une dernière fois le morceau de tissu avec la bouteille d'eau que j'aie à disposition. Puis je tamponne de nouveau sa petite blessure avec. Il entrouvre de nouveau ses lèvres et je fais semblant d'être concentré sur sa plaie pour éviter son regard perçant.

Mais wow, il a renoncé à sa moto juste pour moi. Et je ne le disais même pas si sérieusement que ça quand je lui en ai parlé.

–Je suis désolée pour ce soir. Je voulais vraiment que-

–Shh, je l'arrête. Tu m'empêches de bien travailler.

Le coin de ses lèvres se courbe en un sourire malicieux. Je lève les yeux vers lui et son sourire grandit.

–Tu es sexy comme infirmière.

J'ouvre grand les yeux devant cette phrase innatendu, la main figé sur ses lèvres. Ses lèvres se retroussent en un sourire plus large, et sa fossette apparaît sur sa joue gauche. Il me fixe, sachant pertinemment à quel point il est intimidant. Et pendant une brève seconde, j'oublie comment respirer.

Une sonnerie de téléphone vient couper court à ce moment. Je sais que ce n'est pas le mien parce qu'il est juste entre nous deux, sur le banc et demeure silencieux. Stan me fixe toujours, et je finis par baisser les yeux vers sa poche en me redressant sur le banc pour m'asseoir correctement, le permettant de sortir son téléphone et répondre. Mais il n'en fait rien, il continue simplement et indéfiniment de me regarder.

Je montre d'un signe de tête sa poche qui vibre en même temps que son téléphone et il finit enfin par le prendre, faisant taire la sonnerie incessante. Il l'apporte à son oreille sans me lâcher du regard, et je ne peux pas m'empêcher de paniquer.

–Pas ce soir, il répond à son interlocuteur.

Je baisse la tête, fixant mes chaussures alors qu'il continue d'échanger avec la personne au bout du fil.

–Je suis occupé, il termine avant de raccrocher.

Je reporte mon attention sur lui, et observe ses traits. Il n'est plus aussi détendu qu'il l'était lorsque nous quittions son appartement. Il semble ennuyé. Et je me demande s'il l'est parce qu'il a dû annuler quelque chose avec quelqu'un par ma faute.

–Tout va bien ? Je lui demande alors qu'il s'allume une cigarette.

Je n'aime pas le fait qu'il fume souvent, mais je ne veux pas m'immiscer à ce point dans sa vie privée. Il fait ce qu'il veut après tout.

Entre nous deux [bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant