Chapitre 4

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Je sors de la douche en même temps que Jeanne ouvre la porte de ma chambre, un panier de linge sous le bras.
Je retourne précipitamment dans la douche pour me cacher malgré qu'une serviette couvre mes hanches.

–Oh pardon, Ayden. Je savais pas que tu te douchais, s'excuse-t-elle en souriant.

–Oui, Jeanne. C'est pour ça qu'on frappe aux portes avant d'entrer. Parce qu'on sait pas vraiment ce qui se passe dans une pièce.

Je l'entends rire de nouveau alors que je suis caché derrière la porte des toilettes, dos contre celle-ci.

–Tu as quelque chose à mettre au linge ?

Je ramasse les vêtements sales que j'avais laissés dans un coin de la pièce, entrouvre la porte et les lance dans sa direction.

–Si tu es aussi gêné de te montrer à moi, j'imagine pas ce que ça doit être avec ta copine.

Je roule des yeux.

–Je n'ai pas de copine.

–C'est ce qu'ils disent tous, dit-elle en refermant la porte, le ton amusé.

Sauf que moi, je n'ai vraiment pas de copine. Depuis mon arrivée ici, –c'est-à-dire il y a quatre ans– Jeanne me lance ce genre de réplique comme pour m'inciter à lui parler de ma vie amoureuse. Comme si tous les jeunes de maintenant discutaient avec leurs tantes de ce genre de choses. Et d'ailleurs, même si je me décidais à le faire, il n'y aurait aucune conversation car je n'ai aucune vie amoureuse. Je n'ai jamais vraiment été intéressé par le fait d'en avoir une, d'ailleurs. J'aime bien la vie paisible que je mène sans le drame qui accompagne le fait d'entretenir une relation.

Je sors des toilettes en portant mon boxer. J'enfile rapidement mon t-shirt gris et le short large qui l'accompagne avant de m'affaler sur mon lit. La fenêtre est fermée pourtant il fait vraiment froid surtout que je viens de prendre une douche glacée.

–Pour le coiffeur, c'est toujours ok ?

Jeanne débarque de nouveau dans ma chambre sans frapper et me fait sursauter.
La main sur le cœur, je soupire en me redressant.

–Oui, Jeanne c'est toujours ok.

–Il peut venir ici que Lundi après-midi. Il peut pas toujours quitter son salon pour des petits capricieux comme toi donc sois à l'heure.

Elle m'aggripe affectueusement le nez entre son pouce et son index et le frotte quand je me plante devant elle pour la sortir de ma chambre.

–Oui, oui, d'accord.

Je retire poliment sa main et lui tape l'épaule en lui indiquant gentiment la sortie. C'est enfin le week-end et j'ai vraiment besoin de repos. La semaine de cours qui vient de s'achever était épuisante et tout ce que je veux à présent, c'est faire une sieste, lire, n'importe quoi qui m'enlève de la tête tous les événements rattachés au lycée.

Pourtant je suis là, couché sur mon lit à fixer le plafond alors que mes pensées divaguent vers Stan. La façon dont il a pensé à me protéger de l'eau avant même qu'il pense à s'en protéger lui-même. Je me suis dit que ce n'était rien, que c'était normal pourtant mon corps dit tout le contraire. Car à chaque fois que j'y pense, mon cœur s'emballe étrangement et je sens mes joues chauffer. Et ces réactions bizarres que j'aies depuis quelques temps sont insupportables.

En pensant à lui, je me souviens également de l'épingle à cheveux bleue que j'ai trouvée là où on s'est quitté hier. Il était déjà parti quand je l'ai aperçu alors je l'ai rangé dans mon sac en attendant la semaine prochaine. S'il la cherche, il viendra me voir par lui-même, autrement dit je ne l'approcherai pas de mon plein gré.

Entre nous deux [bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant