Chapitre 5

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Stan fait un pas dans ma chambre, m'obligeant à reculer d'un pas à mon tour. Sans me quitter des yeux, il pousse la porte qui claque dans son dos et me fait face.

Je déglutis en le fixant, appréhendant le moment où il va dire quelque chose. Me réprimander pour mon mensonge, par exemple même si ça n'a pas lieu d'être.

–Ton épingle est là, je marmonne en pointant mon pouce en arrière pour indiquer mon sac, préférant diriger la conversation par précaution.

Il regarde par dessus mon épaule puis bientôt, chaque recoin de ma chambre. Je me sens gêné en me demandant ce qu'il doit penser de moi. Que je suis désordonné peut-être ? Ou bizarre ? Je ne sais même pas pourquoi je m'en soucie, honnêtement. Il peut penser ce qu'il veut, je n'en ai rien à faire. Et malgré le fait que j'essaie pertinemment de m'en convaincre, je me surprends en pleine tentative de déceler son regard, son expression. Ses yeux sont si clairs et pourtant, je n'y vois rien.

–Tu es là, il dit enfin.

Je sais qu'il fait allusion au fait que je lui ai dit ne pas être chez moi. Il a dû voir mes messages au final. Je détourne le regard en cherchant une réponse convenable avant de me décider à dire la vérité.

–Je ne voulais pas que tu viennes.

Il ne dit rien et porte de nouveau son regard sur moi après avoir contemplé ma chambre. Je n'avais jamais pensé que quelqu'un d'aussi apprécié que lui pouvait être aussi intimidant. Je pensais qu'il serait ce genre de mec agaçant, égocentrique. Mais apparemment, je me suis aussi foiré sur ce point.

–Mon épingle.

–Oui, elle est dans mon sac.

Je finis par couper court à ce contact visuel interminable en me retournant. Je le sens me suivre alors que je rejoins mon lit où mon sac a été mis en scène. Je me baisse pour le récupérer et en sort l'épingle. Lorsque je me retourne, épingle en main, je m'arrête subitement. Il est juste devant moi. Comme cette fois quand il me communiquait des réponses et que je me suis retourné vers lui. Exactement comme cette fois-là.

Figé en face de lui et l'épingle dirigée dans sa direction, je ne dis rien. Tellement rien que je ne respire presque pas de peur que mon souffle le touche. On est si proche l'un de l'autre que j'ai l'impression de l'entendre respirer. Pourquoi il ne se pousse pas sur le coté ? Ne recule pas ? Et pourquoi je me tiens là, comme un idiot à ne rien faire au lieu de réculer ?
Il présente une expression indifférente, impassibe, inexpressive alors que je suis sûre qu'il me lit moi et ma panique comme un livre ouvert.

–Merci, dit-il en tendant la main vers l'épingle.

La porte s'ouvre doucement sur Jeanne qui n'entre que sa tête par la petite ouverture. Je penche ma tête sur le coté et la vois sourire en tendant une assiette dans ma direction.

–Ayden, je t'ai préparé des petits gâteaux, commence-t-elle toute excitée en remuant les gâteaux de part et d'autre.

Lorsque je sens que Stan s'apprête à se retourner, je l'aggripe précipitamment par les bras pour l'empêcher de le faire.

–Jeanne, pose ça dans la cuisine, j'arrive, je lui demande en espérant qu'elle comprenne.

Non, Jeanne. Non, tu ne vas pas m'apporter des gâteaux en forme d'ours devant quelqu'un. Encore moins devant lui. Je t'en prie, me rend pas plus ridicule que je ne le suis déjà.

–Mais c'est tes gateaux préférés, elle insiste.

Que quelqu'un me tire une balle dans la tête ou qu'on me pousse par dessus les escaliers, par pitié. Au lieu de ça, et malgré mon regard insistant, Jeanne se dirige vers nous, l'assiette à la main. Lorsque j'entreprends de la récupérer rapidement quand elle est à notre niveau, elle pousse le plat sur le coté en fronçant les sourcils.

Entre nous deux [bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant