Chapitre 26

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Je laisse mon sac tomber sur le sol des toilettes et m'engouffre dans la première cabine que j'arrive à voir malgré mes larmes. Deux jours sont passés, un week-end complet et je n'ai eu absolument aucune nouvelle de Stan. J'ai traversé la cour en coutrant aujourd'hui pour éviter de tomber sur lui, et c'est les jambes tremblantes que je me laisse tomber à même le sol, à quelques centimètres de la cuvette.

Je ne sais pas comment j'ai pu tenir deux jours sans le voir ou lui parler. En réalité je sais, parce que je n'ai pas réellement tenu. J'ai pleuré toutes les larmes que mon corps avait le temps de générer pendant deux jours entiers. Et à présent, je suis plus angoissé que jamais.

Je ne suis pas capable de le confronter, pas après ce qui s'est passé vendredi. Et je ne sais pas si je pourrais un jour réussir à le confronter de nouveau.

Je prends une profonde inspiration, sentant mes poumons et mon cœur sur le point d'exploser. Je ferme les yeux, tentant de penser à autre chose pour me changer les idées mais c'est inutile. Pendant deux jours, je n'ai pu penser à rien d'autre qu'à ça. Et ce n'est pas ce matin que je vais réussir.

-Ayden, je t'aime.

Ma gorge se serre, mon cœur s'arrête et aucun mot ne sort de ma bouche. Pas un son, par une réponse. Juste un silence. Un très long et insoutenable silence. Je peux lire à son expression qu'il s'attendait à quelque chose. Et je veux le lui dire, que je l'aime aussi, que je ne peux plus m'imaginer un seul jour sans lui, mais mes mots semblent coincés au fond de ma gorge.

L'expression de Stan change. Le plaisir que j'y lisais plutôt a disparu, et il détourne le regard comme pour cacher son embarras.
Il recule, nos corps se séparant par la même occasion.

-Désolé, je..

Il n'ajoute rien d'autre. Il ne me regarde plus. Il descend du lit alors que je tire mon t-shirt vers le bas pour cacher mon intimité alors que je sens mon sang s'arrêter de circuler dans mon corps. Je le regarde se rhabiller et quitter la pièce sans jamais me regarder. En quelques secondes, tout le bonheur que je ressentais s'est effondré comme un mur de glace sous la chaleur.

Comment on en est arrivé là ?

Je suis tellement confus et stupéfait qu'il me faut deux bonnes minutes pour comprendre qu'il faut que je me lève. L'odeur de Stan envahit encore chaque parcelle de mon corps. La sensation de ses mains sur moi est encore présente pourtant il n'est plus là. Je me rhabille maladroitement tout en regardant autour de moi. Je ne sais pas ce qui m'arrive, mais à ce moment précis, je ne sais tellement pas comment je dois me sentir que je ne ressens rien du tout. C'est comme un vide dans ma poitrine.

Je marche lentement vers la porte de la chambre encore ouverte, mais avant que je ne la traverse, Stan apparaît dans l'embrasure. Il me lance un regard rapide avant de le détourner de nouveau, fixant tout dans la chambre sauf moi.

-Ils.. hum.. ils ont récupéré la voiture, du coup il va falloir appeler Jeanne.

Je baisse les yeux instantanément. Stan me demande de partir. Je ne le blâme pas -ou si, j'en ai aucune idée. Tout le long des vingt minutes que j'ai dû attendre dans le salon pour que Jeanne arrive, je ne savais pas comment réagir alors je n'ai juste rien dit. Stan non plus, il s'est assis dans sa cuisine tout le long de la longue attente. Puis Jeanne est arrivée, et cette fois, toute la réalisation m'est tombée dessus comme un poids lourd alors que je quittais l'appartement.

Stan m'a dit je t'aime.
Je n'ai pas répondu.
Il m'a demandé de partir.
Et je m'en vais.

Je sors de la cabine, un peu plus calme. Mais lorsque je me fixe dans le miroir des toilettes, c'est une catastrophe qui me fixe en retour. Mes yeux sont rougis, gonflés par la nuit que j'ai passée. Mon nez et mes joues sont rosies, et mes lèvres plus volumineuses que d'habitude.

Entre nous deux [bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant