Chapitre 18

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J'ai eu le droit de rester tout la nuit avec Stan à l'hôpital, aujourd'hui. Ils étaient catégoriques au début : uniquement un membre de la famille pouvait passer la nuit avec un patient. Mais Stan a réussi à les convaincre d'une manière ou d'une autre.

Je suis assis sur une chaise, à quelques mètres de Stan, un livre entre les mains. Les lumières de la chambre sont éteintes, et il n'y a que mon téléphone qui l'illumine faiblement, posé sur le sol près du lit de Stan. Je ne lis pas vraiment ; la lumière est beaucoup trop faible pour que je puisse y voir quoi que ce soit. Mais en réalité, si je ne lis pas c'est parce que je suis trop occupé à admirer Stan.

Il dort depuis environ une heure. On ne s'est pas touché étant donné que les infirmières défilaient toutes les minutes pour s'assurer que tout va bien. Elles avaient davantage l'air de vérifier que Stan et moi ne nous approchions pas, en réalité. La porte est également restée ouverte pendant deux heures. L'accident de Stan est encore récent, et ses blessures aussi. Il est délicat, alors je dois faire attention à tout ce que je fais autour de lui.

Lorsqu'il y a eu le couvre-feu, j'ai enfin pu refermer la porte, mais Stan dormait déjà. Pas que j'espérais qu'on fasse quelque chose, je ne suis pas fou et imprudent. Je pensais juste qu'il essayait de tenir jusqu'au moment où on aura un moment à tous les deux étant donné qu'il est celui qui m'a demandé de rester avec lui cette nuit. On n'a toujours pas eu notre discussion. Ou même l'occasion de l'avoir. Alors, peut-être demain ?

Mes yeux s'attardent sur chaque partie de son corps qui m'est visible. Ses cheveux bruns qui partent dans tous les sens, sa mâchoire dure, carrée. Ses lèvres charnues, légèrement entaillée, le rendant encore plus séduisant qu'il ne l'est déjà.
Et ce torse.. est-ce qu'on a le droit de porter un t-shirt aussi moulant dans cet endroit ? Ce n'est pas un genre.. d'entrave à l'activité médicale ?

Pour la première fois, je remarque les quelques tatouages qu'il a aux bras. Rien de surchargé et encombrant, juste quelques uns de part et d'autres de ses bras. De là où je suis, je ne les distingue pas clairement, mais ils ornent parfaitement sa peau, comme s'ils étaient faits pour être là.

Il est tellement adorable quand il dort.

Je me surprends à sourire rien qu'en le regardant. Une chaleur envahie brusquement la pièce, et je me lève, me dirigeant vers la petite fenêtre derrière moi. Je l'ouvre légèrement, et le vent glacial me frappe d'emblée. Je ferme les yeux et respire profondément.

La fenêtre donne sur le jardin de l'hôpital. Il fait noir, et on y voit rien. Mais il est tout de même reconnaissable. J'entends un faible bruit, comme si quelqu'un parlait, alors j'ouvre davantage la fenêtre et me penche en avant pour essayer d'apercevoir d'où vient cette voix. Puis je l'entends encore, beaucoup plus distinctement, et elle vient de derrière moi.

Je me retourne pour découvrir que Stan est réveillé, toujours sur son lit, la main tendue vers moi. Je ferme rapidement la fenêtre et me rapproche de lui. Ses yeux sont à moitié ouverts, et il me fait signe de m'approcher davantage.
Je suis à présent à son chevet, et sa main s'enveloppe autour de son poignet.

–Viens, il demande d'une voix rauque, encore somnolente et mon Dieu, l'effet que ça me fait.

Confus, je fronce les sourcils sans bouger, attendant qu'il me donne des instructions plus précises concernant ce qu'il me demande. À ma grande surprise, il se pousse sur le coté et tapotte la place vide près de lui. Je cligne des yeux. Puis une deuxième fois, puis une troisième avant de les ouvrir grandement.

Il me demande de me coucher près de lui ?

–Je pense pas que j'ai le droit de faire ça, je marmonne en fixant la place qu'il m'a faite.

Entre nous deux [bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant