Chapitre 15

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C'est à Noël que je me décide enfin à envoyer un message à Stan. Il m'aura fallu deux jours pour me remettre de mes émotions, réaliser, et enfin, en avoir le courage.

Enfermé sur la véranda de la chambre de ma mère, j'inspire profondément puis expire. La soirée de Noël est terminée. Les jumeaux sont au lit et le reste regarde un film dans le salon. Il est vingt-deux heures huit quand je me décide à lui envoyer un message.

Moi : Jacksonville.

Je ne savais pas quoi dire à Stan, alors j'ai simplement répondu à ses derniers messages.

Stan : Aussi loin de moi ? Ça me brise le cœur.

Bien que sa remarque me fasse sourire, je ne me voile pas la face. La dernière fois que je l'ai fait, j'ai fini par quitter le pays pour le fuire. Il fait ce genre de remarques avec tout le monde, sûrement.

Stan : Tu m'as manqué, Ayden.

Je soupire, frustré, confus, perturbé et peut-être même heureux.
Il est tellement contradictoire. Mais en même temps, je viens de comprendre pourquoi Stan m'ignorait pendant des jours entiers, lorsqu'on était au lycée. Peut-être que c'est bien à cause d'Ian, et non de son plein gré. Peut-être que c'est lui, Ian, l'obstacle dans ce qu'il y a entre Stan et moi depuis le début.

Stan : Je suis désolé. Vraiment désolé.

Je suis confus, perturbé.
Il s'excuse comme s'il me devait quelque chose, qu'il avait des comptes à me rendre. Et la question qu'est-ce qu'on est tous les deux ne fait que résonner dans ma tête. Je me mords instinctivement la lèvre alors que je fixe l'écran sans savoir quoi répondre.

Stan : Je n'ai aucune excuse pour ce que tu as vu. Après ce qui s'est passé avec ta tante, j'ai pensé qu'elle allait t'interdire de me revoir. Je ne savais pas quoi faire, alors j'ai fait n'importe quoi. Je suis désolé.

Je ne peux pas m'empêcher de trouver adorable le fait qu'il s'excuse alors qu'il ne devrait pas.

Stan : Tu reviens quand ?

C'est le seul message auquel je peux répondre.

Moi : Demain.

Je torture mon doigt en fixant les trois points qui flottent sur le coté de l'écran.

Stan : Je pourrais te voir ?

J'hésite. Mon Dieu ce que j'hésite à lui déballer tout ce que je pense et ai envie de crier sur tous les toits.

Oui, tu peux me voir.
Non. Viens me voir. Je t'en prie. Ce n'est pas une envie, c'est un besoin.
Un mois loin de toi ne m'as pas fait oublié la sensation de tes mains sur ma peau ou celle de tes les lèvres sur les miennes. Bien au contraire, il n'a fait que me rappeler à chaque moment de la journée à quel point ça me manque.

Mais évidemment, je ne dis rien de tout ça. À la place, je réponds simplement :

Moi : Si tu veux.

Sa réponse se fait attendre pendant quelques secondes.

Stan : Tu n'as aucune idée d'à quel point je le veux.

À ce moment précis, j'oublie la fille dans son appartement. J'oublie les conversations avec Ian, j'oublie ma mère. J'oublie ma famille. J'oublie les jours où il m'a ignoré. À ce moment précis, je ne pense qu'à lui. À son sourire, ses yeux, sa fossette extrêmement adorable. À ce moment précis, il n'y a que lui.

Moi : Un peu, quand même.

Je n'ai aucune idée de ce que je veux dire par là, je voulais juste répondre à ce qu'il a dit. Alors s'il me demande, autant dire que la conversation va s'achever sur une question se soir. Je jette un coup d'œil à l'heure en attendant sa réponse.
Il est vingt-deux heures dix-huit. Je vais devoir faire une sieste dans quelques minutes pour être en forme dans quelques heures alors, malgré moi, je vais devoir écourté la conversation si elle s'allonge.

Entre nous deux [bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant