Je ne peux pas dire qu'une nuit a tout changé, que ce moment m'a changé et qu'un jour tout s'est effondré. Ce moment là, à fait que mon monde s'est brisé.
Maman était morte sous mes yeux, sans la moindre peine dans le regard. Elle avait emporté les doutes et les peurs que j'avais idiotement et innocemment créé avec elle. Elle ne pleurait pas, elle était même presque heureuse de quitter ce monde pourris de l'intérieur et d'y laisser son fils détestable par la même occasion. J'ai vu ses yeux se fermer, son souffle s'amenuiser et sa force serrer une dernière fois les longue manche de sa robe brune taché de sang. Son corp gisait dans la cour de notre petite maison dans la capitale. Elle avait vécu sous les ordres du tortionnaire durant toute sa vie et voila qu'aujourd'hui elle prenait sa revanche, elle lui laissait le péché de leur union et soulageait sa peine. Leur fils avait hérité du pouvoir ignoble de son père et jamais elle ne pourrait vivre avec cela.
L'enfant l'avait alors regardé mourir, là, dans la cour de leur petite maison.
A cette instant, le monde me semblait extrêmement grand mais aussi terriblement tout petit. Tout en même temps. Plus les jours passaient, plus mon monde est devenu petit, plus mon esprit s'est trouvé un peu plus déchaîné. Celui que l'on devait appeler père n'était pas tendre avec nous. Il frappait ceux qui ne l'écoutaient pas et tuait les plus faible à coup de chaussures en ferrailles. Père avait les mains taché de sang de millier d'inconnus du champ de bataille autant que d'habitants du royaume. Il faisait la lois comme si s'était lui le Roi et jamais personne n'avait voulu interférer. Je crois que c'est à ce moment là que mes pouvoirs sont apparu. Quand il à appris pour mon don, il à multiplié les coups.
D'après lui, j'avais tué maman, d'après moi, j'avais tué maman.
Mes rêves sont devenus mon évasion, plus qu'un espoir c'était un compte à rebours. X jours à faire, X heures jusqu'à ce que ce soit fini. Avec l'accumulation, l'anticipation qu'il y aurait un moment où tout vous rattrapera, un moment avec une libération soudaine qui vous emporte dans les bras de la mort, j'avais arrêté de croire en l'avenir. J'imaginais juste le jour ou mon père m'éclaterait une fois de trop et où je ne me relèverais pas.
Ce jour n'est jamais venu, la Grande Guerre à éclaté et je me suis retrouvé au beau milieu d'une guerre dont j'ignorais l'existence même. Père m'a abandonné dans une minuscule pièce vide de la ville voisine. Là bas, je ne me faisais pas battre, dans cette ville, père n'était pas un chef de guerre sans pitié mais un vague souvenir qu'on essaie d'oublier. La salle vide dans laquelle il m'avait abandonné était aussi noir que la pierre. Je n'y voyais rien et je ne sais combien de jours j'y suis resté à fixer le bruit de l'horloge contre le mur.
J'ai été englouti dans l'obscurité. La seule chose qui continuait, les seuls mouvements que l'on pouvait entendre, c'étaient les battements de mon cœur, l'intensité de mon souffle et l'approfondissement de mes peurs. J'avais été rejeté, personne n'aurait voulu d'un fils comme moi. Surtout pas ceux qui m'avaient enfanté. Le pouvoir de la trans-cataleptique n'était qu'une réponse aux traumatisme que j'avais subit. Ce pouvoir qu'on aurait qualifié d'abjecte était un cadeau empoisonné, parfait pour finir ma vie dans l'ignorance et le malheur.
Alors, dans le silence et le froid avide, le monde s'est calmé. C'était comme si l'univers s'était arrêté. Les oiseaux ont cessé de chanter, les vagues ont cessé de tourner, la lune et le soleil ont cessé de briller. Tout s'est arrêté.
Plus tard, c'est un vieil homme qui m'a recueilli. Il disait qu'il faisait parti de ma famille et que ma place avait toujours été au près de lui, dans une vieille bâtisse en forme de manoir. Que mon père m'avais abandonné ici dans l'espoir que je devienne un jour quelqu'un qu'il puisse aimer autant qu'il avait aimé maman.
L'endroit où habitait ce vieil homme était poussiéreux, lugubre parfois, mais toujours chaud et chaleureux. Le feu était toujours allumé, ma chambre avait un lit et une armoire toujours remplit.
Et moi, je n'avais plus jamais été battu. Mon pouvoir, car il avait été décrété que mon don était un pouvoir, devenait de plus en plus incontrôlable. Je ne voulais pas devenir une sorte de tortionnaire secondaire comme mon paternel. Mon père l'étais lui, un tortionnaire et je détestais qu'on puisse partager plus que du sang en commun. Mon pouvoir n'était ni bénéfique, ni guérisseur, il ne servait qu'à faire du mal aux autres.
Durant les années qui ont suivis, je suis devenu très sombre pendant un moment. Mes réponses ont commencé à ralentir, mes yeux sont devenus plus sombres et ma voix est silencieusement devenue plus calme. Mes intérêts ont lentement commencé à diminuer, les larmes ont commencé à apparaître sans consentement et les routines ont commencé à devenir réconfortantes. Le bonheur semblait être un lointain souvenir. Ma nouvelle personnalité devenait de plus en plus différente de moi-même. Je ne consistais qu'à fixer les murs d'un air hébété, ou à regarder une horloge qui faisait tic-tac lentement. Le seul bruit qui s'échappait de mes lèvres était formulé par des pleurs et pas le genre de pleurs qui nécessite que quelques larmes. C'était différent, il n'y avait rien de délicat à cette tristesse. C'était violent. C'était déchirant. C'était nauséabond.
Puis un jour, il a passé la porte. Grand-père l'avait recueilli une nuit d'orage. Il n'était pas peureux et encore moins sympathique. On s'est adressé la parole une fois. Cette fois-là, il s'est assis sur le canapé comme si il était descendu du ciel et à posé sa main sur mon bras. Ce n'était pas amicale ou poli, c'était simplement pour apprivoiser mon pouvoir. Ce petit homme aux yeux multicolores s'était emparé de moi et de tous ce que j'avais cru être mien jusqu'à maintenant en l'espace d'une seconde. Il avait balayé tout les doutes, toutes les peurs qui étaient restées collées aux fond de mon ventre depuis tant d'années. Le jeune Neïde qu'il était, avait simplement accepté de me voir comme un égale, comme une personne et non pas comme un monstre.
M'aimer n'était pas difficile. M'aimer n'était pas aussi difficile qu'ils m'avaient fait croire. Et t'aimer était la meilleure chose que j'eu jamais faite.
Sunoo: Jungwon, je veux que tu m'apprenne à surmonter ton pouvoir et à l'utiliser.
Et ce jour là, plus jamais je n'ai pensé à père ou maman. Je n'ai plus vu que lui et ses yeux multicolores.
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Lost In Seven Hearts TERMINE
FanfictionQuand elle se réveille dans un lit inconnu, T/p ne se rappelle de rien sauf de son prénom. Enfermée dans une pièce et couchée sur un lit à grand baldaquin blanc, le monde se dérobe sous ses pieds au fur et à mesure qu'elle se rend compte que ses sou...