Lost In Seven Hearts TERMINE

Chapitre 38 : Il y a toujours une raison derrière les actes

"Nous avons fouillé partout, même l'ancienne bibliothèque royale et c'est tout ce que nous avons trouvé." Le garde fait tomber une pile de documents couverts du sceau de l'ancien Roi devant Sunoo. Après un petit temps de crispation durant lequel il ne sait pas quoi dire ni faire, il se penche vers son nouveau roi et lui glisse à l'oreille; "Le Roi est dans les caveaux sud."

Sunoo tourne lentement son visage vers le jeune homme qui tremble comme une feuille. Il lui lance un regard noir de rage.

"Le Roi ?"

L'appellation n'est pas bonne est il en faut très peu pour lui donner la migraine. Voilà ce qu'on lui fait parvenir de tous les royaume voisins - Le Roi Yeonjun est mort ? Quelle tragédie ! Son fils est-il vraiment capable de reprendre le trône après la guerre qui à ravagé son pays ? N'est-il pas un peu trop jeune pour cela ? - Et tout cela sur des dizaines et des dizaines de missives venant des quatre coins du monde.

Le garde s'agenouille, il s'excuse trois fois en jurant qu'il ne voulait pas insulter son altesse. Sunoo se réjouit de le voir ainsi. Pour gouverner d'une main de fer, il lui suffit de faire régner la terreur. Il ne perd pas plus de temps et profite de la possition de soumission de son sujet pour l'envoyer un coup de pied dans le torse et le voilà qui descend les escaliers dans une vitesse folle. Sunoo à compter le nombre de fois que sa carcasse à toucher les marches en claquant son crâne contre une marche -douze fois- et se rassure de savoir qu'il sera mort avant d'atterrir en bas de l'escalier.

"Nettoyez ça." Ordonne-t-il aux autres qui n'ont pas bougé d'un poil face à l'horreur qui vient de se dérouler devant leurs yeux. " Vous penserez à mettre un tapis sur les marches du trône, elles ont l'air glissantes." Conclu-t-il en attrapant la première feuille du tas pour l'emporter sur le siège royal.

Après des heures et des heures de lecture, Sunoo serre les dents de plus en plus. Il voulait trouver des contrats ou bien des lettres qui pourraient prouver la culpabilité de son père dans la maltraitance des habitants du Sud, ceux dont Ian avait parlé, mais il trouva bien plus que cela. Des dizaines de plaintes et de requêtes oubliées décrivant les monstruosités qu'ils vivaient déjà à l'époque. La famine, les maladies grandissantes et les dettes que leur demandaient des soldats tous les mois. Des revenus mensuels qui apparaissent dans le livre des comptes comme "Cadeaux du Peuple". Sunoo aurait pu vomir de dégoût. Ou peut-être était-ce l'odeur du sang de celui qui venait de chuter qui se répandait sur le sol qui venait lui chatouiller les narines.

En refermant un livre ennuyeux qui ne contenait pas de quoi inculper son père pour trahison, un bout de papier volant se détacha et glissa d'entre deux pages. Sunoo le lu d'une traite en apercevant la signature et l'écriture douce qui le décorait.

"Y a-t-il un mot pour décrire le manque de quelque chose qui n'a jamais existé ? Ou d'un sentiment d'amour qui n'a jamais vu le jour mais qui pourtant m'agresse le cœur violemment et m'empêche de tourner la page ?"

Sunoo sent un sentiment étrange lui monter à la gorge. Est-ce véritablement sa défunte mère qui parle de lui ? A-t-elle vraiment écrit une lettre pour lui avant de mourir ? Si seulement elle savait combien lui aussi il voudrait pouvoir tourner la page de son décès si violent et injuste.

"C'est étouffant d'imaginer ton visage, tes petites mains curieuses et l'odeur intacte de ta peau qui vient se serrer contre moi. C'est encore plus déroutant d'y croire et de mourir une seconde fois quand je sais que tu ne viendras plus. Je ne suis qu'une mère à la dérive qui n'a jamais embarqué sur le grand bateau de la maternité."

Les sourcils froncés il essaie de comprendre les mots entremêlés et floues qui s'amoncellent sur le papier brun. Il voit des traces de larmes et respire une odeur de parfum ancien, le livre a dû la garder intacte. C'est de la nostalgie tellement pure qui lui prend le cœur qu'il pourrait en pleurer maintenant et pourtant Dieu sait depuis combien de temps il n'a pas versé une larme. Le temps a bercé ses souvenirs de douleur, comme si l'amour de sa mère avait disparu avec elle. Mais là voilà qui réapparaît quand il en à le plus besoin et c'est avec le cœur lourd qu'il continue de lire.

"Elle aurait eu ses yeux !"

Le temps s'arrête. Les mains du Roi froissent le papier plusieurs fois tandis qu'il relit encore et encore la même phrase puis le même mot. Il est claire celui-là, écrit noir sur blanc dans une encre tellement foncé qu'il n'est pas possible de ce tromper. Sunoo fixe avec colère la phrase. Comme toujours, c'est le même qu'on oublie, celui qui n'a servi qu'à étouffer les crise de colère de son père, du monstre qui rodait dans le château tard la nuit. Pourquoi faut-il toujours qu'il y ait de la déception dans l'amour ? Et pourquoi est-il toujours celui qui est déçu, rendu amer ? N'a-t-il donc vraiment jamais exister pour sa mère ?

"T/p... " murmura-t-il en se sentant partir dans une colère noire.

Il allait véritablement finir par la tuer si elle continuait à tout lui prendre. Il lu le reste de la lettre d'un œil mauvais, en jurant à chaque passage mielleux. La douleur qui lui traversait le ventre l'emporta sur sa raison et il commença déjà à apprécier la mort rapide et précoce de sa génitrice. Cette femme ne méritait pas de vivre si ne se savait pas aimer son fils ainé. Voilà tout. Que dirait le peuple si il avouait tous les secrets de ses parents, les inepties qu'ils avaient engendré et la haine que pouvait ressentir leur progéniture maintenant qu'il savait tout.

Cependant, la fin de la lettre le mettait encore plus hors de lui non pas parce qu'elle était morte, mais bien parce que son père avait encore menti. Il avait retourné le peuple contre les Rebels en omettant de dire que la Reine mère n'avait pas été assassinée mais qu'elle s'était suicidée après avoir perdu sa fille. Un autre mensonge que l'Ancien Roi avait monté de toutes pièces. T/p était bel et bien vivante, en même temps, c'était une enfant indigne, née d'une union sale et traître, jamais Yeonjun n'aurait accepté d'élever une bâtarde. Il ne voulait déjà pas de son propre fils. Cet enfoiré avait même construit une sépulture grandiose pour cette femme alors qu'il l'avait fait mourir.

Quand T/p saurait ça, elle reviendra peut-être deux fois sur ses paroles. Accepterait-elle de monter sur le trône avec lui ?

Sunoo se frotta les tempes. Heeseung était toujours un rocher qui se mettait au travers de son chemin et de T/p. Et puis il restait un problème. Comment et pourquoi T/p s'était retrouvé à des kilomètres de Manyeo cette nuit-là ? Seojoon n'aurait pas décemment laissé sa petite protégé quitter son territoire aussi facilement. Même si la fresque était une réponse facile, il n'avait pas hésité à lui faire retrouver la mémoire quand elle était revenue. Il fallait trouver quelqu'un qui voulait que T/p retrouve la mémoire et revienne au royaume. Quelqu'un qui avait assez de pouvoir et de volonté pour vouloir changer les choses. Quelqu'un qui savait pour l'Ancien Roi, pour T/p et tout le reste. Mais qui ?

En parcourant d'autres livres, tous plus poussiéreux les uns que les autres, il découvrit un accord entre Seojoon et l'Ancien Roi, lui laissant la garde du bébé et lui donnant comme mission de l'emmener loin du château et de la royauté. Ce type aussi c'était bien foutu de la gueule du monde. Il avait joué le grand-père gâteux, les érudit maltraité mais c'était bien gardé de dire qu'il avait enlevé un nouveau né à la Reine, entraînant sa mort. C'est aussi pour ça qu'il avait réagi aussi violemment quand le père de Jinkyung avait failli à sa tâche. T/p ne devait pas apparaître dans le monde Royale et voilà qu'un haut placé de la garde tombait nez-à-nez avec une jeune fille aux cheveux blanc. Ce pauvre métamorphe s'était juste trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

Le jeune homme eut un éclair de génie assis sur son siège beaucoup trop dur pour être confortable. Voilà pourquoi le père de Jungwon avait trahi le trône et s'était rallié aux Rebelles quand il avait vu T/p, il avait compris le pot aux roses et était parti se battre pour les plus démunies, pour ceux qui avait été abandonné par le monstre qu'était son père. Ce n'était pas difficile à comprendre quand on avait toutes les pièces du puzzle.

"Pour l'instant, il faut se débarrasser du bon petit toutou..." Dit-il en écrivant au dos de la lettre avant de se lever. "Se débarrasser d'une pierre deux coups, voilà ce qu'on va faire... Je n'ai pas besoin de tremper dans le sang pour savoir que c'est moi qui les tue. Sifflote-t-il en ouvrant les portes de la salle du trône.