Rien. Plus rien.
Je n'ai même pas ouvert les yeux et tout mon corps me fait souffrir dans une douleur qui me coupe le souffle à chaque goulée d'air. Ma tête semble vouloir sortir de sa boite crânienne alors que chaque souvenir a quitté son nid pour rejoindre l'oublie. La seule chose qui trotte dans ma tête sans s'arrêter est un bruit, un nom, lancé, hurlé, dans l'empressement d'un danger imminent.
" T/P !"
Rien que penser me fait mal. Le stress de l'oublie me prend alors de plein fouet et c'est tout mon corps qui se met à trembler dès que je comprends mon état. J'ai perdu tout souvenir du passé. La moindre miette de mémoire a été extraite de mon corps comme si elles n'étaient rien. J'ai peur et malgré la lourdeur de ce qui semble être du linge sur moi, je meurs de froid.
Qui suis-je ?
Où suis-je ?
Ces questions hantent ma gorge alors que je peine à ouvrir les yeux. Le clair de la pièce dans laquelle je suis m'aveugle, je suis peut-être resté trop longtemps ici, les yeux fermé, mon corps me rappelle à chaque micro-mouvement que cela fait une éternité que je suis là. Je distingue un drap tendu au-dessus de moi et mes mains touchent des doigts un autre tissu souple et doux qui glisse le long de mes jambes, bras et ventre. Mon corps est bel et bien couvert d'une sorte de couverture blanche, parsemée de points de croix dorés. En utilisant une force surhumaine, je parviens à tourner la tête et découvre une pièce très accueillante tout autour de moi. Mon pauvre tas de chairs et d'os repose dans une pièce assez spacieuse et décorée de tout type d'objet. Sur un meuble, une lampe et des affaires sont disposées à la va-vite tandis que sur le bureau prêt de la grande fenêtre qui m'éblouit, trois grandes piles de papier sont dressées et manque de tomber à tout moment. Je ne me sens pas de tourner la tête de l'autre côté et continue alors de scruter la partie droite de ce cabinet blanc et or.
Je me remets à peine de la lumière aveuglante venant de la fenêtre quand j'entends des voix venant de l'extérieur, en tout cas de derrière cette porte.
Suis-je chez moi ? Pourtant, aucun de ces objets et ce qui m'entourent ne m'est familier. Je suis presque autant perdu dans ma tête que dans ce grand lit. Rien ne me rappelle quoi que ce soit et je ne me rappelle de rien que ce soit. Effrayant.
Je n'arrive pas à distinguer assez clairement les voix au loin pour savoir qui parle et quel est le sujet de cette conversation, mais j'ai nettement l'impression qu'elles se rapprochent. Un sentiment d'angoisse prend place en moi. Et si on m'avait kidnappé de là où j'étais avant ? Et si ces gens n'étaient pas bien intentionnés ?
Que faire ?
Je pousse la large couette épurée sur le côté et entreprends de me lever. Je titube durant quelques pas avant d'arriver à la porte. Si je veux m'échapper, le plus simple serait par la fenêtre mais d'où je me trouve, j'aperçois clairement la hauteur. Plus qu'une sortie, la porte.
En tournant la poignée, mon trouble se fait encore plus grand quand je comprends qu'à la résistance du matériel, je suis enfermée ici. Chaque secondes durant lesquels mon esprit s'embrouille un peu plus, chaque secondes durant lesquels les voix se rapprochent un peu plus.Et quand enfin, je distingue les mots qu'ils utilisent, j'assimile que ceux derrière l'unique mur qui me protège sont des hommes. Ils parlent ma langue, mais la peur me paralyse. Je recule de quatre pas en arrière alors que je prie qu'ils reprennent leurs routes et n'ouvrent jamais cette porte. Mais mon malheur ne semble pas avoir été écouté tandis que je vois la poignée bouger vers le bas, et que le bois de celle-ci s'avance vers moi, me laissant voir ce qui s'y cache derrière.
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Lost In Seven Hearts TERMINE
Hayran KurguQuand elle se réveille dans un lit inconnu, T/p ne se rappelle de rien sauf de son prénom. Enfermée dans une pièce et couchée sur un lit à grand baldaquin blanc, le monde se dérobe sous ses pieds au fur et à mesure qu'elle se rend compte que ses sou...