Chapitre 39 - Droit de propriété

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Minseok bouillonnait.

Il avait dans un premier temps été surpris par ce qu'il avait entendu, puis dans un second temps surpris par Jiho lorsqu'il était sorti de la tente, mais désormais, il était hors de lui. Qu'Injoon se permette de lui faire des scènes à lui pouvait passer, même s'il ne les supportait plus depuis un moment, mais qu'il vienne en faire à Jiho et le menace... ça le mettait en rage. Il s'était retenu d'intervenir, et quand Injoon était finalement sorti à son tour, les nerfs à vifs, il s'était reculé en vitesse pour ne pas qu'il le voie. Mais désormais, même une bonne dizaine de minutes plus tard, Minseok n'arrivait pas à digérer l'échange qu'il avait entendu ; il ne parvenait pas à se calmer et il n'arriverait jamais à dormir dans cet état s'il ne crevait pas l'abcès.

Il abandonna sa cachette et partit à la recherche d'Injoon. Il le trouva dans la tente principale, penché sur une table et la tête dans les mains. Cependant, cela ne le fit pas hésiter. Il était allé trop loin.

— Je peux savoir ce que c'était ? l'apostropha-t-il de but en blanc.

— Quoi ?

— Ne te fous pas de moi. J'ai entendu la scène que tu as faite tout à l'heure. Tu me prends vraiment pour un con.

— Te prendre pour un con ? Tu te fous de moi ? S'il y en a un qui prend l'autre pour un con ici, ce n'est sûrement pas moi.

— Alors c'est moi ? Tu oses dire que je te prends pour un con ?

— Évidemment !

Injoon se releva et se rapprocha de Minseok.

— Évidemment que tu me prends pour un con. Tu crois vraiment que je suis aveugle et que je ne remarque rien ? Tu crois vraiment que les gens autour de nous ne voient rien ? Ne parlent pas ? Tu vas me dire que tu n'as pas entendu ce qui circule sur vous dans le campement ?

— Pardon ? tressaillit Minseok.

— Pas mal d'ouvriers se demandaient s'il avait couché avec toi pour pouvoir débarquer ici au milieu des fouilles, ricana Injoon. C'est amusant, tu ne trouves pas ? Les inventoristes se posent des questions aussi. Menes et Asar ne disent rien mais je suis convaincu qu'ils s'interrogent également. En deux mois, on n'a jamais rien laissé paraître tous les deux, personne n'a jamais rien soupçonné. Mais il suffit qu'il se ramène pour que des rumeurs naissent. Tu vas me dire qu'elles sont infondées ? Que ça ne vient que de moi ?

— Mais pourquoi tu écoutes ces conneries ? Ce ne sont que des ragots, tu es stupide ou quoi ?

— Oh oui, je suis stupide. Je suis stupide d'avoir voulu croire que ça ne changerait rien, qu'il ne représentait plus rien pour toi, que-

— Évidemment qu'il ne représente plus rien !

— Alors prouve-le-moi !

— Que je te le prouve ?

Minseok recula d'un pas.

— Pourquoi est-ce que je devrais faire ça ?

Injoon ricana :

— Je me fous de ce qu'on raconte sur vous, le problème est que c'est fondé. Tu crois que je suis aveugle, Minseok-ah ? Tu crois que je ne vois pas que tu retombes amoureux de lui ?

— Je te demande pardon !?

— Ne prends pas cet air outré, je t'en prie ! Tu es tellement dans le déni que tu ne remarques même pas que tu ne fais plus rien, ici. Tu ne disais pas que c'était moi qui étais inutile l'autre jour, sur le site ? Il semblerait aujourd'hui que ce soit toi, c'est amusant.

Minseok ouvrit la bouche pour rétorquer mais aucun son n'en sortit.

— Tout ce que tu sais faire désormais, c'est lui courir après pour savoir quelle stupide phrase il a encore pu traduire. « Jiho par-ci, Jiho par-là », tu me prends vraiment pour un idiot. Vous n'arrêtez pas de vous sourire, de vous toucher ; c'est à se demander comment vous avez fait pour vous retenir de baiser devant toute l'équipe.

ʟ'ᴀᴜʀᴏʀᴇ ᴅ'ᴀᴘᴏᴘʜɪꜱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant