Chapitre 4 - N35:Aa1

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Alors que les archéologues et les ouvriers s'entraidaient afin de vider le tombeau, des éclats de voix se firent entendre à l'extérieur. Le mot remonta jusqu'à Menes, Minseok et Injoon qui rebroussèrent chemin.

Ils se retrouvèrent face aux forces de l'ordre égyptiennes qui tentaient de retenir des dizaines de journalistes qui souhaitaient leur heure de gloire.

— Que se passe-t-il ici ? demanda Menes.

— Est-il vrai que vous avez trouvé un nouveau pharaon ? questionna un homme en anglais.

— De quelle époque date le corps ? poursuivit un autre.

— Qu'avez-vous trouvé d'autre ?

— Pouvez-vous confirmer qu'il y avait deux corps ?

— Est-il vrai que le deuxième n'était pas dans un sarcophage ? rebondit un journaliste avec un accent japonais.

— Stop ! coupa Menes en levant les mains en l'air. Nous comprenons l'intérêt que vous portez à nos découvertes et nous vous en remercions. Cependant, nous avons déjà une équipe de reporters sur place qui relaie les informations que nous possédons. Nous tiendrons une conférence de presse dans les jours à venir pour faire le point et vous y serez tous conviés, il vous suffit de demander une accréditation. Mais pour le moment, je regrette, nous ne pouvons rien vous dire et vous ne pourrez pas entrer sur le terrain d'ici la fin des fouilles.

— Ce n'est pas normal ! s'écria une femme.

— Pourquoi privilégiez-vous certains journaux ? Tout le monde devrait avoir le droit à l'information, à défaut d'avoir l'exclusivité ! renchérit une autre.

— C'est vrai ! hurla un homme.

— Regarde-les pleurer, ils sont pathétiques.

Minseok tourna la tête, et il tomba sur la reporter coréenne qui les suivait justement depuis le début, avec à côté d'elle, son homologue français.

Yoon Shinhye n'avait qu'un an de plus que lui, mais son mauvais caractère et son franc-parler lui donnaient le sentiment d'être un microbe à chaque fois qu'il devait s'adresser à elle. Elle avait un visage fin souvent renfrogné et un regard sombre généralement caché sous des cheveux noir de jais, coupés au carré. À sourire ainsi, elle avait l'air machiavélique.

— Totalement. À mendier pour obtenir quelques infos. Tu penses qu'on devrait avoir pitié d'eux et leur filer quelques miettes ? railla le Français.

Contrairement à elle, Erwan Le Goff était bien plus avenant ; des yeux clairs, et un beau sourire qui pourrait presque réussir à convaincre Minseok de lui lâcher quelques renseignements. C'était un démon sous son visage d'ange. La preuve était qu'il avait obtenu une information quatre jours plus tôt sans qu'il n'ait eu à venir la lui soutirer.

— Vous êtes vraiment des enflures, s'amusa Minseok.

Ils pivotèrent vers lui, d'abord choqués, avant de s'esclaffer en hochant la tête.

— J'assume, clama Erwan avec un rictus. Bon, sur ce, je vais aller voir la belle Mariam ; elle a peut-être des nouvelles du corps à me donner.

— Bonne idée, dit Shinhye.

— Hop, hop, hop, que crois-tu faire, là ? la stoppa-t-il. Va chercher un autre scoop, chacun son tour.

— Tu rêves. Tu m'as devancée sur la jarre, donc cette fois, je veux la priorité à défaut d'avoir l'exclu, comme dirait le poulailler à côté.

Les infos qui avaient fuité sur la jarre venaient donc de lui. Minseok aurait dû être plus discret en en parlant à Noor.

— Bah, fallait penser à aller la voir avant, dégage.

ʟ'ᴀᴜʀᴏʀᴇ ᴅ'ᴀᴘᴏᴘʜɪꜱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant