ʟ'ᴀᴜʀᴏʀᴇ ᴅ'ᴀᴘᴏᴘʜɪꜱ

Chapitre 38 - Animosité

Ça faisait une bonne demi-heure que Minseok ruminait, le regard fixé au sol tandis qu'il marchait, et les mains croisées dans le dos. Alors comme ça, Jiho avait passé la nuit avec les journalistes ? Avec Yoon Shinhye ? Ça ne collait pas. Comment avait-il pu faire ça ? Et s'il y avait été contraint ? Non, Jiho était bien trop fier et trop intelligent pour se laisser manipuler... Mais s'il avait bu... Est-ce qu'ils auraient pu en profiter ?

Il contracta la mâchoire à s'en faire mal, puis il tourna les talons à la recherche de Yoon Shinhye. Il fit irruption dans le bâtiment qu'elle occupait quotidiennement avec ses collègues et lui sauta dessus.

— Qu'est-ce que tu lui as fait ? demanda-t-il de but en blanc.

— Je te demande pardon ?

— Qu'est-ce que tu lui as fait ?

— À qui ?

— Ne me prends pas pour un idiot.

— Oh, tu parles de Jiho ? Rien, pourquoi est-ce que je lui aurais fait quelque chose ?

— Il ne te supportait pas il y a deux jours, alors comment il a pu passer la nuit... avec toi ?

Un sourire étira les lèvres de Shinhye qui s'assit plus confortablement dans son siège.

— Et est-ce que je peux savoir en quoi ça te regarde, Jung Minseok ? Ce qu'il se passe dans notre lit ne concerne que nous, non ?

Les ongles de Minseok s'enfoncèrent dans ses paumes, mais il ne les sentit même pas. Elle l'énervait au plus haut point. Elle ne lui dirait rien, sauf si ça pouvait le faire bouillir davantage.

— Pourquoi cette tête, cher collègue ? Serais-tu jaloux ?

— Jaloux ? De toi ? Pourquoi je le serais ?

Shinhye se leva et se rapprocha de lui. Il recula par réflexe mais lui fit face.

— À toi de me le dire, Minseok-ssi, prononça-t-elle d'un ton mielleux. C'est toi qui es en train de me faire une scène parce que tu penses que j'ai touché à ton précieux petit traducteur.

— Loin de là, tes histoires de cul comme les siennes ne me regardent pas. Je ne veux juste pas que tu t'approches de lui.

— Et pourquoi ça ?

— Parce que je ne te supporte pas. Est-ce que je dois te rappeler les coups bas que tu nous fais depuis des semaines ?

— Et est-ce que je dois te rappeler la fière chandelle que tu me dois ? Sans mon intervention, il n'aurait probablement jamais remis un pied sur le site avant la fin des fouilles. Es-tu certain que c'est de moi qu'il devrait se méfier ? Étrangement, je ne pense pas.

Elle contourna Minseok pour sortir, et lorsqu'il comprit ce qu'elle avait insinué, il s'élança à sa suite.

— Je te prierai d'arrêter avec tes sous-entendus constants. La seule personne dont Jiho doit se méfier ici, c'est toi. Alors si tu ne l'as pas touché, c'est parfait. Mais abstiens-toi de dormir avec lui dans les jours qui viennent.

— Tu sais, qu'on dorme à deux ou à trois, je m'en tape. C'est plutôt à lui que tu devrais faire tes sermons. Je ne l'ai pas invité à se joindre à nous pour m'envoyer en l'air avec, bien que ça ne m'aurait pas déplu, mais parce qu'il n'avait aucun endroit où aller. Tu ne veux pas qu'il vienne dans les gîtes avec nous, alors soit. Dans ce cas, démerde-toi pour lui trouver un logement, car il me semble que tu lui as dit que tu t'en occupais. Et si tu ne peux pas, abstiens-toi de baiser dans les jours qui arrivent.

Minseok grinça des dents tandis que Shinhye s'éloigna. Il regrettait. Il n'aurait pas dû aller la voir, il aurait dû se douter que ça se terminerait de cette manière.