Chapitre 43 - Étrange ambiance

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La fin de journée ne tarda pas à arriver et la clôture de l'inventaire avec.

C'est avec des soupirs de soulagement et des gémissements que tous se levèrent avant de se féliciter les uns et les autres pour leur travail. Chaque objet fut emballé puis déposé dans un carton avec d'autres, du papier journal roulé en boule pour amortir les chocs. Tous les colis furent ensuite chargés à la chaîne dans un véhicule autorisé à pénétrer le site, et les précieux trésors s'en allèrent pour la capitale.

— Bon, eh bien, je pense que nous avons terminé, akhuti...

— Pas encore, on doit vérifier qu'on a absolument tout découvert ! corrigea Minseok. Je ne quitterai pas ce site tant qu'on n'aura pas eu la confirmation qu'il n'y a plus rien à exhumer.

— Je sais, mais je parlais du reste.

— Je sais, je disais ça pour avoir le plaisir de te contredire, rit-il.

— Aaah, fais attention akhi, ne joue pas trop avec moi ! le prévint Menes en le pointant du doigt. Bref. Gardons le discours émouvant ainsi que les larmes pour la fin de semaine, mais merci à tous d'avoir travaillé sans relâche dans des conditions difficiles avec nous.

Quelques voix s'élevèrent, remerciant les archéologues de leur avoir permis de vivre un rêve, de participer à une aussi formidable aventure, humaine comme historique, puis tous se souhaitèrent une bonne fin de journée avant que le périmètre ne commence à se vider.

— Ça fera bizarre quand il n'y aura plus personne, murmura Minseok.

— Oui, répondit Asar. Quand il faudra démonter le campement et abandonner le tombeau à l'État... Ça ne sera plus notre endroit, ça fera une drôle d'impression...

— Ça sera notre endroit dans les livres d'Histoire, akhi. Allez, allons boire un coup, nous l'avons bien mérité. Et détends-toi, Injoon. Qu'est-ce que tu as depuis tout à l'heure à faire la gueule et à insulter le moindre grain de sable ? Le mal du pays n'explique pas tout.

— Je suis fatigué. Et je n'ai pas soif, allez-y sans moi.

— Hors de question, tu viens. On y va tous les quatre.

Minseok leva les yeux sur Injoon qui avait la mâchoire serrée, puis il tourna la tête. Il n'avait pas envie de se retrouver à passer la soirée ou une partie de la fin de la journée avec cet homme qui ne respectait plus ses sentiments.

— Allons-y, ça fait un moment qu'on n'a pas quitté le campement tous les quatre. Laissons le tombeau aux bons soins de la sécurité. On a bien mérité de se détendre un peu.

— On se détendra lorsque ça sera vraiment terminé, Menes, pourquoi tu veux boire ce soir ? râla Injoon.

— Parce que j'en ai envie. Et puis, je ne parle pas d'alcool, tu sais qu'on n'en prend pas. Allez, viens, sinon je te traîne de force jusqu'au centre-ville.

Injoon roula des yeux.

— Très bien.

— J'ai des affaires à aller chercher, ne m'attendez pas.

Minseok s'enfuit vers la petite pièce du fond mais il ne trouva rien dans son sac à part ses papiers, son téléphone, sa montre, des carnets et des crayons. Il n'y avait aucun vêtement. Il avait été tellement tête en l'air après sa réconciliation avec Injoon...

— Fait chier.

Il fallait qu'il rentre à l'hôtel, et il n'allait pas avoir d'autre choix que de mendier à la réception ou de supplier Injoon. Ou alors il devrait croiser Jiho afin de récupérer sa clé, mais ce dernier avait détallé juste après le discours de Menes.

ʟ'ᴀᴜʀᴏʀᴇ ᴅ'ᴀᴘᴏᴘʜɪꜱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant