Chapitre 48 - Craquèlement

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Alors qu'Aton était désormais assez haut dans le ciel, Minseok commença à gémir et porta les mains à son visage. Il avait un horrible mal de crâne, comme s'il avait bu plus que de raison la veille. Il ouvrit les yeux mais son cœur loupa un battement. Tout était noir. Les stores étaient-ils fermés ? Faisait-il encore nuit ? Non, il faisait bien trop chaud dans la pièce, et il pouvait sentir les rayons du soleil sur sa peau. Alors pourquoi ne voyait-il rien ?

Sa respiration commença à accélérer sous la peur. Il se redressa et chercha à l'aveugle sur le lit, mais il n'y avait personne pour l'aider. Il se retourna vers la table de nuit et réussit par miracle à tomber sur son téléphone. Il le déverrouilla grâce à son empreinte, les mains tremblantes, et il activa la commande vocale pour appeler Injoon. Le répondeur se déclencha tandis que ses larmes ne pouvaient s'empêcher de couler.

— Joon-ah... Injoon-ah, je ne vois plus rien... Je viens de me réveiller et je ne vois plus rien... Comment... Comment c'est possible ? J'ai peur... Je... Je suis tout seul au gîte, je ne sais pas quoi faire... Viens me chercher... Je t'en supplie... Fais vite...

Il raccrocha en appuyant sur la touche de verrouillage, puis lâcha son téléphone et porta ses mains tremblantes à son visage. Ses paupières se fermèrent par réflexe et un nouveau sanglot le prit lorsqu'il réalisa que ses yeux avaient bien été ouverts.

— Jiho-ya ? prononça-t-il soudain en se souvenant qu'il avait passé la nuit avec lui. Ji-ya, tu es là ?

Aucune réponse. Il se tourna sur sa droite et parcourut les draps du bout des doigts, mais il n'était pas là.

— Ji-ya ?

Mais rien, il n'y avait personne d'autre dans la pièce. Quelle heure était-il ? Pourquoi l'avait-il laissé seul ?

Minseok tenta de se lever mais il perdit l'équilibre. De toute façon, où aurait-il pu aller ? Il se recroquevilla sur le lit. Son crâne le lançait de plus en plus et il ne pouvait même pas prendre le moindre médicament pour se soulager. Il avait envie de mourir tellement il souffrait, ça lui soulevait le cœur. Et il ne pouvait rien faire.

Il finit par perdre connaissance, et lorsqu'il se réveilla une heure plus tard, un voile rouge derrière ses paupières, il porta immédiatement les mains à ses yeux. Il les ouvrit lentement et les larmes lui montèrent aussitôt quand il réalisa qu'il était de nouveau capable de voir. Avait-il rêvé ? Il s'essuya les joues sans pouvoir s'empêcher de pleurer et se leva. Il se rua vers la salle de bain et se passa de l'eau sur le visage avant de se jeter sur ses vêtements. Il quitta la chambre en courant, abandonnant ses affaires et laissant la porte grande ouverte avec la clé dans la serrure.

L'esprit ailleurs, il sauta dans le premier taxi qu'il croisa et partit en direction de la ville, de l'autre côté du fleuve.

Après quarante minutes, il fut enfin déposé à l'hôtel. Il eut la chance de trouver un billet dans sa poche qu'il donna au chauffeur et s'enfuit sans même récupérer sa monnaie ou sa note de frais.

Arrivé devant la porte de sa chambre, il y frappa violemment, tambourina et hurla le nom d'Injoon pour qu'il lui ouvre, sans succès. Il se hâta alors de redescendre à l'accueil et quémanda sa carte que Jiho avait laissée quelques jours auparavant. Il remonta au quatrième étage après l'avoir presque arrachée des mains du réceptionniste. Il la passa dans le boîtier mais il découvrit une pièce vide. Injoon n'était pas là.


Après avoir tenté de le rappeler depuis le téléphone de la chambre et s'être changé, il récupéra quelques billets dans sa valise et rebroussa chemin. Il sauta de nouveau dans le premier taxi venu et prit la direction de la rive ouest.

ʟ'ᴀᴜʀᴏʀᴇ ᴅ'ᴀᴘᴏᴘʜɪꜱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant