Chapitre 52 - Per-aâ

67 8 5
                                    

Après de longues minutes de monologue, Shinhye s'arrêta.

— Voilà, maintenant tu sais tout. Je peux me coucher ?

— T'es vraiment sûre que c'est ce qu'il t'a raconté ?

— Oui. Je ne sais pas comment ça va se finir, même si on peut aisément deviner que ça se terminera mal, vu ce qu'on a découvert... Mais j'ai un mauvais pressentiment. Quant à Jiho, je pense qu'il s'est beaucoup trop attaché à ce truc et que ça le flingue moralement. T'aurais pas dû le laisser bosser là-dessus seul.

Minseok releva les yeux sur Injoon qui l'observait toujours et qui caressait sa cuisse depuis qu'il était venu se rasseoir sur le lit.

— Oui, je pense aussi... Ça me serre le cœur.

— Tu m'étonnes.

Minseok ne répondit pas.

— Donc voilà, reprit-elle. Mon titre d'article est fondé, il n'est pas mensonger. Il explique juste ce que j'ai ressenti à l'écoute de la première traduction. Et puis, cet article vient de mon blog, pas de mon journal, pète un coup, il va passer inaperçu.

— N'importe quoi, c'était le premier résultat. Tu sais à quel point les infos circulent vite quand elles sont relayées sur Twitter ?

— Je ne l'ai pas posté sur Twitter.

— Mais tu as sans aucun doute posté un lien vers ton article, ne me prends pas pour un con.

— Tu as gagné, bâilla Shinhye. Allez, je te laisse, je suis épuisée.

— Je te préviens, tu-

— Bonne baise !

Elle raccrocha et Minseok se sentit bouillonner davantage. Il venait d'apprendre trop de choses d'un coup, et Yoon Shinhye l'avait bien trop énervé.

— J'ai envie de la dépecer. De la découper en petits morceaux, et de jeter tout ça dans un enclos à cochons pour qu'on ne retrouve plus jamais aucune trace d'elle, dit-il entre ses dents.

Injoon rit et remonta sa main insidieusement sur l'intérieur de la cuisse de Minseok.

— Tu feras ça demain.

— Tu as raison. Je suis trop énervé pour le moment, je pourrais accidentellement laisser des preuves derrière moi.

Il mit son téléphone à charger avant de s'allonger sur le lit, les yeux rivés sur le plafond. Injoon éteignit les lumières et se recoucha face à lui. Il posa une main sur son ventre et le caressa du bout des doigts, puis embrassa son épaule.

— Détends-toi. Ça ira mieux.

— Je suis trop énervé pour me détendre.

— Alors je vais t'y aider.

Minseok rit narquoisement tandis qu'Injoon se surélevait pour apposer des baisers le long de sa clavicule. Il plongea ensuite dans le creux de son cou.

— J'ai pas envie, soupira Minseok.

Injoon se figea et serra la mâchoire. Combien de fois s'était-il fait recaler depuis la fin d'après-midi ?

Il se retourna. Il en avait marre. Ce n'était même plus une question de frustration physique ; toute cette situation l'énervait au plus haut point.

Un bon quart d'heure s'écoula sans qu'aucun des deux ne parvienne à trouver le sommeil. Minseok pivota vers son compagnon :

— J'arrive pas à dormir.

— Moi non plus.

— Je suis encore énervé.

ʟ'ᴀᴜʀᴏʀᴇ ᴅ'ᴀᴘᴏᴘʜɪꜱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant