Eclat d'espoir : Le combat pour l'espoir, jusqu'à la dernière page

🦋Chapitre 6 : Une revanche efficace

— Kaylee ! Dépêche-toi !!

J'aimerais bien me hâter, mais je ne peux pas accélérer la cuisson ! Une fois que le micro-ondes émet du bruit, je l'ouvre et attrape les pâtes bolognaises déjà préparées. Je trottine jusqu'à lui et lui tends.

— Bon appétit, Padre !

Je reste devant lui, aussi droite que possible et j'attends. Il prend une première bouchée, mais recrache aussitôt. Une grimace apparaît sur son visage, et il me balance le plat à la tête. La poêle me brûle la nuque. Choquée par son geste, je recule instinctivement, laissant le plat tomber au sol dans un bruit sourd.

— Tu as voulu me brûler, Vacío !

Des larmes de douleur montent dans mes yeux alors que je sens la brûlure sur ma nuque. Mon père, lui, reste là, les yeux injectés de colère. Je sais qu'il est inutile de protester. Il se lève ainsi que son bras. Avant même que son poing atteigne ma joue, je me réveille en sursaut.

Mon premier réflexe, c'est de toucher, mais aucune douleur n'est apparente. Je respire comme un vieux ventilateur.

   Je reste un moment allongée, les yeux fixés sur le plafond, reprenant lentement mes esprits. Les battements de mon cœur finissent par se calmer, et je me rends compte que la chambre est plongée dans l'obscurité, hormis la faible lueur provenant de la rue qui filtre à travers les rideaux.

J'attrape mon téléphone, mes doigts glissent instinctivement sur l'écran. Après plusieurs tonalités, une voix endormie atteint mes oreilles, et je me détends.

— Leezie ?

— Hey... Soufflais-je.

— Cauchemar ?

— Oui. Chuchotais-je.

J'entends les draps se froisser dans le combiné, puis plus rien.

— Est-ce que tu t'es griffé ?

J'allume ma lampe de chevet et examine mes bras.

— Non.

— Tu as cauchemardé de ?

— Mon père.

Il souffle doucement dans le micro.

— Je pensais que c'était seulement lorsque tu le voyais ou entendais ?

— Il était chez ma mère, j'ai eu Layana en FaceTime. Il m'a parlé.

Je sais qu'il acquiesce de la tête, parce que je le connais par cœur. Il me demande comment s'est passé mon installation jusqu'à maintenant, alors je lui raconte tout.

Reeze est mon meilleur ami depuis le collège, depuis, il ne me lâche plus, et il connaît tout de ma vie.

Quand je suis rentrée chez mon père à la fin de ma quatrième, nous avons continué à avoir des contacts, et nous nous voyons dès que possible. Maintenant, je suis trop loin, mais je compte l'appeler souvent.

C'est grâce à lui que je ne suis pas bloquée face aux hommes. Grâce à lui que je ne crains pas d'être comme je suis avec Hayden. Surtout grâce à lui que je n'en ai pas fini avec ma vie. Entre mon père et le harcèlement, je voulais en finir. Il a réussi à me donner un but, et je m'en souviens comme si c'était hier.

— Je n'y arrive plus. Je ne dors pas, je ne mange plus... J'étouffe... J'ai la gorge serrée... Je suis fatiguée.

Je le regarde suppliante. Reeze attrape mes mains dans les siennes comme si j'allais m'enfuir.