Eclat d'espoir : Le combat pour l'espoir, jusqu'à la dernière page

🦋Chapitre 29 : Promesse silencieuse

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TW : ce chapitre aborde les maltraitances qu'à subit Kaylee.
Si tu n'es pas à l'aise avec ceci, je te conseille de passer au chapitre suivant
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Adossée à la rambarde, les yeux clos, je respire profondément, savourant chaque perle d'eau qui s'écrase sur mon visage, mes cheveux, mes vêtements, et mon âme. Seul le bruit régulier des gouttes tombant sur le bitume parvient à mes oreilles. Je ne veux pas bouger. Je voudrais rester sous cette pluie pour l'éternité. L'odeur de la pluie fraîche sur le bitume me procure une sensation presque apaisante.

— Lee, tu vas attraper froid. Lance doucement mon amie près de la baie vitrée.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée sur le balcon, mais cela m'est égal. Je prends une profonde inspiration puis me tourne vers elle. Ils sont tous assis sur les canapés, les yeux fixés sur nous. Je m'assois sur la chaise que j'utilisais auparavant pour fumer, la tournant vers eux. Je m'efforce de contrôler ma voix car je sais que si je la laisse échapper maintenant, elle tremblera.

Après quelques minutes où Brianna s'est installée en diagonale de moi, assise par terre mais à l'abri, je prends une seconde inspiration, ma voix tremblante. J'ai envie de me maudire, mais je ne peux plus faire marche arrière. Si la pluie avait caché mes larmes, maintenant ils le savent à ma voix.

— Mes parents se sont séparés quand j'étais très jeune, vers mes trois ans. J'étais fille unique, puis ma mère a rencontré mon beau-père et ils ont eu ma sœur. Au début, je ne comprenais pas pourquoi je ne vivais plus avec elle. Mon père me répétait qu'elle n'était pas gentille, qu'elle allait m'emmener très loin parce qu'elle s'était installée à des kilomètres de lui, et qu'en plus, elle ne venait jamais me rendre visite. J'ai appris plus tard, lors d'une de ses colères, que c'est lui qui l'en avait empêchée.

Je marque une pause, ne sachant pas trop quoi dire. Les uns après les autres, ils se lèvent pour venir s'asseoir en face de moi, comme Brianna, placés comme des enfants devant la maîtresse.

— J'ai passé ma primaire avec lui. Mon père n'a jamais été violent, pas une seule fois. Il était vraiment incroyable avec moi, j'en étais fière. Je soupire, sachant que je dois aborder des choses sérieuses. Un jour, j'avais environ dix ans, il est venu me chercher à l'école parce que je m'étais bagarrée. Ce jour-là, j'ai vu son regard, ses pupilles dilatées, remplis de colère alors j'ai baissé les yeux tout le long où il me grondait. Il était froid, cru dans ses mots, et je me rappelle encore des frissons que j'ai ressentis... Je marque une pause, posant ma main sur ma nuque en me remémorant ce souvenir. La boule dans ma gorge grossit. Il m'a hurlé dessus. Enfin, jusque-là, c'était normal, j'avais fait une bêtise, mais ce soir-là, c'était différent. C'était le jour où il avait perdu son boulot. Il avait commencé à fumer de la drogue depuis environ un mois, et moi bêtement, je ne m'en étais pas rendu compte. À mon âge, je ne savais pas ce qu'il prenait. "La drogue apaise l'homme bouleversé, mais sa abrutie la pensée", comme on dit. Bref, j'avais mal choisi mon jour, apparemment, il était même allé frapper dans le mur. Ça m'a traumatisée.

Je secoue légèrement la tête pour chasser les images gravées dans ma mémoire. Aucun d'eux ne bouge ni n'émet de son. C'est comme si j'étais seule, et je crois que ça me rassure un peu. De toute façon, je suis trop plongée dans mon histoire pour vraiment m'en rendre compte.

— Au début, c'étaient de grosses engueulades. Il était très sec avec moi. Chaque dispute se terminait par un objet cassé. Un soir, en rentrant d'une soirée, il m'a renversé une bouteille de vin sur la tête parce qu'il n'avait pas supporté que je sois à la maison sans lui. Ensuite, il m'attrapait le bras ou le poignet assez fort pour me laisser des bleus. Il voulait souvent m'enfermer dans ma chambre, et je l'entendais s'énerver derrière la porte.