Chapitre 12

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Lorsque Sophie se réveilla, Kara et Bethany étaient en train de préparer le repas, toujours aussi complices. Sophie les observa en silence pendant qu'elles préparaient une salade, tout en sirotant du vin. Elle était fascinée de les voir s'amuser, discuter et rire ensemble. Elle écoutait sa fille parler anglais, avec une fluidité et une aisance naturelle. Elle se souvint qu'il y a dix ans à peine, elle se tirait les cheveux de frustration parce qu'elle ne comprenait rien à cette langue.

Le bruit d'une voiture se garant dans l'allée ne les perturba pas. Kara disposait les assiettes sur la table tandis que Bethany coupait des tomates. Kara s'approcha de Bethany et déposa un baiser sur sa nuque. La porte s'ouvrit, et le sourire de Sophie s'élargit encore davantage.

« Bonsoir chéri, tu arrives juste à temps, nous avons de la visite.

— Salut, Papa », s'écria Kara depuis la cuisine, posant son verre sur l'îlot avant de rejoindre son père, suivie de près par Bethany.

« Caroline ! » s'exclama-t-il en la prenant dans ses bras sentant la sueur. Avant de l'embrasser sur le front. « Désolé, j'ai conduit dix heures d'affilées.

— Ce n'est pas grave, ça me fait plaisir de te voir. Je te présente Bethany. Une collègue de travail, mais surtout ma meilleure amie. Harp, voilà mon Papa, Pierre.

— Euh, bonsoir, Bethany », la salua Pierre en anglais, « bienvenue chez nous.

— Ravie de faire votre connaissance, Monsieur », répondit-elle en français, ce qui soulagea Pierre.

« Donc, vous êtes une collègue et amie de ma fille, j'ai hâte d'en apprendre plus sur sa vie à Los Angeles », dit-il en souriant, en lui serrant la main. « Si vous le permettez, je vais aller prendre une douche. »

Kara et Bethany retournèrent en cuisine, bras dessus, bras dessous, sous le regard de Pierre et Sophie.

« Une collègue... » murmura-t-il.

« Oui », confirma Sophie sur le même ton. « Mais en ce qui concerne leur amitié, c'est un peu plus que ça, je préfère te prévenir. Elles sont plus ou moins ensemble, c'est une amitié et plus si tu vois ce que je veux dire. Va sous la douche, mon homme, tu empestes.

— Et plus si affinités », ajouta-t-il.

« Ça t'embête, Pierre ? » demanda-t-elle toujours en chuchotant. « Notre fille est heureuse avec Bethany. Elle est charmante cette fille, vraiment adorable. Je l'apprécie beaucoup, alors essaie d'être gentil avec elle.

— Promis, ma puce. J'ai laissé mon sac dans le coffre, j'irai le chercher tout à l'heure.

— Tu restes combien de temps ?

— Trois jours, j'ai une route à faire, mais en Espagne, ce sera moins long, deux, maximum trois jours, ensuite quelques jours de repos. »

Sophie mit des steaks sur le barbecue, tandis que Kara et Bethany discutaient dans le jardin, profitant de l'air moins chaud. Bethany jouait avec son médaillon, la tête posée sur l'épaule de Kara, lorsque Pierre rejoignit sa femme dans la cuisine, regardant les filles par la fenêtre.

« Ah, avant qu'elle ne te reprenne, Caro préfère qu'on l'appelle Kara.

— Pourquoi ?

— Un truc d'Américains, ne cherche pas à comprendre. Regarde-les toutes les deux, elles sont bien ensemble, non ? Regarde comme notre bébé est souriante. Tu te souviens la dernière fois qu'elle est venue, il y avait tant de tristesse dans ses yeux. Je viens de passer trois jours avec elles, ce n'est plus du tout la même fille. Elle est heureuse et forte. Aujourd'hui, nous nous sommes fait enquiquiner par des jeunes. Tu aurais vu ta fille, tu ne l'aurais pas reconnue. Nous étions assises à une terrasse, l'un d'eux a posé sa main sur le bras de Kara, et l'instant d'après, elle était debout et lui cassait le nez...

Second chances Tome 1/6Où les histoires vivent. Découvrez maintenant