Second chances Tome 1/6

Chapitre 25

À peine sorties de la voiture, Abigail se précipita en pleurant vers sa chambre. Sophie et Caroline, inquiètes, se dépêchèrent de faire le tour de la maison pour comprendre ce qui se passait.

« Tilly n'est pas avec vous ?" demanda Sophie, anxieuse.

« Elle a pris sa décision pour éviter un déchirant adieu demain, n'est-ce pas ? » demanda Caroline, faisant preuve de perspicacité.

« Oui, nous étions sur le point de partir quand elle nous a pris par surprise. Elle est rentrée dans un poste de police.

—  C'est une jeune fille courageuse. Vous allez devoir prendre soin d'Abigail, la soirée va être difficile pour elle, elle se retrouve seule, une fois de plus.

— Nous sommes là, maman.

— J'y vais », se proposa Bethany en montant les escaliers.

Kara observa alors que Bethany frappait deux coups et entra dans la chambre. Elle se sentait impuissante et détestait cela. Après avoir embrassé sa mère et sa grand-mère, elle prit son téléphone et commença à regarder les billets d'avion pour le surlendemain. Kara avait soudainement besoin de retrouver sa ville, l'anonymat, d'être seule un moment. Elle réalisait que sa vie serait différente désormais. Bethany s'installait pour de bon avec elle, Abigail aussi. Elle avait besoin de se défouler, d'évacuer toute la tension qui l'habitait, de cogner. Sans un mot, elle se leva et prit ses clés avant de sortir de la maison, se dirigeant vers la maison d'Antonin. Elle pensait pouvoir se défouler sur lui, mais elle tapa sur le volant de rage en ne le trouvant pas, ignorant qu'au même moment, il était à l'hôpital. Il ne lui restait qu'une solution, un bar. Là, elle trouverait quelqu'un à cogner. Descendant dans la vallée, elle se gara sur le parking du Bar-barre et entra pour s'installer au comptoir et commander une bière. La barmaid, Aurélie, était bavarde. Une jolie fille comme elle attirait les regards et Aurélie, malheureusement pour Kara, repoussait tous ceux qui voulaient la draguer. Elle dut donc provoquer son souffre-douleur sur le chemin des toilettes, prétextant qu'il lui avait touché les fesses. Elle le poussa légèrement en l'insultant, mettant en doute sa virilité tout en le soupçonnant de se soulager dans l'étable avec les vaches. La provocation porta ses fruits et au moment où il leva la main vers elle, alors que ses amis rigolaient, elle cogna rapidement, le mettant au tapis. Repassant par le comptoir, elle remercia Aurélie et s'excusa pour le déchet par terre.

Kara n'était pas totalement soulagée, et l'imbécile avait réussi à lui faire mal à la main en frappant sa mâchoire. Après être remontée en voiture, Kara laissa libre cours à ses larmes pendant un moment avant de rentrer chez elles, soucieuse de ne pas inquiéter Bethany et de l'empêcher de déclencher une émeute dans le village pour la retrouver. Rien que cette idée la fit sourire, sachant que Bethany était prête à tout pour elle, dévouée et totalement dévouée et protectrice.

En se garant dans l'allée, elle trouva Bethany assise dans l'entrée, vêtue d'un manteau. Bethany se leva rapidement et l'étreignit, la suppliant de ne pas recommencer, exprimant sa préoccupation, surtout en voyant la main blessée de Kara. Kara expliqua qu'elle avait ressenti le besoin de libérer sa frustration en frappant quelqu'un. Bethany la serra plus fort, lui demandant de ne plus agir ainsi, et lui assurant qu'elle serait là si Kara avait besoin de libérer sa colère. Elle l'encouragea à venir la trouver pour qu'elles se battent ensemble. Kara reconnut la véritable nature de Bethany dans ces paroles et l'embrassa, profondément amoureuse.

« Comment va Abby ? demanda Kara.

« Elle dort. J'ai déplacé son matelas dans notre chambre et ton sommier dans l'autre, en mettant les deux matelas par terre pour qu'elle ne se sente pas seule cette nuit. Même si elle a passé des mois seule avant de rencontrer Tilly, elle est fragile et sensible. Tilly lui faisait du bien. Il ne faut pas l'abandonner, Kara, sinon elle pourrait faire une bêtise. Désormais, nous en sommes responsables. »