Chapitre 22

38 7 0
                                    

Antonin se regardait dans le miroir, le visage tuméfié, essayant de stopper les saignements à l'aide de coton et de désinfectant. Son visage lui faisait mal, marqué par les coups violents qu'il avait reçus. Il fixait une photographie où il était assis sur un banc avec Caroline lors d'une fête dans un village voisin, quinze ans plus tôt. Elle avait toujours eu un visage magnifique, avec une légère rondeur qui mettait en valeur ses belles formes, bien qu'elle en fût complexée. Mais Caroline ne ressemblait plus du tout à la fille avec laquelle il avait grandi. Elle était devenue mince, d'une beauté divine, ses traits étaient devenus gracieux. Mais sa personnalité était totalement différente de celle qu'elle avait autrefois. Antonin ne reconnaissait plus la Caroline qui recueillait les pigeons blessés pour les protéger des prédateurs, qui prenait les lézards des murs dans ses mains pour les mettre en sécurité, qui caressait tous les chiens qu'elle croisait. Elle l'avait frappé sans prononcer un seul mot, avec précision et rapidité. Bon sang ! Antonin ne comprenait plus rien. Et cette autre femme qui était arrivée de nulle part, lui sautant dessus, le frappant violemment de ses poings. Il se rappela soudainement ce qu'il avait pris pour une plaisanterie lorsque Caroline lui avait dit que la brune était une adepte des combats ultimes et qu'elle aussi savait se défendre. Il n'en doutait plus maintenant. Sa tête bourdonnait et il devait admettre que les deux femmes au physique de mannequin l'avaient mis à terre, blessant également son ego.

Antonin maudissait toujours les deux anglaises qui accompagnaient Caroline et sa copine, se demandant ce qu'elles avaient pu raconter pour que son ancienne amie lui en veuille à ce point. Il envisagea d'aller chez elle pour s'expliquer, mais pour la première fois depuis son retour d'Irak, il ressentit de la peur et décida plutôt de se coucher, son corps endolori. Il priait pour ne pas avoir à se rendre aux toilettes durant la nuit, sachant que se lever serait pénible et douloureux.

Récupérant son ordinateur portable, il commença à effectuer des recherches sur les combats ultimes féminins, espérant trouver des photographies de Caroline ou de sa copine. Cependant, il ne trouva rien sur les sites consultés. Déterminé, il utilisa un logiciel de reconnaissance faciale et modifia l'algorithme pour effectuer une recherche sur Internet. Puis il laissa son ordinateur travailler.

Antonin traversa une nuit de souffrance, chaque mouvement éveillant une nouvelle douleur. Le réveil fut une véritable torture. N'ayant jamais réellement eu à se battre auparavant, il était perturbé par le fait d'avoir été battu par une femme au physique de poupée Barbie. Son ego en avait pris un sérieux coup. Caroline s'était approchée de lui, sans aucune crainte, et l'avait attaqué avec ruse, utilisant des techniques qui semblaient tirées tout droit de l'Art de la guerre de Sun Tzu.

Si le réveil fut un pénible rappel de la veille, malgré la douleur, un sourire s'épanouit rapidement sur ses lèvres lorsqu'il réalisa qu'Internet lui avait donné une réponse. Après quelques recherches complémentaires, il découvrit des informations compromettantes pour sa vengeance. Il apprit que sa petite Caroline était en réalité une actrice porno connue sous le nom de Lexi Heart, et que sa copine, Erika Sweet, l'était également. Et au vu du nombre de films où elles jouaient ensemble, elles semblaient aimer se bouffer le minou toutes les deux. La perspective de mettre au pas les deux actrices pornos le motiva, lui donnant un regain d'énergie et aussi doucement que possible, il se leva, fit un brin de toilette et s'habilla, un sourire crispé sur les lèvres. Le plus difficile pour Antonin fut de se pencher pour mettre ses chaussures et il anticipait l'idée d'avoir des côtes de fêlées. Préférant en avoir le cœur net tout de suite, il décida de mettre sa vengeance de côté pour l'instant, sachant qu'il serait incapable de baiser Caro et sa copine, quoi qu'elles pourraient toujours le sucer, à genoux devant lui, le suppliant d'éjaculer dans la bouche l'une de l'autre. L'idée de les avoir à genoux devant lui, à sa merci, lui faisait du bien, atténuant la douleur... jusqu'à ce qu'il doive finalement s'asseoir dans sa voiture.

Antonin mit le contact et prit la route en direction d'Albi, décidé à se rendre aux urgences. Pendant le trajet, ses pensées étaient dominées par les images de Caro et sa copine, imaginant leurs réactions lorsqu'il les confronterait avec leurs identités d'actrices porno. Il prévoyait de calmer la brunette en utilisant son vrai nom également. Il se délectait déjà de voir Caro le regarder avec surprise lorsqu'il la prendrait violemment, une fois qu'il se sentirait mieux. Ensuite, il obligerait Caro à regarder attentivement tandis qu'il prenait sa copine lesbienne avec force, lui faisant subir ses assauts jusqu'à l'éjaculation, couvrant son corps et son visage de sperme. Obsédé par sa vengeance et son fantasme, Antonin négligea un virage et se rendit compte trop tard de la présence d'un bus arrivant en sens inverse. Dans une tentative désespérée pour éviter la collision, il tourna brusquement le volant, mais il ne put corriger sa trajectoire à temps. Sa voiture heurta violemment la paroi rocheuse à sa droite, avant de rebondir et de plonger dans le ravin à gauche.

Dans son malheur, Antonin eut la chance de ne pas être plus haut sur la montagne. Après quelques tonneaux, sa voiture finit par s'immobiliser en bas. Dans sa chance, malheureusement, ses nouvelles blessures et coupures camouflèrent les traces des coups qu'il avait reçus précédemment. Dans sa malchance, il dut remettre sa vengeance à plus tard, le SAMU le transportant en urgence devant toutes ses blessures, coupures et fractures.

Maintenu sur son lit, avec les jambes et les bras plâtrés, et une orthèse cervicale l'immobilisant, Antonin se retrouva à planifier minutieusement sa sortie. Sa vengeance serait douce, méthodique et complètement assouvie. Les filles paieraient cher. Depuis le retour de Caroline, sa vie avait pris une mauvaise tournure, apportant chaque jour son lot d'ennuis. Dans son optimisme, il n'avait pas anticipé que les filles seraient parties depuis un mois lorsque sa sortie de l'hôpital arriverait. Le côté positif, c'est qu'Antonin avait désormais le temps de profiter pleinement des soins prodigués par une aide-infirmière qui lui lavait le corps à l'éponge. Elle était souriante et attentionnée, et il ne lui fallut que deux semaines pour que les soins prennent une tournure plus intime, la bouche remplaçant parfois l'éponge sur certaines parties de son anatomie virile. L'hôpital avait ses avantages, pensait-il, avant de repousser l'infirmière par frustration. Malgré cette attention délicate, il ne parvenait pas à susciter de réaction. L'indifférence stoïque de sa virilité le plongea dans une colère sourde.

Second chances Tome 1/6Où les histoires vivent. Découvrez maintenant