The sin #half of my soul (Terminé)

Chapitre 40 - 🏙 Toucher au but

CAMERON

Je reçois un appel de Mendy. Depuis que je suis revenu de Tahiti, je ne lui ai toujours pas accordé de temps afin de discuter plus calmement et qu’elle puisse m’expliquer sa folie à s’en être prise à Shu. Je ne désire tout simplement pas en savoir davantage, mais je le lui ai promis, donc je décroche. À contre cœur. 

─ Il faut absolument que l’on se voit, commence-t-elle.

Je soupire fortement.

─ Mendy, je…

Elle me coupe immédiatement.

─ J’ai dit absolument.

Cela suffit pour que m’aiguiller. Elle détient un renseignement crucial concernant le dernier objet m’appartenant. En mettant la main sur celui-ci, je serai enfin libéré de ce poids immense de savoir ces œuvres de ma famille, que mes parents aimaient tant, se baladant dans la nature entre les mains de malfrats.
Ma seule question :

─ Où et quand ?
─ Disons chez Grimaldi’s, à midi ?

Elle fait des efforts pour tenter également de se faire pardonner. Mendy sait qu’il s’agit de la pizzeria que j’affectionnais, étant plus jeune, accompagné de Josh et Savannah. Nous nous y rendions fréquemment parce que la pepperoni était juste un délice. Elle l’est toujours j’imagine, enfin je suppose car cela fait un bout de temps que je ne m’y suis pas rendu, vu que désormais c’est le Luxury dishes qui nous accueille. Mais je ne vais pas tarder à le savoir.

─ Entendu, accepté-je tout de go.

Je pourrai également terminer de lui remettre les pendules à l’heure concernant son comportement avec Shu et Raina. Mais pour l’heure , je dois écouter ce qu’elle a à me rapporter. 

Je fais le nécessaire pour boucler mes derniers dossiers et rendez-vous avant ma pause repas. Il faudra d’ailleurs que je me rende à Londres dans les jours à venir concernant l’hôtel que j’y détiens ainsi qu’un club que je compte acquérir.
En quittant mon bureau, j’ordonne à Sandy, mon assistante, d’organiser mon futur voyage en Angleterre pour affaires en prenant en compte la compagnie de Raina. Ma perle n’est pas encore au courant de ce déplacement, mais j’espère qu’elle pourra se libérer en s’organisant comme elle a pu le faire en s’exilant à Tahiti.
Je veux redécouvrir à ses côtés toute la beauté de la planète que je n’ai jamais pu apprécier comme il se doit jusqu’à sa venue dans ma vie. Dorénavant à mes côtés, tout ce qui se présentera à moi aura une autre saveur, un aperçu totalement différent et ô combien stupéfiant de magnificence.
Elle et moi sommes tombés d’accord quant au surmenage de nos vies respectives. Le boulot y prend une trop grande part. Maintenant que nous avons trouvé la pièce principale et précieuse qui nous manquait tant, nous avons décidé de lever le pied.
Cela tombe un peu mal car elle est plongée en plein préparatif de sa future tournée le « Hope Family World Tour » ainsi que les Grammys qui se dérouleront à L.A., mais peu importe. Si nous devons attendre le bon jour, le bon moment pour prendre en main notre vie de couple en nous octroyant un peu plus de temps pour nous deux, jamais cela n’arrivera.
Nous menons chacun un train de vie professionnelle beaucoup trop élevé, ça en devient étouffant maintenant que nous avons une raison de vivre. Et attendre, c’est repousser à plus tard. Nous le savons, si nous ne posons pas nos nouvelles règles en nous imposant un ralentissement sévère simultanément, cela ne prendra jamais vie. Aucune chance que je permette à nos jobs et vies prenantes de prendre le pas sur notre couple. Jamais de la vie.
Nous n’avons même pas pu poser quelques jours pour Thanksgiving et encore moins pour Noël afin de les passer avec sa famille nouvellement réunie à Tahiti. Au lieu de cela, nous avons dû nous contenter d’avoir ses grands-parents avec nous via un écran d’ordinateur tandis que nous célébrions les fêtes de fin d’année entourés de nos amis. C’était autant agréable que triste de ne pas les avoir à table avec nous vu qu’aucun de ses aînés n’a l’air de vouloir poser un pied dans un avion.
Je vais donc régler mon dernier problème de patrimoine, puis faire en sorte d’appliquer ce que nous nous sommes promis : lâcher du lest. C’est pourquoi l’idée de la faire suivre avec moi lors de mon séjour à Londres sera l’occasion parfaite de nous accorder un peu de répit avant sa tournée. J’assurerai mes rendez-vous à l’hôtel de Londres, puis bouclerai tout aussi vite l’achat de ce club que je vise depuis quelques mois. Mon offre est irrefusable, donc cela ne trainera pas.
J’avertis John que je vais descendre. Lorsque je traverse le hall, je ressens du remords à ne pas mettre dans la confidence Raina quant à ce que je m’apprête à faire. Elle ne verrait pas d’un bon œil que je sois sur le point de rejoindre Mendy.
J’ai sciemment décidé de lui épargner mes soucis liés aux objets de ma famille. Je ne vais pas l’inquiéter avec ça en plus de lui avouer quel genre de personnage sont mis en cause et avec lesquels je prends énormément de risque en m’aventurant en dehors de chez moi la nuit lors de mes escapades menées dans l’ombre.
Je veux régler cela illico presto afin que cela soit derrière moi une bonne fois pour toutes. C’est sur le point de toucher à terme et j’en suis heureux. Enfin je l’espère. Ne me manque plus qu’à entendre ce que Mendy a à me dire.  
Je sors du building pour m’engouffrer tout aussi rapidement dans ma limousine. Mon chauffeur referme derrière moi et je m’enfonce dans le siège arrière tout en desserrant ma cravate.