The sin #half of my soul (Terminé)

Chapitre 56 - 🏝 Le déclin d'un Maohi & Ariitea

RAINA

─ J’étais venu te voir lors de ce gala de bienfaisance, car j’étais venu te faire la surprise avec l’aide de mon cousin Tanetoa. Sauf que lorsque je suis entré dans cette salle de réception, je t’ai trouvée en train de danser avec Cameron, des étoiles plein les yeux.

Je me souviens d’avoir, pour la première fois, laisser Cameron m’approcher en ayant baissé les barrières afin de nous donner une chance de nous connaître, ce soir-là. Cela me parait tellement loin, désormais. Et quelque chose d’autre se rappelle à moi également. Ce que m’avait confié Tanetoa ces temps-là, qu’il avait une surprise pour moi, puis qui était finalement tombée à l’eau. C’était donc ça… La venue d’Amata.

─ Épris de colère, je me suis contenu et j’ai donc opté à te faire peur et te faire croire à un potentiel danger. J’ai bien failli me faire choper sur le fait par Raimana qui est venu chez toi récupérer des affaires quand il est tombé sur la lettre. Je me tenais dans l’obscurité en haut des marches de la cage d’escaliers en attendant qu’il parte comme s’il avait le diable aux trousses.

Mon corps est traversé de terribles tremblements quand ce qu’il me raconte concorde avec la réalité.

─ Ensuite, je ne m’étais pas attendu à ce que tu sois recueillie chez cet homme. Maudit soit-il ! Mon coup fourré s’était retourné contre moi et Dieu que je m’en suis mordu les doigts. Mais, coup du sort ! Quelques jours à peine plus tard, je te retrouvais là, devant mon snack, ayant fui l’homme que j’étais venu à haïr le plus au monde. La roue avait tourné en ma faveur et je t’avais pour moi, enfin.

Je pose un regard égaré et confus sur cet homme qui a longtemps représenté bien plus qu’un ami, mais un frère pour moi. Un protecteur.

─ Sauf que ça n’a pas duré, continue-t-il. Mais la façon dont tu te comportais avec lui m’avait fait croire que tu ne l’aimais pas non plus. Rien n’indiquait que tu en pinçais pour lui. Lorsque tu m’as demandé de vous déposer pour parcourir le Te Pari, j’avais même misé sur le fait qu’il ne tiendrait pas la randonnée, mais non, il s’est surpassé. Néanmoins, la tension qui régnait entre vous lorsque je vous ai récupérés m’avait enchanté et rassuré. À l’évidence, je m’étais planté en beauté, car dès le lendemain, tu t’affichais avec la tiaré portée côté cœur et ensuite à son bras.

A-t-il été si attentif à ma vie ? me demandé-je en secouant la tête.

─ J’ai tout mis en œuvre afin que tu voies enfin ce qui se tenait depuis toujours sous tes yeux, mais non, tu n’en faisais qu’à ta tête ! Et lorsque tu es repartie à New York, j’ai dû venir quelques fois pour voir où tu en étais avec lui.

Les billets d’avion, pensé-je tout à coup. Ceux qu’il s’était empressé de camoufler dans un tiroir dans son snack lors de mon premier retour et visite à la Marina. Ils servaient donc à ça. 

─ Mes parents me disaient que ce n’était que passager, que tu reviendrais à la raison en réalisant que tu souhaitais un Maohi dans ta vie après t’être amusée avec cet étranger. Mais chaque fois que je te voyais avec lui, alors c’était plus fort que moi, je ne partais pas sans avoir écrit tout ce que tu faisais endurer à mon cœur ! hurle-t-il en me fusillant de ses yeux davantage noirs.

Je ne reconnais pas mon Amata. Mon fidèle ami. J’ai devant moi un homme totalement différent. Comment est-ce possible ?

─ Je notais ma rage, ma peine, même si je savais que ça ne te ferait pas quitter son appartement et peut-être, à contrario, t’y faire rester. Mais c’était plus fort que moi, il fallait que je te fasse mal autant que tu me le faisais. Et finalement, à force de prières, tu m’es revenue. Dans un piteux état moralement, mais tu étais là et j’allais enfin pouvoir te réconforter et te montrer tout l’amour que j’entretenais pour toi depuis toujours.