Chapitre 20 - 🏙 Quel con !

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CAMERON

Tomber en amour entraîne une multitude de rebondissements, de conséquences. De véritables montagnes russes jouant avec nos émotions. Nos humeurs varient selon les divers comportements qu’adopte la personne détenant l’immense pouvoir de nous maintenir à la surface. Notre attitude se calquant automatiquement sur les faits de cette dernière. 
Je visualise l’amour comme un long fleuve semé de péripéties selon son cours, malgré les sensations parfois merveilleuses qu’il éveille en nous. Il détient deux visages aux antipodes l’un de l’autre. Il peut être le paradis, mais également incarner l’enfer.
J’ai l’impression de devenir fou, de me perdre et d’être submergé en nageant à contre-courant. C’est ce que je ressens : l’égarement, la confusion la plus totale. Je ne sais comment agir tant je suis aux prises de la girouette aux deux facettes de ce sentiment puissant. Il régit désormais toute ma vie en me donnant l’impression de n’être qu’un pantin avec lequel il s’amuse à me tourmenter.
Entre mes activités nocturnes restées infructueuses dernièrement, mon accrochage avec Joshua qui tente inlassablement de me remonter les bretelles car il pense que je deviens irraisonnable voire ingérable, et Raina me repousser constamment… Je ne sais pas. J’ai la désagréable sensation de ne plus rien contrôler de ces aspects-là de ma vie.
Je peux seulement penser au fait que les choses m’étant primordiales me filent entre les doigts et je me sens extrêmement démuni face à la tournure des choses. Josh a raison. Je dois garder la tête sur les épaules concernant mes problèmes liés à mon patrimoine volé. Rester concentré comme je l’ai toujours fait et devoir lever le pied momentanément tant que je n’aurai pas l’esprit clair. Je suis beaucoup trop distrait ces derniers temps et m’expose davantage au danger sans prendre forcément les bonnes précautions.
Avec cette journée de recul, je suis en mesure de consentir à son éclat de colère quant à mon agissement de la nuit dernière. J’ai eu des informations qui vont amplement m’aider à mettre enfin un terme à mes soucis d’objets dérobés. Mais au prix d’avoir agi avec insouciance face au clan Santoni qui aurait pu facilement me mettre la main dessus.
Et il y a Raina.
Cette fille qui me fait tourner la tête comme nulle autre. Elle me met dans un état pas possible. Je suis de nature patient, mais plus les jours passent plus elle me met à rude épreuve. Au point où ma constance s’est faite la malle en laissant peu à peu l’amertume prendre les rênes. Le truc c’est que rien de bon ne peut sortir de pareille émotion.
Me rendre compte que je dois me réduire à lui rendre visite la nuit, lorsqu’elle est plongée dans un profond sommeil, pour m’apaiser et saisir ma chance de l’observer de tout mon soûl et pouvoir seulement l’effleurer, m’a fait disjoncter plus tôt.
C’est ainsi que les paroles de ma meilleure amie, Mendy, ont fait leur bout de chemin en moi. Elle a sûrement raison. Une part dans un coin de mon cerveau m’exhorte de penser de la sorte, mais pourquoi en ferais-je autrement ? Si je suis honnête avec moi-même, Raina s’est toujours montrée froide envers ma personne.
Bien sûr, il y a eu des signes qui m’ont prouvé le contraire et que Raina pouvait parfaitement bien cacher son jeu, mais je ne dois pas me leurrer. Elle ne souhaite pas m’inclure dans son cercle amical, dans sa vie. Elle me tolère à peine et uniquement par rapport à ses proches.
J’ai mis tout en œuvre, tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’elle se sente bien en ma présence. Tout. Ce que j’en récolte ne sont que son désintérêt et son éloignement. Désormais, fou de cette fille, je n’en suis pas moins désemparé. Irrévocablement. Et que cela puisse se répercuter en moi négativement, ne m’est plus tolérable malgré l’engouement qu’ont mes potes pour ce qu’elle a pu éveiller en moi.
Cela doit changer.
C’est pourquoi, je me suis davantage concentré sur mon autre amie, Mendy. Je l’ai invitée à rester dormir à la maison après m’avoir rejoint chez moi dès qu’elle a quitté la demeure d’Herzigova. Elle n’a pas pu m’en apprendre davantage à savoir si elle avait pu apercevoir l’œuf de Fabergé chez cet homme méprisable, car Stan n’était plus d’humeur bavarde ou à la laisser se balader dans sa baraque opulente après le passage du boss Santoni chez lui.
J’imagine que leurs jeux habituels dans les sous-sols de la résidence Herzigova, se sont déroulés plus ténébreux que jamais. Néanmoins, Mendy est friande de ces pratiques alors je ne pipe aucun mot à ce sujet. Cela ne regarde qu’elle vu qu’elle n’a pas l’air de vouloir s’en plaindre, mais au contraire affiche un visage comblé.
Je lui ai appris ce que j’ai pu entendre et nous en avons épilogué jusqu’au petit matin où je l’ai conduite dans une des chambres au premier étage avant de retrouver mon lit pour quelques heures de sommeil.
À mon réveil, Raina avait déjà quitté les lieux et je me suis rendu à mon bureau tandis que Mendy, épuisée, dormait encore. C’était toujours le cas lorsque je suis rentré d’un après-midi passé dans ma tour de verre à Manhattan.
Mon humeur toujours exécrable, j’ai filé dans ma salle de sport tenter de me libérer de toute cette tension. Je ne voyais que des yeux, deux perles au couleur d’un lagon par temps orageux me narguer sans fin dans les nombreux miroirs, tandis que j’évacuais la pression et toute ma rage de ne pas parvenir à gagner son attention jusqu’à ce qu’elle apparaisse en chair et en os.
Un combat s’est opéré en moi dès qu’elle a ouvert la porte et est tombée sur moi en sueur et déchargeant toute cette noirceur cumulée. J’ai noté son regard glisser sur mon corps, mais j’en garde un goût amer quand sa seule présence aux effluves de monoï a aussitôt rendu fou tout mon être.
J’ai crispé durement les dents en me forçant à détourner mes yeux d’elle alors que le mal était déjà fait et que j’étais durement bandé, dans tous les sens du terme. J’ai eu l’impression d’être subitement devenu un étalon sauvage, incontrôlable, prêt à décharger à la vue d’une jument l’obsédant à un point inimaginable venue uniquement dans le but de le narguer de sa sublime beauté.
La voir me fuir comme la peste une énième fois a aggravé ma tension et mon irritation. Alors quand Josh accompagné d’Oro et Raimana m’ont passé un coup de fil pour rejoindre les filles au Détroit, un club dans Brooklyn, une pensée, certes puérile, a fait son bout de chemin en moi quand Mendy est apparue dans le salon enfin reposée et douchée.
Lorsque j’ai raccroché, je lui ai lancé :

The sin #half of my soul (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant